Argeveller

Des petits bouts de trucs… {Licence CC by 4.0}

Hier matin j'étais parti courir. À mon retour j'ai voulu partager par l'écrit quelques bouts de petits pas.

Pouhahhhhhhhhh ! 😲

ce matin, 20 km en 1h 20 min 43s

Heuuuu

Ayant repris le 19 juillet, après 1 an sans rien, puis avant juste de la rando (6 à 9h) et encore avant rien ou presque − avec très peu de régularité.

Je viens de couper pendant 2 semaines, 1ère semaines quelques marches (2 à 4h) avec 12 kg sur le dos, semaine 2 rien du tout

J'étais parti pour un footing avec juste envie de faire 50 ou 60 min au feeling tranklilou bilou.

Au point de repère prévu à 29 min j'avais plus de 6 min d'avance. Pas compris là. et j'étais très bien sans sensation d'être parti vite.

Je me suis dit : va à 60 min et on verra… puis vers 40 min vient Coco on va plus loin.

Trottait aussi dans ma tête la crainte d'un coup de bambou à 50 minutes ou 55.

Le parcours fait un AR de 11 km au max et totalement plat. J'ai essayé de me convaincre d'aller « doucement » dans le sens de pas accélérer, notamment après le demi tout comme je le fais par habitude.

j'ai quand même, involontairement / fore de l'habitude haussé le rythme après le 11e km.

Petit coup de feuille de bambou, pas le bambou entier à 50 min. Re très à bien à 60 min. Toujours à me dire « hey Coco, te pousse pas dans les orties tous rouges de surrégime ».

Bah, j'ai cru avoir cassé la montre…

Bon, le dernier 3 km fut par force de l'esprit quand même, faut avouer. Et le dernier 1 000 m impossible de finir comme j'aime (à fond et bien au dessus de la moyenne de course).

J'étais tout en surprise. Pas compris ce qui est arrive. Je vais tempérer ensuite.

Même la séance de renfo prévue ensuite fut bien au dessus de ce que j'avais prévu.

Je sais qu'il faut se méfier des « reprises ». Et on verra ce que l'organisme me reverra demain et à 48h et ce que mon corps va dire.

J'ai vérifié les piles de la montre 3 fois, j'ai aussi re check le parcours pourtant déjà très bien connu et métré. Pas d'erreur.

C'est vraiment cool. Je verrais Dredi pour la nouvelle sortie.

Trop cool aussi : j'ai franchi des portes d'un nouvel univers, la barre du 20 km, sans m'en rendre compte (bon ok, j'avais d'excellent repère là il y a plus de 14 ans en arrière).

Je rentre à grandes enjambées dans la redécouvertes des océans entre le 20/22 km et le 42/43 km − que jeux boucler dans 1 an. et c'est pas une sinécure.

Neg : Je crains de revenir vers ce que j'ai quitté et essayer de liquider / composter : la « compétition par la performance ».

Oui, il s'agit de « performer » et pour autant je veux vivre cela loin et dans lignes qui ne sont celles des normes de compet' mainstream.

Puis cela est devenu un peu plus lourd.

Bref,

J'ai donc été formaté et engrainé / entraîné à subir et aussi m’infliger des charges « hors normes » et aussi à faire en sorte que cela en croissance constante d'intensité et de répétition ; et bien évidemment à aimer cela

Voir aussi ce fil récent de Hacking Social https://framapiaf.org/@Hackingsocial/111046725305696620

J'ai fait la compétition sportive avec « succès » dans le sens de qui était attendue par les différentes autorités (familles, autres filiations et les institutions)

J'en ai profité pour en faire un métier (prestige, risques, ect) qui en lui comme en moi étant rempli d'un tas de nouilles en vrac trop cuites et même moisies de contractions : corps d'élite des pompiers de Marseille (militaire intervenant dans le civil).

Ce fut une obligation de survie que de quitter et accompagner cela d'un très long et lourd travail de liquidation et compostage.

Cette « anodine et simple sortie de cours à pied » me rappelle aussi que tout cela n'est pas « terminé » et que les modalités et structures de ce « monde » sont toujours existantes en frottement avec mes choix de vie actuels et qu'ils ne pourront pas être effacés et disparaître de ce qui me constitue.

Nous héritons et nous somme hérité⋅e⋅s au moins autant que nous héritons − Durkheim.

Par exemple:

« Petit » j'étais, 11 ans, et mon papa m'emmenait courir avec lui et parfois avec d'autres membres de la famille. Saisir tous les implicites dans cet acte de vie cela vaut de l'or. Bref, un fois, après un match de tennis en 5 set (4h), on est rentré en courant (4 km) et j'ai tout fait pour arriver le premier. Mon père, sportif, avait 36 ans; mes cousins moins sportifs, 20 et 26 ans.

J'ai « battu » tout le monde. Et j'ai fait un malaise à l'arrivée à la maison.

Il y a encore peu, j'avais la réputation de beaucoup manger. Un moment de ma vie je trouvais marrant et même gratifiant. (putain fait chier les trucs que vous m'avez rentré dans le corps et la tête). Oui, même là il « fallait que je fasse plus que les autres ». Des ami⋅e×s aussi ont participé à entretenir ce cas, bien malgré elleux car aussi imbriqué⋅e⋅s dans des héritages et des structures active comparables et conjugables. J'ai eu des troubles de l'alimentation, et toujours quelques résurgences de cela. avec de boissons alcoolisées c'est idem. Un trouble compulsif avec diag, sans addiction (ouf/heureux pour moi).

J'observe aussi un comportement comparable lorsque je prends des notes et lors de lectures ou dans l’investissement orga / d'events hacktivistes.

En 2013, j'vais décidé de tenter de rompre en « violence et radicalité » avec tout cela.

Et… Paf… le corniaud

J'avais choisi de partir à pied à sac à dos dans de tours sans fins, très performatif et très « compétitif » en mode « hobo ». Tour de Bretagne, puis tour de France, puis plus. Sans filet, sans assurance, sans pause, en « autonomie » et aventure.

Hackerspaces, squats, tiers-lieux, labs, machins et machines de choses…

Répétition je vous le dis, Ouroboros je répète

Certes, j'ai marché pour m'extirper et rencontrer des personnes extra et ouf et j'ai fait un sacré chemin (de croix ahahaha, et merde en fait et fait chier quoi).

C'est avec les IndieCamps qu'un tournant plus profond fut possible pour moi. Enfin je croyais et je crois possible encore.

Or, aujourd'hui encore & toujours, je cours. Et dans cette pratique d'un loisir, qui me fait un bien de dingue quand bien même, j'essaie à la fois de m'éloigner et de comprendre tout cela en cherchant des voies pour avancer dans un « autrement » et vers un horizon opposé à cet extractivisme consumériste compétitif (tout en excluant de vivre en cohabitation avec des personne engluées dedans).

Et merde, je vise (contradictions encore) d'accomplir marathon (symbole de shit) en courant.

Plus succinctement,

Nous héritons et nous sommes hérité⋅e⋅s, faut bien travailler cela pour les personnes plus jeunes que à qui nous « donnons et que nous obligeons » (Mauss, théorie du don) et des autres autour de nous.

Il est jouissif d'apprendre à connaître et démanteler les autorités oppressives.

  • Voir aussi ce fil récent de Hacking Social https://framapiaf.org/@Hackingsocial/111046725305696620

  • Il serait agréable de re-politiser le renoncement (A. Monnin) depuis et avec nos propres conditions, modalités et règles et depuis des « hauts conforts et privilégiés » qui concourt à une forme de statu quo repeint.

