Familière, étrangère.

Me sentir si étrangère à ce monde, et si familière à moi-même, à la respiration du vent, au bruissement des feuilles, au crissement du givre sous les pas du chamois…

Me sentir si étrangère à ce monde, et si familière à moi-même, au hululement de la chouette, au vol de l’oiseau, au défilé des nuages offrant une trouée sur les étoiles…

Me sentir si étrangère à ce monde, et si familière à moi-même, au crépitement du feu, au silence de la danse des flammes, à la beauté du jour naissant, à ses couleurs intimes…

Me sentir si étrangère à ce monde, et si familière à moi-même, au souffle qui inonde mon ventre, à l’accueil de cette présence douce et chaude, au réconfort de la source qui se suffit à elle-même…

Gratitude.

Me sentir si étrangère à ce monde, et si familière à toi-même, à cette rencontre inattendue, à la délicatesse de tes mots, à la simplicité de tes silences…

Me sentir si étrangère à ce monde, et si familière à la rencontre, à cette goutte de vie accueillie, dont ma source intérieure en fait une onde nourricière.

Gratitude.

Me sentir si étrangère à ce monde, et si familière à moi-même. Me fondant dans l’oiseau je survole ce gouffre dont son œil perçant ne perce les mystères.

Sarita, 29/11/2020

#poésie