L'Enfant et le Client

Brouillons retrouvés ou distorsions de la réalité

Une fin de soirée où j'avais trop bu je n'étais pas en état de rentrer, surtout que je n'avais ni voiture ni envie de partir. Parmi les possibilités qui s'offraient à moi c'est à elle que j'ai demandé de me loger, sans intention cachée.

J'étais si triste qu'il me fallait rien qu'une présence à mes côtés

Après cette nuit là,z elle qui tenait une certaine réputation se félicitait de pouvoir inviter un ami sans aucune ambiguïté. De mon côté j'essuyais quelques moqueries mais à quoi bon, celle qui s'accaparait mon attention m'avait depuis longtemps bloqué.

Pré-#metoo la notion de harcèlement n'était pas aussi présente dans les mentalités et je crois sincèrement que j'aurais au moins mérité un rappel à la loi mais passons.

La nuit dernière je suis retournée chez elle. Depuis la dernière fois elle a voyagé, plusieurs fois déménagé, s'est spécialisée dans son métier et sa vie s'est stabilisée. On a roulé quelques joints et comme elle était attendue je l'ai accompagnée à sa soirée avant de m'en aller.

Je cherchais à vivre en communauté après plusieurs mois d'errances et quand j'ai visité cette maison, je m'y suis tout de suite projeté. Surtout avec elle, mais j'ai cru comprendre qu'elle n'était pas seule et j'avais raison.

En quelques semaines on a tissé des liens suffisamment forts pour échanger sur à peu près tout ce qui nous préoccupait, du plus intime au plus mondain. Soudainement elle s'est retrouvée toute seule sans savoir m'expliquer ce qu'il s'était passé.

On passait souvent nos soirées tous les deux et j'étais là pour l'écouter, la soutenir. un soir elle m'a demandé comment je supportait la solitude. De mon côté c'était naturel, je ne m'étais jamais vraiment posé la question.

Sans trop de subtilité les interrogations sont devenues invitations et au fond de moi les sensations ont rendu impossible toute forme de réflexion. On est passé du balcon au salon pour terminer sur l'édredon. C'est très con, mais depuis j'ai vraiment l'impression d'avoir payé pour me faire baiser.

Mathieu-Flâneur mate [at] e.email