  • Une norme, et ses infrastructures et sous-tendus, est une boite obscure que nous pouvons mettre en tous petits morceaux pour en exposer ses parties et sons fonctionnements. Puis décider de s'en débarrasser et d'en réutiliser / remonter pour de nouvelles lignes et de nouveaux horizons.

  • La structure familiale nucléaire, dans son état courant, est le berceau de conception et de développement d'oppression et de perpétuations de soumissions et du continuum (ahahah faut écrire like socio, non ?) des violences.

Cette nuit, très chaotique, j'ai rêvé de Jacky Bleunven, bien que jamais rencontré de ma vie

il avait quitté Plabennec, Bretagne, le 14 septembre 1991. Il voulait parcourir le monde en courant. 50 000 kilomètres et 60 pays à traverser en courant − disparu au Pakistan le 13 février 1992.

https://www.planet.fr/faits-divers-disparu-il-y-a-30-ans-quest-il-arrive-a-jacky-bleunven.2779601.807918.html

Il aimait, apparemment, les défis comme lever des menhirs à mains nues https://todon.eu/@XavCC/106958005608424624

Dans mon rêve il me parlait dans une langue que je ne connais pas et son intention était incompréhensible. Je ne sentais que le trop plein d’enthousiasme de sa part.

Ce rêve était précédé d'un avec mon grand-père, très influant et près présent dans ma vie, dormant paisiblement dans son lit toutes ses nuits jusqu'à son réveil où chaque matin il était forcé, par des choses étranges, de revêtir sa seconde peau qui lui imposait sa poliomyélite chaque jour un peu plus violente et tuante.

Hier matin :

Footing. Je me dirige vers le pont XYZ qui passe le fleuve. Le souffle fait schtt schtt à bonne allure

[Humain⋅e Ä] assis⋅e sur la garde corps qu pont, les jambes dans le vide et bave avec le regard dans l'éther dune vie

Je passe à quelques centimètre. Un mètre après je m'arrête et me retourne

[2 femmes] s'arrêtent et discutent avec Humain⋅e Ä « Comment vous vous appelez ? On peut vous aider ? Faudrait sauter et vous faire mal. »

Je vois Humain⋅e Ä me regarder et avancer un peu son bassin vers le vide, peut-être sentait iel que j'allais faire quelque chose… Je m'écarte un peu ~ 5 mètres pour faire descendre la tension entre nous

[Passante] s'arrête à ma hauteur un peu déboussolée par la scène…

[Moi] « Avez-un téléphone portable ? Faites le 122 et prévenez qu'une personne va se jeter dans le fleuve. »

Très vite la régulation téléphonique des secours répond et prend les infos. Fin de l'appel, les pompiers sont envoyés

Je détache mes chaussures, montre, lacets des vêtements

[Humaine Ä] entend la fin de l'appel et se jette dans le fleuve. 3, 50 mètres de haut.

Je me déshabille, bondis sur le garde corps.

[Humain⋅e Ä] nage en brasse vers la rive droite.

Je dévale par l'escalier d'accès. Je parle à Humain⋅e Ä avec son prénom pour l’inciter à rejoindre la berge, ce qu'iel fait.

Je descend sans gestes brusques dans le fleuve et tends mes bras vers Humain⋅e Ä. Iel ne dit pas un mot et avance en brasse

[Humain⋅e Ä] attrape mes mains et se blottit dans mes bras. Nos sortons de l'eau ensemble.

Je lui parle doucement et l'invite à s’asseoir contre un des pilier du pont au sec le plus éloigné possible de la berge

[2 femmes] descendent mes affaires et nous rejoignent en contre-bas.

[Humain⋅e Ä] « J'aimerai rentrer chez le démonologiste » (sic)

Je continue à lui parler et lui demande de se reposer après un tel effort

[Les pompiers] arrivent (très rapidement) et prennent Humain⋅e Ä en charge en læ faisant monter dans le VSAV, véhicule de secours et d'assistance aux victimes, garé sur le pont (donc sans pratiquer de bilan avant de mobiliser par la marche). Le chef d'agrès me demande si c'est moi qui suis allé « repêcher » Humain⋅e Ä dans le Fleuve. Je dis non, j'ai aidé un peu mais iel a nagé.

Je reste sous le pont avec [2 femmes] et [Passante]. Je me rhabille

[2 femmes] « merci beaucoup »

[moi] « merci à vous pour Humain⋅e Ä et merci à vous [Passante] aussi »

[Passante] « Merci pour ce que vous avez fait ».

[2 femmes] et [Passante] remontent sur le pont.

Je repars sur mon parcours initial au petit trot remontant la rive droite qui passe sous le pont XYZ qui emjambe le fleuve. Le souffle fait schtt schtt à bonne allure. Je repasserait par là dessous dessus, 55 minutes plus tard, dans mes foulées de retours

  1. Sur le Bloc, les structures horizontales, et la culture de la suprématie blanche
  2. L'organisation communautaire et l'aide mutuelle
  3. L'action directe
  4. Sur un avenir véritablement libéré

French translation from: “On Anarchism, An Indigenous Queer Perspective” https://theanarchistlibrary.org/library/aya-salta-on-anarchism-an-indigenous-queer-perspective

courtesy MAFW Translated by: 0x58 & Hex

Bien que cet écrit ne soit que le point de vue d'un⋅e seul⋅e anarchiste queer indigène, et qu'il ne cherche en aucun cas à faire autorité en matière d'anarchie (comment pourrait-on faire cela ?), j'espère qu'il pourra combler le fossé entre la lutte des peuples indigènes, noirs et les personnes dites de couleurs (POC), et l'anarchiste blanc. Je peux me concentrer sur ma lutte indigène queer car c'est ce que je suis, mais notre lutte n'est pas si éloignée (si ce n'est la même) de celle de mes complices noirs et autres POC.

Le Bloc, les structures horizontales et la culture de la suprématie blanche

Le bloc est connu pour sa mobilité horizontale, la protection de l'identité anarchiste et antifasciste, et l'outil de choix pour l'action. Si cela met en évidence les aspects attrayants et souhaitables de cet instrument bien utilisé, cela laisse de côté certaines des complexités auxquelles est confronté un anarchiste queer noires indigènes et de couleurs (BIPOC : “black, indigenous, (and) people of color”).

La première est l'opportunité pour les « meneureuses sociaux » de gagner en influence, principalement en faisant des choses risquées qui excitent les gens, qui cependant peuvent aussi mettre d'autres personnes (principalement les personnes BIPOC) en danger. Alors qu'une personne qui agit préventivement n'est pas mauvaise en soi et ne devrait pas être surveillée, nous constatons souvent que les personnes blanches occupent cet espace et ce rôle informel, leur blanchité agissant comme une barrière contre la répression extrême de l'État. Cela ne veut pas dire que les Noir⋅e⋅s, les indigènes ou les personnes ayant un handicap ne prennent pas les choses en main (car c'est le cas), mais plutôt que les personnes qui gagnent le « respect » dans la communauté du Bloc sont souvent blanches. Cela participe à l'émulation et au maintien de la culture de la suprématie blanche dans les espaces du mouvement anarchiste. En tant que groupe qui prétend être anti-autorité, il y a une grande attente sur la destruction de la « Hiérarchie sociale » principalement axée sur la suprématie blanche, la misogynie, la trans-misogynie et le pouvoir patriarcal.

La deuxième complexité est de naviguer dans ces hiérarchies sociales informelles, bien que très présentes, tout en s'organisant dans nos espaces du bloc. De la façon dont nous parlons à la façon dont nous sommes perçu⋅e⋅s dans l'espace, tout cela contribue à la « légitimité » qui nous est accordée. Si nous sommes franches et directes quant à la nature de notre lutte, nous pouvons être étiquetté⋅e⋅s « d'agressifs », d'« exigeant⋅e⋅s », d'« irréalistes » et ainsi de suite. Pourtant, il ne s'agit que d'une forme de « politique de respectabilité » ré-imaginée dans des espaces anarchistes. Pour être vraiment libéré⋅e, il faut d'abord déconstruire complètement la pensée et l'organisation oppressives dans nos espaces.

