[La politique 1 – Calmez-vous]
Ça tombe comme la pluie A l'intérieur de moi
Quelle merde Mais quelle merde Il manque Ça manque de Je manque de
Où sont les paillettes Où sont les mains sur l'épaule et le regard qui dit Ça va bien se passer Et la main sûre d'elle qui dit Bon, le problème est le suivant, voici la solution On va se serrer les coudes Ça va le faire Go
Mais rien Rien
Rien dans les urnes sur La solidarité L'adelphité Le dérèglement climatique Le changement de ce bloody système démocratique aux relents monarchiques – calmez-vous : je n'ai pas dit que nous étions en monarchie, lâchez tout de suite votre clavier -
Je ne sais pas
Il y a dans notre maison qui brûle Des gens qui meurent Parce qu'ils sont trans Des gens qui meurent Parce qu'ils sont pauvres Des gens qui meurent Parce qu'ils n'ont pas de chambre Des gens qui souffrent Parce qu'on attend d'eux qu'ils fassent la vaisselle avec le crachat qu'on leur jette – et en souriant s'il vous plaît – Des gens qui souffrent Parce qu'ils sont violés à tout âge Des gens qui souffrent En travaillant
Des gens qui souffrent et meurent de tout ça à la fois
Et je dis pas C'est vrai C'est vrai qu'il y a aussi de belles choses Dans cette maison Que l'on dit nôtre par droit de vote De belles idées De belles lois De beaux musées Gratuits tous les premiers dimanches de chaque mois Des syndicats Des droits de grève Des journaux et des voix Qui font contre-pouvoir Et que l'on étouffe pas Une école publique, gratuite et obligatoire Des condamnations Pour président sortant Et pas toujours honnête avec l'argent
Ok Donc Ok
Mais Parce qu'il y a quelques “mais” Quand même Qui m'empêchent de croire Que notre grande coloc Soit la plus belle baraque dont on puisse rêver
Mais Donc Puisqu'il faut encore convaincre et persuader Je mettrai ma capuche noire Pour coller des mots comme des notes de musique Ou des notes à nous-même Je repeindrai les murs en arc-en-ciel J'ouvrirai la porte de ma chambre J'irai marcher sous les parapluies En criant à me fendre la gorge Pour attirer l'attention Des gens raisonnables Qui ont laissé leur empathie et leur confiance à autrui Au même endroit que le chant des oiseaux Qui disparaissent lentement Au moment Où j'écris ces mots
Qui sait Peut-être qu'un jour la poésie Donnera un autre rythme au cœur De celleux qui se piquent De faire De la politique