Ô Joies dominicales
Nomade, la terre est à tout le monde et à personne. Les tribus se forment et se déforment au gré des voyages. Vivre hors de l'espace-temps imposé par l'économie rend libre d'esprit mais le prix à payer peut être assez lourd. Je me demande si ce que l'on nomme “dépression” n'est qu'un état d'esprit trop circulaire pour tenir dans une pyramide. Souffrir active la mémoire. Le souvenir de la souffrance active la peur. Faut-il ignorer ses pensées pour être heureux ? L'été peine à s'installer. J'angoisse déjà à l'idée de l'hiver : où être pour limiter la souffrance physique et psychologique au maximum. Plus de perspective. La pandémie et la “famille” ont anéanti mes espoirs. Se lever, même drogué, reste pénible. Les mêmes rêves s'acharnent: être abandonné, être perdu. De nouveau, chercher ma place, ma tribu, avec une énergie des plus basses. Il est dimanche midi, seul au parc. Le pays mange probablement et vaque à ses automatismes. Moi, j'écris.