Troisièmement, la ségrégation du Bloc. Je vais peut-être froisser des petits pieds, cependant il faut le dire. Le Bloc peut être un groupe restreint et exclusif, autrement dit une clique. Cette inclinaison est un instrument d’épanouissement de la suprématie blanche D'après mon expérience personnelle, les anarchistes noir⋅e⋅s, indigènes ou issu⋅e⋅s de minorités visibles sont séparé⋅e⋅s des anarchistes blancs, non seulement au niveau des objectifs et aussi au niveau des débats, des actions et du partage des ressources. Nous pouvons voir des combats entre affinités, de gens majoritairement blancs, contre des gens majoritairement POC. C'est ainsi que nous sommes voué⋅e⋅s à l'échec. Sans briser ces hiérarchies internes, nous ne pouvons pas former un monde véritablement libéré. Nous ne devrions pas recréer ces mêmes systèmes d'oppression dans une conception de l'anarchie.

Ceci étant dit, on en vient à se demander comment un mouvement qui n'a pas déconstruit les hiérarchies sociales peut créer une « structure horizontale » ? Je dirais que c'est impossible. Tant que ces systèmes d'oppression ne seront pas écrasés dans nos espaces de mouvement, nous ne pourrons pas voir la structure horizontale de la libération se réaliser. Dans son état actuel, le Bloc n'a pas franchi la barrière pour devenir un espace véritablement libérateur.

Alors, quelles mesures peuvent être prises ? La première et la plus importante est que les blanches et blancs prennent du recul. Iels doivent prendre conscience de l'espace qu'iels occupent et des attentes qu'iels ont envers les personnes BIPOC de leur communauté. Attendez-vous de nous que nous vous éduquions sur notre lutte et sur la manière dont vous pouvez participer à son maintien ? Comptez-vous uniquement sur les efforts des personnes BIPOC pour faire tourner l'organisation ? Prenez conscience et reconnaissez les voix qui accaparent l'attention et demandez-vous vraiment si elles prennent le pas sur les voix marginalisées. Si nous voulons avoir un impact, nous devons commencer par nous-mêmes. La libération ne viendra qu'en se recentrant et en créant un espace pour que les plus marginalisé⋅e⋅s puissent parler, être entendu⋅e⋅s et que leurs appels à la libération soient soutenus. Votre penseur européen n'est certainement pas le plus grand penseur de la libération. Réalisez que s'il s'agit d'une perspective blanche, elle ne peut pas porter une déconstruction complète de l'oppresseur. Pour chaque voix blanche, il devrait y avoir au moins trois voix noires, indigènes ou issues de minorités visibles. Si ce n'est pas le cas, vous devez vous demander pourquoi.

Sur l'organisation communautaire et l'aide mutuelle

Selon mon point de vue d'anarchiste indigène queer, la seule façon de faire avancer notre lutte pour la libération doit venir directement de nous, dans notre communauté. Nous devons jeter les bases de ce à quoi ressemble une communauté qui cherche des réponses en dehors de l'État. Fournir des solutions de manière horizontale, qui répondent aux besoins de la communauté là où ceux-ci se trouvent. Ne pas mettre en œuvre une approche « uniformisée » (One-Size fits all). Nous devons montrer aux gens quelque chose qui donne de l'espoir, en dehors des institutions qui nous oppriment. En particulier en tant que personnes marginalisées, nous dépendons de ces institutions pour survivre, or ce sont elles qui nous tuent. Ainsi, trouver des moyens de contourner et de fournir ce dont nous avons besoin sans l'État apporte de l'espoir, et une voie à suivre pour se préparer à l'effondrement du climat et aux difficultés à venir. En tant qu'anarchistes, je crois qu'il est de notre priorité de montrer aux gens un moyen de sortir de la botte des États autoritaires, non pas pour les diriger, ou pour être une puissance révolutionnaire, mais pour montrer une voie différente, une solution qui apporte l'espoir, l'autonomisation, et le droit des peuples à l'autodétermination.

Il existe déjà des groupes qui font très bien cela. Des groupes informels, des ami⋅e⋅s, des complices et des regroupements anonymisés fournissent des ressources et des soins aux peuples opprimés dans leurs communautés. Je vois cela et j'ai très peu de critiques à formuler. C'est une source d'inspiration.

Mes pensées sont cependant les suivantes. Pour que nous puissions continuer à avancer vers la libération, nous devons apprendre à soutenir nos efforts dès maintenant. Comment construire un réseau d'organisation communautaire et d'aide mutuelle qui puisse subvenir à un effort plus soutenu et même d'aller plus loin encore ? D'après mon expérience, la culture blanche est centrée sur l'individu et la préservation de cet individu comme priorité numéro une. Cela se voit dans les espaces d'organisation. Je trouve que nos efforts sont souvent isolés du soutien mutuel. Les canaux de communication et de partage des ressources sont au mieux minimes. Comment pouvons-nous nous unir dans nos communautés élargies pour déployer des efforts massifs de sensibilisation Communautaire et d'aide mutuelle ?

Je crois que nous devons répondre aux besoins de notre communauté là où l'État échoue. Principalement, les soins médicaux, la nourriture et le logement. Nous devrions travailler en tant que réseau plus large de personnes qui veulent voir le même objectif final atteint. De grands événements d'entraide entre groupes d'affinités multiples ont connu de beaux succès en créant des espaces là où l'on peut commencer à en faire apparaître. Embarquez des personnes et sollicitez la communauté pour amorcer ces dialogues. Il n'y a pas deux communautés qui ont les mêmes besoins ou les mêmes solutions. Les gens n'ont pas besoin d'être anarchistes pour soutenir la constitution de soins communautaires autonomes. C'est ainsi que nous rallions des gens, en leur fournissant ce que l'État anéantit.

Sur l'action directe

 Il est loin le temps où un Bloc pouvait organiser une marche dans l'espoir de changer notre état de libération. Brûlez vos bottes de marche et vos pancartes, nous n'en avons plus besoin. Fini le temps où l'on jetait une pierre à travers une fenêtre en espérant que cela attire l'attention sur notre combat. Nous devons ajuster notre point de mire, nous devons frapper notre oppresseur DIRECTEMENT et sans hésitation. Nous devons apprendre à construire notre dynamisme d'abord pour ensuite frapper. L'action directe est différente aujourd'hui de ce qu'elle était il y a deux ans. Oui, les émeutes sont toujours appropriées, cependant comment pouvons-nous reprendre de cette énergie et frapper là où ça compte ? Nous devons apprendre à être plus stratégiques que nos oppresseurs, ils veulent que nous nous autodétruisions, que nous nous battions de l'intérieur et que nous n'atteignions jamais notre véritable potentiel. 20 anarchistes scindé⋅e⋅s en sur plusieurs cibles ne sont pas en capacité d'avoir l'impact que 10 anarchistes unifié⋅e⋅s ont en visant la tête de notre oppresseur.

Pour se concentrer sur une nouvelle stratégie d'Action Directe, je soumets le soutien de l'AD à AM. Qu'est-ce que je veux dire par là ? Eh bien, l'Aide Mutuelle a toujours besoin de ressources et de fournitures, et l'Action Directe permet d'obtenir des biens et objets. Mettez-les ensemble et nous pouvons avoir un système de soutien qui libère les ressources de nos oppresseurs tout en approvisionnant nos communautés.

