Une petite histoire de papier dans une grande Histoire d'Inhumanité

Les personnes dites « sans papiers » sont plus réellement des personnes qui n'ont pas les bons papiers pour accéder à des droits humains et bien plus encore. Leur refuser ses « papiers » comme valident c'est aussi nier tout un pan d'actes scellés dans des papier, toute une reconnaissance de leur vécu, de leur parcours, de leurs métiers, diplômes, narratifs, présents dans des écrits. Leur refuser aussi et conjointement de « nouveaux papiers » c'est les empêcher d'exister. Tout ceci est également leur enlever tout droit légitime au concept de documentation, tout ce qui existait l'instant précédent le franchissement d'une frontière. Elles sont Undocumented. Elles sont administrées très particulièrement à cette occasion. C'est pourtant en franchissant cette limite géo-administrative que ces personnes demandent aide et hospitalité, droit de vivre décemment alors que dans les faits c'est un autre basculement qui est opéré. Avec cette négation de leur histoire et de leur « papier », ces personnes sont enfermées dans une condition sous-humaine et invisibilisée. N'ayant plus de place de vie reconnue par un bon papier il ne reste que la survie. Le capitalisme étant le système dominant, ces personnes sont irrémédiablement forcées d'accepter de travailler sans bénéfice, ni protection, pour une demi-bouchée de pain. Cette misère instituée est la tapis de confort et de profit sur lequel roule les métropoles modernes et les couches sociales plus avantagées.

« Elles survivent dans l'extrême précarité, sans droit, dans la clandestinité et victimes de l'exploitation. Malgré leur rôle important pour de gros secteur de l'économie (Construction, nettoyage, soin aux personnes…) l'État les criminalisent. Et avec la crise Covid, la situation est devenu intenable […] Si on ne force pas le sujet sur la table, la question de la régularisation et du vivre ensemble sera remplacée par un discours hypocrite prônant ; l’hospitalité, l’accueil, bref une charité dont on ne veut pas car elle ne reconnaît pas notre place effective dans cette société... Pour cela nous, le Collectif Zone Neutre, appelons toutes les organisations, militantes, citoyennes Européennes à réagir le 31 mars en soutenant notre action, d’occupation de l’espace public »

Les mots du collectifs Zone Neutre en Belgique, D. KBC journal des sans papiers.

« Personne ne doit été mis de côté

En creusant un peu plus profondément, nous voyons que le capitalisme fait face à une contradiction familière : exploiter les travailleurs, mais s’assurer qu’il y aura des travailleurs à exploiter demain. Gérer le virus, gérer la production. Comme l’inflation, la courbe des décès doit être régulée, maintenue à un niveau correct. Partout, ce paradoxe est évident : “restez chez vous” mais “allez au travail” ! Technocrates et managers débattent de la règle des 2 mètres comme les Factory Acts du 19e siècle débattaient du rapport entre les profits, la santé et les mètres cubes par ouvrier. » Personne ne doit être oublié ni mis de côté – Anarchie, confinement et crypto-eugénisme (audio) ; Personne ne doit être oublié ni mis de côté – Anarchie, confinement et crypto-eugénisme (texte)