[Cœur givré]
Mon cœur se recouvre d'une fine couche de givre. Sans que je ne me l'explique : le spleen. Je pèse alors quelques grammes de plus. Je penche un peu plus vers le sol. En déséquilibre. Je me sens maladroite en dedans. J'ai la confiance qui fuit et la conscience qui suit. Je m'imagine moitié moins que ce que je suis. Moitié moins agréable. Moitié moins pétillante. Moitié moins désirante. Presque coupée en deux. Chaque partie a une voix : l'une est muette comme un chat, l'autre loquace comme un diable. Cœur givré. Je m’annihile. Irrationnelle. C'est bête. Il y a une paroi entre les émotions et moi. Paravent pudique qui me met dans l'ombre des sens. Sans dessus-dessous. Décalage à tous les étages. Peur givrée que cet état qui me traverse Reste Que je ne ressente plus Que je n'aie plus d'envie Ni d'imagination
Reste Métamorphosée En petite Coquille vide