Pour cela, il faut une bonne OpSec, et une séparation entre le groupe qui libère et celui qui fournit les ressources. Il doit y avoir de la confiance et une communication de personne à personne pour réussir à orchestrer un mouvement massif. Les ressources sont stockées dans des plateformes logistiques, sur des palettes, et dans des zones d'entassement en quantité très importantes. Il faut se poser la question suivante : comment un lieu pourrait-il empêcher un groupe de Black Bloc de libérer des cargaisons de nourriture, de vêtements, de fournitures médicales, etc. Je vous le demande, y a-t-il une meilleure cible pour notre action directe qui ait un impact à deux niveaux plutôt qu'un seul moment pour attirer l'attention ? Attaquer le capital, tout en approvisionnant notre communauté.

Dans de futurs écrits, j'aborderai la défense des terres et l'Action Directe qui va avec cela. Cet écrit est avant tout un aperçu de l'anarchie depuis ma perspective.

Pour un avenir véritablement libéré

Il est difficile d'imaginer un avenir véritablement libéré de mon vivant ou du vôtre. La seule chose que nous pouvons contrôler, c'est nous-mêmes. Nous pouvons avoir un impact sur notre propre communauté, nous devons simplement nous lever et le faire. Les gens ont besoin de visualiser quelques faits avant de s'engager à bord, donc si vous êtes une personne convaincue de la libération, ceci est une invitation à faire le premier pas. Commencez à montrer une alternative à l'État sous quelque forme que ce soit. Trouvez d'autres personnes qui partagent vos idées, travaillez dans la communauté dans laquelle vous vous trouvez, partagez des idées et des solutions, et ne vous contentez pas du temporaire effacement des oppresseurs, nous devons rêver plus grand, viser plus haut et frapper plus fort. Nous devons construire l'avenir que nous voulons voir, et cela commence par nous-mêmes. L'acte le plus radical que vous puissiez poser est de détruire les systèmes oppressifs dans votre tête et vos croyances. Avancez en écoutant les opprimé⋅e⋅s. Demandez aux membres de votre communauté ce dont iels ont besoin et faites tout ce qui est en votre pouvoir pour y répondre. Lorsque nous nous impliquons directement dans communauté avec soins, nous créons un lien que même le plus oppressif des autoritaires ne peut détruire. La communauté est notre libération. Lorsque les gens choisissent de participer à une communauté et de prendre soin les un⋅e⋅s des autres, la lutte en chacun de nous l'emporte sur celle de l'État. Nous ne pouvons pas nous attendre à ce que ce chemin soit facile. Chaque tentative réussie de construction de cette communauté se heurtera à la répression de l'État, car il ne peut nous laisser prouver les échecs de son système.

Que notre libération renaisse des cendres de notre oppresseur. 

Les personnes dites « sans papiers » sont plus réellement des personnes qui n'ont pas les bons papiers pour accéder à des droits humains et bien plus encore. Leur refuser ses « papiers » comme valident c'est aussi nier tout un pan d'actes scellés dans des papier, toute une reconnaissance de leur vécu, de leur parcours, de leurs métiers, diplômes, narratifs, présents dans des écrits. Leur refuser aussi et conjointement de « nouveaux papiers » c'est les empêcher d'exister. Tout ceci est également leur enlever tout droit légitime au concept de documentation, tout ce qui existait l'instant précédent le franchissement d'une frontière. Elles sont Undocumented. Elles sont administrées très particulièrement à cette occasion. C'est pourtant en franchissant cette limite géo-administrative que ces personnes demandent aide et hospitalité, droit de vivre décemment alors que dans les faits c'est un autre basculement qui est opéré. Avec cette négation de leur histoire et de leur « papier », ces personnes sont enfermées dans une condition sous-humaine et invisibilisée. N'ayant plus de place de vie reconnue par un bon papier il ne reste que la survie. Le capitalisme étant le système dominant, ces personnes sont irrémédiablement forcées d'accepter de travailler sans bénéfice, ni protection, pour une demi-bouchée de pain. Cette misère instituée est la tapis de confort et de profit sur lequel roule les métropoles modernes et les couches sociales plus avantagées.

« Elles survivent dans l'extrême précarité, sans droit, dans la clandestinité et victimes de l'exploitation. Malgré leur rôle important pour de gros secteur de l'économie (Construction, nettoyage, soin aux personnes…) l'État les criminalisent. Et avec la crise Covid, la situation est devenu intenable […] Si on ne force pas le sujet sur la table, la question de la régularisation et du vivre ensemble sera remplacée par un discours hypocrite prônant ; l’hospitalité, l’accueil, bref une charité dont on ne veut pas car elle ne reconnaît pas notre place effective dans cette société... Pour cela nous, le Collectif Zone Neutre, appelons toutes les organisations, militantes, citoyennes Européennes à réagir le 31 mars en soutenant notre action, d’occupation de l’espace public »

Les mots du collectifs Zone Neutre en Belgique, D. KBC journal des sans papiers.

« Personne ne doit été mis de côté

En creusant un peu plus profondément, nous voyons que le capitalisme fait face à une contradiction familière : exploiter les travailleurs, mais s’assurer qu’il y aura des travailleurs à exploiter demain. Gérer le virus, gérer la production. Comme l’inflation, la courbe des décès doit être régulée, maintenue à un niveau correct. Partout, ce paradoxe est évident : “restez chez vous” mais “allez au travail” ! Technocrates et managers débattent de la règle des 2 mètres comme les Factory Acts du 19e siècle débattaient du rapport entre les profits, la santé et les mètres cubes par ouvrier. » Personne ne doit être oublié ni mis de côté – Anarchie, confinement et crypto-eugénisme (audio) ; Personne ne doit être oublié ni mis de côté – Anarchie, confinement et crypto-eugénisme (texte)

Au détour d'une discussion sur la Fediverse avec ·Gor lilith, je me retrouve l'envie d'écrire quelques mois plus tard.

C'était l'hiver dans l'hémisphère nord, une pandémie de SARS-CoV déjà âgée d'une année, un confinement en Europe.

Réalité, perception et individu

La question ainsi posée par mon interlocuteur était : « “la réalité, telle que perçue par un individu, dépend de son vécu” est une évidence ? »

« Ce phénomène a priori scandaleux aux yeux de scientifiques durs est pourtant déjà bien connu en sciences humaines, où l’on sait que la réalité, telle que perçue par un individu, dépend de son vécu⁷. » La Construction Sociale de la Réalité, Peter Berger et Thomas Luckmann, Armand Colin (2012). https://zet-ethique.fr/2017/07/13/pensee-rationaliste-et-anti-feminismes-1/

Peter Berger et Thomas Luckmann, Armand Colin, sont des cadres de la phénoménologie sociologique. La phénoménologie est un courant de pensée du XXe siècle fondé par Edmund Husserl dans l'optique de faire de la philosophie une discipline scientifique, en rupture avec le psychologisme et en opposition à la métaphysique (« Recherches logiques » (1900-1901)).

Réalité du temps

Le ressenti que nous avons du temps dépend de notre place sociale ( Le temps et les temporalités à défendre dans les politiques sociales et l'intervention sociale — Brigitte Bouquet). Par exemple, une valeur attribuée à 1 heure de votre temps de travail sera très probablement différente de celle attribuée à Monsieur Jeffrey Bezos. Autre exemple, lorsque vous une femme avec un nourrisson dans une société hétéronormée 4 heures d'une matinée sera un vécu et une réalité avec de multiples tâches, responsabilités, charges, énergies, pensées, qui sont bien différente d'un homme hétérosexuel, en cisidentité, du même âge et de même classe sociale.

« Du temps » de Nobert Elias est un sacré bouquin.

Il est sociologue, Allemand, docteur en philosophie, spécialiste d'une sociologie de la connaissance.

