Voyager loin et à toute vitesse : pourquoi ?

De retour d'un voyage de 4 jours en Auvergne avec mon fils et un ami. Je me questionne sur la façon dont j'ai voyagé.

Constat lucide

J'ai passé un très bon moment sur place mais le voyage pour se rendre sur place me laisse une sensation amère. J'ai l'impression d'avoir manqué, bâclé quelque chose.

Il y a longtemps que je n'étais pas parti en vacances loin de la Bretagne en utilisant une voiture pour faire une grande distance. Le voyage a duré 6 heures, majoritairement sur l'autoroute.

Voyager sur l'autoroute implique d'aller vite, d'être concentré. On se croit dans une course de vitesse où tout ce qui compte c'est l'heure d'arrivée. “Combien de temps il reste ?”

On s'arrête dans des “aires” qui concentrent à peu près tout ce que je n'apprécie pas : * du béton * des enseignes qui servent des produits industriels

Le réservoir d'essence se vide aussi rapidement qu'on avance, tout comme notre porte monnaie à chaque péage. Je découvre le télé-péage qui donne la sensation que l'autoroute est gratuite et nous permet d'aller encore plus vite. Illusion.

Les précédents voyages en train avec mon fils étaient des moments de partage. On discute, on dessine, on lit, on joue, on fait des activités ensemble, on regarde le paysage, on ressent le voyage. Ici on roule à 130 km/h, difficile d'être totalement disponible pour échanger. On se voit à travers le rétroviseur ou en se tordant le cou à cause de la configuration de la voiture (enfant derrière, adulte devant). L'enfant doit s'occuper seul et prendre son mal en patience jusqu'à la prochaine pause. Le bruit du véhicule lancé à 130 km/h empêche aussi de s'entendre correctement entre l'avant et l'arrière du véhicule.

Une fois arrivé, je me sens vaseux, fatigué, engourdi alors que j'ai passé la majorité de ma journée assis.

Quels sont les territoires que nous avons traversé ? Quelle route avons-nous prise ? On ne sait pas très bien car on regarde le GPS, on suit les flèches et les instructions.

Sur 4 jours de vacances, j'ai passé 12 heures (2 x 6 heures) à rouler à toute vitesse. À peu près la moitié du séjour et je n'ai pas appris grand chose. Pas très efficient.

Je ne parle pas des bouchons car il n'y en avait pas mais je sais que c'est monnaie courante dès qu'on voyage durant les vacances scolaires ou les jours de grande affluence.

Pour un nouvelle manière de voyager

Je pense qu'il est nécessaire de voyager autrement. Il faut sortir de ces vieux schémas.

En préparant le voyage, mon ami me disait : “On n'a pas vraiment le temps de voyager par les routes nationales, on a que 4 jours”. J'ai acquiesé.

Nous aurions pu construire notre voyage différemment mais nous étions concentrés uniquement sur la destination : l'Auvergne. Nous avons oublié que pour atteindre cette destination, il fallait parcourir un territoire beaucoup plus grand et forcément riche.

Alors quell(s) solution(s) ?

Je crois que la clé s'est de mettre le voyage au cœur et pas la destination. Surtout si la destination est très éloignée.

Être lent. C'est finalement ce que permettent les mobilités douces. En voyageant à vélo ou à pied, on se retrouve limité par sa capacité physique. On est obligé de découper son voyage en étapes, d'emprunter des routes secondaires, de s'arrêter. On explore.

Obligation de voyager avec l'essentiel également car on ne peut pas se charger outre mesure. Ça signifie qu'il faut s'arrêter pour se ravitailler, faire des rencontres.

Comment choisir la destination ? Est-ce qu'il faut en choisir une finalement ? La destination nous donne un objectif mais est-elle si importante ?

Souvent, tout part d'une envie consciente ou inconsciente. Un souhait. On veut voir, faire quelque chose dans un lieu éloigné de notre habitat.

Finalement, pourquoi est-ce qu'on voyage ? Que recherche-t-on ?

#voyage