[Petit merle inconscient]
“Elle écoutait, silencieuse, cette résignation sauvage qui habitait son cœur par habitude” – Lucie Baratte, Le Chien noir
Il y a un merle Noir comme le jais Noir comme la pupille dans l'ombre Noir comme la lumière se reflète par écho à la surface d'une eau, la nuit Petit merle Au bec lumineux Comme un rayon perdu D'avoir mangé trop de boutons d'or Je dors Avec cet oiseau qui fait son nid Dans ma tête Alouette Maladroite, la chanson – comme le cœur – Au bord des lèvres Je siffle pour masquer La fragilité de mon assurance J'avance D'impuissance En me montrant guerrière Je montre le bec Je montre mes yeux noirs Je veux montrer que je me pose où je veux Mais Me sens privée d'ailes Dès que je crois Avoir perdu le chemin de ma cage
Petit merle inconscient Va nicher ailleurs
Je te garderai sur l'épaule, puisqu'il paraît Qu'on ne se débarrasse pas si facilement De la légèreté de l'enfance Ni des défenses de l'adulte