Il y creuse la question du temps dans la perspective sociologique du processus de civilisation (et pas mal avec le rapport de l'époque au concept de nature — toujours dans un dualisme nature / culture qu'il désagrège assez bien de mon point de vue) (ref)

Chez Norbert Elias, en sociologie des savoirs et de la connaissance, le niveau de développement de société dans lequel un individu est partie prenante (le groupe est la multitude – théorie de la civilisation), c'est à dire la capacité à intégrer des complexités, est corrélé avec la situation de danger individuel.

En d'autres termes, un individu d'un groupe peu « développé » lorsqu'il est en danger cherche fréquemment à expliquer son rapport au monde par des symboles (qui sont des instruments d'orientation) fantasmatiques.

Le développement de la civilisation tend à fournir plus de sécurité individuelle. Se développement est réversible.

« Le développement de notre fond commun de savoirs revêt pour l'humanité une importance qui est sans doute sous-estimée aujourd'hui, et c'est précisément pourquoi cela vaut la peine de lui accorder plus d'attention » (N. Elias, 1984).

« Le développement du savoir social, à l'instar de celui qui s’opère dans d'autres secteurs, joue lui aussi un rôle dans la survie de tous les groupes humains et de leurs membres, en ce sens qu'il participe de manière active à l'évolution de ces groupes ».

Son apport sur la question de la perception du temps au travers de plusieurs est une contribution importante pour la compréhensions de ce qui peut être vu et compris comme réalité.

« Comme les montres et les bateaux, le temps est quelque chose qui s'est développé en rapport à des intentions déterminées et des tâches spécifiques des Hommes. De nous jours le “temps” est un instrument de mesure indispensable pour effectuer une foule de tâches diverses »

Et les « temps » avec ces différentes formes d'acceptations se lie et se relit au travers de discipline.

« Et c'est finalement à Einstein qu'il revient d'avoir mis en évidence que le temps est une forme de relation et non, comme le croyais Newton, un flux objectif, élément de la création au même titre que les fleuves et le montagnes, et tout aussi indépendant qu'eux de l'activité déterminatrice de hommes en dépit de son caractère invisible. Mais Einstein lui-même n'est pas allé assez loin et n'a pu totalement échapper au fétichisme verbal. […] Il n'a évoqué les problèmes du temps que dans les limites du cadre des physiciens. Or un examen critique du concept de temps implique que l'on rende également intelligible la relation entre temps physique et temps social ou, en d'autres termes, entre la manière de déterminer le temps en référence à la “nature” ou en référence à la “société”. Mais Einstein ne s'était pas fixé cette tâche, qui, de toute façon, ne relève pas de la compétence du physicien ». Nobert Elias, « Du temps », 1984, Chez Pocket, Introduction p.55

Pour ce qui était de mon interlocuteur ·Gor lilith, au sujet précédemment cité chez Peter Berger et Thomas Luckmann, Armand Colin, il survient une question : « on ne parle pas de la réalité, mais des réalités subjectives, qui est bien notre expérience, mais ça n'est pas ce dont on parle quand on parle de la réalité. Dans ma compréhension, la réalité, c'est indépendant de l'existence d'animaux capable d'en percevoir des facettes. »

L'étude de la vie des vivants revient par fois dans les limites du cadre des biologistes.

Biologie et réalité(s)

Le mot et concept biologie lui arrive en 1766 par Michael Christoph Hanow ; puis en 1797 par les médecins Roose, Burdach et Treviranus (1800 -1802) puis par Lamarck (1800 – 1802) naturaliste, botaniste, zoologiste.

Comme discipline scientifique.

« Le positiviste en biologie évite les concepts métaphysiques en opérant une réduction dans ses questions. Ainsi, quand François Jacob déclare qu'on n'étudie plus « la vie » dans les laboratoires, on peut comprendre que le concept de « vie » s'apparente aux anciennes abstractions de la métaphysique. Que se passe-t-il dans les laboratoires ? On étudie des relations d'oxydoréductions, des méthylations, différentes réactions entre des molécules : mais voit-on jamais la « vie » ? Au lieu de la « vie », la biologie positive étudie les propriétés d'un des niveaux d'organisation caractéristiques du vivant (individus, issus, cellules, molécules). […] On pourrait convoquer d'autres exemples : la biologie étudia t-elle « l'animal » ou uniquement des séquences d'action-réaction, des réflexes, des comportements stéréotypés ? Étudie t-elle « l'humain » ou seulement sa physiologie, ses comportements sociaux ? » Métaphysique et biologie, par Thierry Hocquet dans précis de biologie https://fr.calameo.com/read/000015856d

Sur le rapport à la « réalité », notamment en biologie (et pourquoi malgré la proximité avec la philosophie) et les acceptions ou non de certains angles apportés par diverses branches de la métaphysique, nous pouvons apporter quelques regards en prémices d'examen.

Bien avant cette biologie, il y a des origines et des héritages que l'on ne doit pas masquer, notamment si l'on insiste à creuser la réalité et les rapports que nous entretenons avec elle.

« La magie se relie aux sciences, de la même façon qu'aux techniques » p.136 « si éloigné que nous pensions être de la magie, nous en sommes encore mal dégagés » (p.137) ; « Elles (les écoles de magie) furent les premières académies » ; « Ni les techniques, ni les sciences, ni même les principes directeurs de notre raison ne sont encore lavés de leur tâche originelle » (p. 137) Marcel Mauss (1902 – 1903), Théorie générale de la magie, Puf édition.

Le phénomène de la réorganisation des sciences du vivant au XVIIIe étaient déterminé par des réflexions logique sur l'essence du sujet et sur des exigences portées sur la connaissance authentique de la « nature ». C'est une volonté radicale, qui s'entreprend en profondeur racinaire, de fonder une nouvelle logique. Logique qui dirige à l'examen de la ou les réalité⋅s.

C'est ici un esquisse a minima pour donner à comprendre comment se passe aujourd'hui des « choses » dans les universités, écoles, labo, à des personnes qui sont en demande de participer à la discussion (voir même la disputatio) et qui n'ont jamais pu franchir les murs de ces institutions.

Maintenant, pour m'orienter :

  • Qui juge de qui / de quoi ?
  • Depuis quelle position ?
  • Sur quoi ?
  • Comment ?

Ensuite la « “vieille” épistémologie » avec objet et sujet bien distant, séparation étanche, a commencé à exploser au début du XXème siècle (philo, anthropo, socio, ect) et continue aujourd'hui. Par exemple, le changement de de l'hérédité tout génétique¹ à d'autres approches en biologie². Aveux et consensus se forment après les études sur le fait qu'il n'y que peu ou prou de cloison étanche entre objet et sujet, entre observatrice, observateurs, et observées ; entre milieu et individu. Les inter-influences existent (exemple: « Microbiote : dites-le avec des flores )

Par exemple, Maria Sibylla Merian, naturaliste et illustratrice science du XVIIeme siècle (le mot et concept biologie lui arrive plus après les naturalistes). Elle a longtemps été érigée en « rockstar » de la science.

Heureusement les disciplines collaborent et la science fonctionne aussi par réfutation (aka mise à l'épreuve des théories et hypothèses).

Maria Sibylla Merian vivait dans son « siècle » avec sa classe sociale. Elle n'a pas pris ce contexte comme biais possible dans ses recherches (c'est l'un des actes les plus difficiles en science : penser contre soi-même / sa « réalité »). Tel que sont l'esclavage, sexisme, soumission des femmes, etc

Ainsi, ses recherches les insectes et leur reproduction sont totalement teintés de « white supremacy » et de « masculinisme » : “Breeding Insects and Reproducing White Supremacy in Maria Sibylla Merian’s Ecology of Dispossession”.

Revenons plus de notre époque avec la proximité biologie / philosophie et le problème de « réalité ».

(Métaphysique et biologie, par Thierry Hocquet dans précis de biologie)

Rejet de la métaphysique fumeuse et saine méthode scientifique

le positivisme en biologie évite les concepts métaphysiques en opérant une réduction des questions […]

La science, dans sa forme (ultra)spécialisée, est devenue une « sorte de technique théorique qui comme la technique au sens habituel du terme, repose beaucoup plus sur une “expérience pratique” dans l'exercice lui-même d'une activité répétée et variée (aussi appelée “intuition”, tact, dans la praxis. » (Husserl, 1929).

Ainsi, la réalité nous vivons une relation avec elle, et certaines de ces relations passent par des cadres disciplinaires qui sont voué à décrire et étudier des existants. Il serait bon pour notre réflexion d'avoir plus d'apport en sociologie et en anthropologie sur ce sujet.

Par contre donner une matière, un corps à la réalité, la réifier, pousserait probablement à du fétichisme verbal (expression de N. Elias) et entretiendrait la substance d'un mythe de la réalité mesurable selon les outils, méthodes, appareils, de sciences « formelles ».

Disputatio

(J'empreinte ici les mots de mon interlocuteur premier)

Mon propos et mon étonnement était face à une vision caricaturale avec d'un côté des défenseurs de La Réalité, avec La Science qui en serait la description exact, neutre, infaillible, et de l'autre les tenants de la réalité comme construction sociale, donc le règne des réalités subjectives, en partie irréconciliables. Je pense qu'on ne parle pas des même « réalités ». (ici j'ai voulu insérer une citation à visée de discussion dans nos échanges)

“it may be, that long after the theories of the philosophers whose achievements are recorded in these pages, are obsolete, the vision of the poet will remain as a truthful and efficient symbol of the wonder and the mystery of Nature. ” Thomas Henry Huxley (1869), 4 novembre 1869, introduction au premier numéro paru de la revue scientifique Nature.

J'en vois au moins 3. Les sciences (et pas la science…) serait au milieu des 2 autres. Ce sont des tentatives de décrire une réalité objective (et voilà l'une des 2 autres), de manière faillible et perfectibles, sujettes à nos biais culturels et sociologiques, mais avec des pratiques qui cherchent à les réduire, au moins en partie, progressivement, notamment grâce à des regards nouveaux. Dans ce sens-là, les propositions des sciences sont des réalités socialement construites mais plus générales, plus partageables, plus collectives que mon expérience individuelle. La troisième réalité, qui en fait n'est pas la réalité, mais mon expérience subjective, réelle en quelque sorte, mais qui n'est pas générale, qu'en partie partageable.

Dans La science, sa méthode et sa philosophie³, Mario Augusto Bunge, philosophe des sciences argentin, propose 4 désignations pour loi scientifique. Je n'ai pas encore tout bien compris, mais la première, loi-1, c'est « toute relation constante et objective dans la nature, dans l’esprit ou dans la société ».

La deuxième, loi-2 « ou énoncé nomologique ou énoncé de loi, désigne toute hypothèse générale qui se réfère indirectement à une loi-1 et qui constitue la version conceptuelle de celle-ci. » (ici encore j'insère une citation dans nos échanges en guise de discussion)

« Nous avons compris que les non-humains étaient tout sauf la nature. La nature est un dispositif métaphysique, que l’Occident et les Européens ont inventé pour mettre en avant la distanciation des humains vis-à-vis du monde », Philippe Descola

Et c'est bien là que se glissent les constructions sociales, dans le fait que c'est un énoncé, et même avec toutes les précautions possibles, ça reste emprunt de subjectivité.

Je pense quand même que les sciences reposent sur le postulat qu'il existe une réalité objective et qu'il est intéressant d'essayer de la décrire. Certes, comme nous sommes des animaux, nous devons accepter qu'on n'y arrive jamais vraiment, on y approche, on ne fera jamais que d'en approcher.

Sinon, qu'est-ce qui nous empêcherait de dire n'importe quoi ? Ou alors de dire des propositions selon une logique interne et des méthodes rigoureuses (les sciences formelles) sans se préoccuper des faits.

Et ça n'empêche nullement à des groupes sociaux exclus, dominés, de ne pas se laisser faire, de renverser les tables et de montre que « cette » description du réel est injuste, partiale, biaisée.

Ni à la poésie d'exprimer nos vécus, nos rêves, nos folies, nos subjectivités.

(Et en rebond à mes insertions, mon interlocuteur ajoute)

La nature != la réalité. C'est une autre question. Sur ce point, on peut dire que les artefacts de l'animal humain sont encore de la nature, ou que l'artificiel appartient à la nature.

À noter que dans l'ontologie matérialiste de Bunge⁴, la réalité, la matière, la nature, etc., sont des concepts, pas des entités réelles. J'imagine que l'espèce en fait partie. Le réel (concept, non réel donc) est fait d'objets individuels et uniques. Mais c'est encore une autre question.

Cognition

Le fait de connaître passe aussi par les outils, physiques et conceptuels, que nous avons à notre disposition.

« La cognition est l'ensemble des processus mentaux qui se rapportent à la fonction de connaissance et mettent en jeu la mémoire, le langage, le raisonnement, l'apprentissage, l'intelligence, la résolution de problèmes, la prise de décision, la perception ou l'attention. » Wikipedia

Ces outils servent d'instruments d'orientation, d'utilisation et de production. Des lances de Néandertal aux actuels téléphones dit intelligent en passant par les montres du temps depuis 1510, nos cognitions passent par des objets. Les connaissances, les descriptions, que nous pouvons tenter de produire sur la notion de réalité sont filtrées dans ce maillage.

D'une certaine position de vue, nous tentons d'examiner réalité / réalités avec une effectuation technique naïve. Aussi, s'efforcer à travailler la méthode avec laquelle nous tentons cette entreprise est nécessaire. Comme par exemple, nous poser cet enchaînement de questions lorsque nous regardons le concept de réalité⋅s :

  1. Quelle logique est mise en œuvre (formelle, aristotélicienne, transcendantale, sophiste (beurk), etc)

  2. Quelle philosophie radicale soutenant cette logique (essentialisme, matérialisme, etc) ?

  3. Quelle normalisation et quelles directions établie cette logique choisie consciemment ?

  4. Dans quel régime de principes est-elle réalisée ?

  5. Quels effets, effectuation, pattern d'effets sont observables en « sortie » ?

C'est un travail sur quelle méthode et quelle place pour cette méthode dans le regard que nous portons sur la « réalité ».

D'un point de vue depuis l'anthropologie générale, plus encore en anthropologie de la technique, « dès le langage apparu, le monde dans son entièreté est devenu signifiant » (Mauss, M. 1901 -1902, Esquisse d'une théorie générale de la magie). Des millénaires plus tard nous peinons toujours à signifier, dire, expliquer ce monde.

Notre réflexion ici et les discussions que nous ouvrons sont assujetties à une inclinaison en 2 pentes qui apporte un angle qu'il faut souligner. Le choix, ou choix peu réfléchi, de boussole et de compas, oriente notre cheminement. D'une part, toutes nos références utilisées sont Européennes (ou Européo-Nord Américaine pour Peter Berger) ; de l'autre toutes les personnes qui portent ses références sont masculines (hors Brigitte Bouquet) et du sérail universitaire. Notre réflexion et nos discussions gagneraient à être abondées d'autres sources, angles, et racines. Réalité, réalités, subjective(s) et/ou objective(s) et les questionnements inférant et affordant ne feraient que souffrir d'une approche uniquement provinciale et d'une vision normative héritée d'un passé que nous n'avons pas décidé.

NDLR : Voilà, nous avons discuté de réalité(s), d'objectivité(s) et et du subjectivé(s) lors d'une saison hivernale au sein de laquelle nous étions sous un régime de confinement. Aujourd'hui nous vous en partageons une retranscription. Grand merci ·Gor lilith <3


Notes et références

  • 1: 6 Juillet 2021 : Décès de Richard C. Lewantonin Biologiste, philosophe des sciences du vivant, généticien, marxiste matérialiste, de 92 ans. Il a œuvré avec force, conviction, et rigueur au démantèlement des théories racistes, déterministes (biologiquement parlant), et néo darwinisme et aussi sociobiologie et psychologie évolutionniste.Notamment par la rigueur d'étude de la génétique des populations. https://fr.wikipedia.org/wiki/Richard_C._Lewontin & https://www.newscientist.com/article/2283160-richard-lewontin-pioneering-evolutionary-biologist-dies-aged-92 . Avec le décès par cancer ce jour de Axel Kahn, C'est une immense page des sciences qui se tourne, alors que nous vivons sous le porche des obscurantismes idéologiques fascistes violentes, du racismes, et des agressions contre les LGBTQIA+.

  • 2: Si les origines des humanités vous intéressent :

Anthropologie, paléo, biologie, génétique, archéologie, philosophie… il est aussi beaucoup question de techniques, outils, cognition, culture et ce qui fait Humanité(s)

1 documentaire Arte de 50 minutes sur « à la rencontre de Néandertal ». Bien foutu, bien accessible, quelques ratés de traduction en fr et un ou deux bullshit de la voix off. https://www.arte.tv/fr/videos/081663-000-A/a-la-rencontre-de-neandertal/

4 billets de ma part. 4. https://xavcc.frama.io/humain-4 (avec lecture enregistrée) 3. https://xavcc.frama.io/humain-3 2. https://xavcc.frama.io/humain-2 1. https://xavcc.frama.io/humain

Cartes géographique « interactives » de l'évolution de l'humain·e au travers des espèce qui composent celle, celui, ci. Et des filiations génétiques https://todon.eu/@XavCC/106483210231501680

Un podcast Une histoire génétique : notre diversité, notre évolution, notre adaptation, leçon inaugurale de Lluis Quintana-Murci https://www.franceculture.fr/emissions/les-cours-du-college-de-france/une-histoire-genetique-notre-diversite-notre-evolution-notre-adaptation-lecon-inaugurale-de-lluis

  • 3: traduction de La ciencia, su método y su filosofía (1960).

  • 4: MAHNER, Martin, 1997. Foundations of biophilosophy. Berlin : Springer. ISBN 9783540618386.

Fabuler n'est pas interdit en recherche et pratique scientifique. Fabriquer et utiliser puis diffuser des fables, par l’ingéniosité et la technique, peut même se révéler utile. Il y a des fabuleuses et fabuleux scientifiques et chercheuses, chercheurs.

C'est pour cela que nous investissons le bioart, biohacking sous certains angles ici, et aussi bio jamming.

Cette dernière méthode est liée a une approche culturelle et critique.

« Culture jamming, que l'on peut traduire en français par sabotage culturel ou détournement culturel, est l'acte de subvertir de l'intérieur le fonctionnement d'un média de masse existant, en usant de la même méthode de communication utilisée par ce média. » Wikipédia

Par exemple, nous explorons les chemins critique pour exposer l'hyper solutionnisme en science du vivant et biologie, le dangereux ridicule du libertarisme qui se lie à une des vision eugéniste dans le transhumanisme (lui même plus vaste et divers), et aussi les oppressions et violences raciste, sexiste, classiste, genriste, dans le espace-temps de croisement entre biologie et soin. Cette exploration et révélation peut passer par l'acte artistique en biologie synthétique pour donner corps, fabriquer, un gène chimère issu du « big data » qui donne réalité à une mutation provoquant la luminescence de nos/vos poils d'avant bras.

https://www.hackteria.org/wiki/Mind_thGAP

Ce genre de pratique permet aussi d'explorer et de travailler les liens entre technique, science, éthique, et technologie (étude de l'histoire, de l’évolution, de l'état de l'art de la technique), participant à dessiner de nouveaux contours d'une science en perpétuel mouvement et en dialogue avec la société.

Si j'ai piqué votre curiosité : Venez on discute, on se rencontre ici ou ailleurs. Peut être même qu'on envisage des trucs à mettre en œuvre ensemble.

Bio jamming et des usages de la fabulation.

Merci aux soins portés par Amélie Tehel. Nous avons maintenant à nous pencher sur : + Les types de privilèges qui permettent la fabulation dans le système actuel. + Qui pratique cela ? Des chercheuses et chercheurs bien établi·e·s ou dans la marge ? + Avec quelle(s) visibilité(s) externe(s) et interne(s) ?

Quelques pistes sont déjà ouvertes par l’intermédiaire d'’un sujet de recherche jusqu'à la forme d’une écriture de recherche : Autoéthnographie et fabulation de la thèse + https://infusoir.hypotheses.org + https://infusoir.hypotheses.org/8689

Et CERN en 2017, De l'usage de la fabulation en recherche.

TransOrgansOnAchip

Concept:

The newest speculative project to arise from Biotranslab, Trans.Organ.on.a.Chip seeks to blur the boundaries of categorized life and to dilute the lines of sexual differentiation.

http://paulapin.net/transorgansonachip/

Aussi par l'intermédiaire de Vanessa Lorenzo

“cuerpos se vacían reciclándose como estructuras para alojar nuevas entidades híbridas [...] #ingenieríainversa interviene como tecnología de destrucción creativa, estrategia de supervivencia [..] devuelven al cuerpo a una nueva condición de posibilidad emergente” Marzia Matarese

source: https://hybridoa.org/marimutare

ref: + Source image: https://hybridoa.org/marimutare + https://hangar.org/ca/labs/produccio/ + [PODCAST] : + https://soundcloud.com/vanessa-lorenzo-662135359/podcast-marimutare + Soundscape hybrides entering the hybrid queerdom of marimutar https://soundcloud.com/vanessa-lorenzo-662135359/overture

Les alternatives infernales

Et les « alternatives infernales » comme manifestations du capitalisme Ces alternatives infernales, comme les appellent Isabelle Stengers et Philippe Pignarre (2017), pièges dans lesquels nous laissons piéger, capturer, envoûter, pour nous condamner à « l'alternative ». (Bien que je repousse certains points d'une intrusion de « Gaïa mère de toute chose » version Lacan chez elle et lui).

Infusoir https://infusoir.hypotheses.org/8407 Benedikte Zitouni https://usaintlouis.academia.edu/BenedikteZitouni

Çar étouffé, suffocant, je cherche…

Et j'entrevois des pistes de réflexions sur mes refus du concept « alternative » et aussi de mes fuites, goûts pour la fiction et fabulation. Et plus profondément ma tendance depuis 5 ans vers forensiques, rétro-ingé, paléo-bio, l'enquête, et l'investigation, parfois en jamming ou biojamming… plus que le « simple biohacking » Et surtout je ne me laisse pas éblouir bien qu'attiré.

Une smartcity qui ne serait qu’une accumulation d’objets connectés, d’algorithmes, de lignes de codes informatiques alors que moins d’ 1% concentre pouvoir de décision et capital financier ; alors plus 95% de la population sait ni lire et ni écrire dans ces langages numériques et de programmation ; ce phénomène ne serait qu’un territoire de totalitarisme non citoyen exploitant jusqu’à l’épuisement des ressources naturelles puisées dans d’autres espaces moins puissant économiquement. (2016)

« Alors, voici une question pour vous, chère lectrice, cher lecteur, voulez-vous vraiment que vos gadgets et vos réseaux commencent à anticiper vos besoins et vos souhaits et à tout préempter pour vous ?

Voulez-vous arriver chez vous, dans votre maison à environnement contrôlé, avec un programme télévisé présélectionné en fonction de votre humeur, un dîner commandé pour être livré (par un drone intelligent) en fonction de votre nombre de calories quotidiennes et de votre état biologique, une liste de courses prête à être approuvée et une réservation au court de squash pour les quinze prochains jours que vous devrez approuver ?

Voulez-vous vraiment regarder des publicités personnalisées pendant que votre assistante sociale virtuelle répond automatiquement à tous ces courriels sans importance (sur la base d'une analyse des sept dernières années de votre activité de courrier) ?

Voulez-vous que la planification de vos week-ends de vacances soit automatisée, que votre emploi du temps soit réorganisé en fonction de votre rendez-vous chez le médecin et que votre service de voiture soit coordonné en même temps pour qu'il soit prêt lorsque vous sortez du cabinet médical ? C'est une bonne idée, n'est-ce pas ? » Is 'Dumb' the New 'Smart'? [Notes from the Editor] – IEEE Journals & Magazine. 2015

Un ville dans laquelle les clauses des différents contrats formels, même ceux tacites et ceux dont vous n'avez pas lu les CGU, seraient exécuter de manières automatisés par un algorithme.

C'est la smart City.

Par exemple, vous entrez dans un magasin qui vend, entre autres, de la nourriture et de l'alcool. Vous en prenez aussi un peu pour la personne qui mendie dehors dans le froid. Hors, l’arrêté préfectoral interdit la vente d'alcool après 18h, vous avez votre smartphone et avez payé avec votre CB. La mendicité est interdit en ville par la municipalité. Il est 18h24.

Automatiquement vous recevez une amende, la personne SDF est mise en GAV, le magasin reçoit un avertissement et menace de fermeture temporaire, la banque qui est aussi dans le groupe de votre compagnie d'assurance augmente vos cotisation d'assurance vie. Vous avez été filmé⋅e par la vidéosurveillance, désormais votre face et votre style de marche sont indexés dans une base de données de référence de police. L'ensemble de bailleur sociaux et des gestionnaire privé de location reçoive un point orange concernant votre dossier, ainsi que la CAF et l'assurance maladie. Votre employeur vous convoquera prochainement pour un entretien de compétence.

C'est ça la Smart City

La feuille d'arbre : pire ennemie de la smartcity résiliente durable écologique moderne métropole tech.

Elles tombent et poussent sans ordre administratif. Elles colorent le monde de mille nuances hors tout UI Design ; Elles bouchent les tout-à-l'égout, détournent l'écoulement des eaux prévues par l'hyper-ingénierie dans l'urbain. Elles rendent les territoires et trottoirs glissants ; les trajets impurs et insécures. Elles menacent la pelouse rase parfaite des green de ville, les conductrices et conducteurs des lourds véhicules smart-high-tech les redoutent.

Elles sont les feuilles autonomes qui luttent contre nos abscons contrats sur-implicites et sur-automatisés.

On fera des études, des brigades, des innovations, des technologies, des services agiles, des traitements, des plans d'urgence, des numéros verts contre elles.

Mais...

La feuille d'arbre vaincra !

All Feuilles Are Beatiful #Afab

Les feuilles des arbres sont les médiums sur lesquels écrire et partager des pensées critiques, sur lesquels pratiquer la chromatographie¹ pour relire un monde incarné.

« Le non fonctionnement est la condition de la pensée critique »

Éloge du non fonctionnement http://blog.sens-public.org/marcellovitalirosati/cequipourrait/fonctionnement.html je veux des outils qui surtout ne fonctionnent pas − Marcello Vitali-Rosati

Un billet avec éloge de l'anarchie et/comme contre GAFAMisation

« Je souhaite que rien ne marche, que rien ne fonctionne, que tout soit cassé, qu’il y ait plein de bugs. Je voudrais des designers capables de concevoir des outils compliqués, contre-intuitifs et mal fonctionnant »


[1]: Expérience de chromatographie de végétaux sur feuille papier https://notecc.frama.wiki/norae:biologicus:groupes_chromatographie_sur_feuille

J'ai 4 points avec lesquels j'essaie d'envisager un carré, terrain d'étude, de même aire que mon cercle de tropes, avec seulement une règle et un compas.

1. Quel est le soin et le souci qu'un régime / une configuration sociale en responsabilité / un groupe a et entretien pour les libertés et les droits de ses minorités ? « La démocratie des interstices − Que reste-t-il de l'idéal démocratique » ? David Graeber. Dans Revue du MAUSS 2005/2 (no 26)

2. « Woke et déconstruit·e, critique d’une posture »

[Critique] Intersectionnalité, matérialité, héritage

« Comme on n’analyse plus les bases économiques, politiques, sociologiques, structurelles des dominations, mais qu’on ne les pense qu’en termes de « privilèges » [...] découle une moralisation de la politique & une culpabilisation des individu·e·s »

  • Et un regard sur des origines parallèles de la tentation du pure du coté du christianisme
  • Aussi un effet de « retour à une forme d’essentialisation des positions sociales »

3. « Droite Médiatique et fonctions du novlangue »

« Pourquoi est-ce que toutes les prises de parole dans les paniques morales ressemblent à un truc genre “La déconstruction woke des campus américains inspirée par Derrida contre l’humanisme universaliste des Lumières rationnelles des valeurs républicaines” ? »

4. « De « On ne naît pas femme » à « On n’est pas femme ». De Simone de Beauvoir à Monique Wittig »

« […] leurs travaux ont participé à la dénaturalisation et au questionnement du déterminisme biologique des catégories de genre, de sexe et de sexualité. Ils ont permis de questionner la supposée neutralité des sciences dans leur ensemble, reproductrices d’une pensée doxique androcentrée, jusque-là non soumise à l’épreuve des faits et de leur rationalité »

J'ai 4 points avec lesquels j'essaie d'envisager un carré, terrain d'étude, de même aire que mon cercle de tropes, avec seulement une règle et un compas.

  1. Bruno Latour, leçon inaugurale, rentrée 2019 Campus de Paris. « Politiques de la Terre » et vision de l'urgence climatique : « de la conscience à l'action »⋅ https://invidious.site/Db2zyVnGLsE?autoplay=0&continue=0&dark_mode=true&listen=0&local=1&loop=0&nojs=0&player_style=youtube&quality=dash&thin_mode=false

  2. Rachel Carson, Biologiste, écologiste et féministe. « Printemps silencieux » : la biologiste qui avait prédit la catastrophe écologique à venir https://www.franceculture.fr/emissions/la-marche-des-sciences/rachel-carson-celle-qui-transforma-lamerique

  3. Lionel Maurel, « Des utopies métaphysiques aux nouveaux territoires de l'hétérotopie − Faire atterrir les communs » https://www.franceculture.fr/conferences/maison-de-la-recherche-en-sciences-humaines/faire-atterrir-les-communs-numeriques-des-utopies-metaphysiques-aux-nouveaux-territoires-de

  4. Alain Giffard: « La fille de Descartes était un robot » https://alaingiffardblog.wordpress.com/2019/09/04/la-fille-de-descartes-etait-un-robot/

J'ai 4 points avec lesquels j'essaie d'envisager un carré, terrain d'étude, de même aire que mon cercle de tropes, avec seulement une règle et un compas.

  1. Marcel Mauss « Essai sur le don » https://notecc.frama.wiki/_media/essai_sur_le_don.pdf

  2. Désidération

  3. On creating life & discours about life: Pest, Monsters & biotech Chimeras

  4. Understanding biology by reverse engineering the control