Journal onirique d’une femme perdue

Entrée en matière Dragon des eaux

Nous sommes au bord d'un lac, du côté où il forme une pointe au bord de la forêt, sur sa plage en cailloux. Le temps est gris. Nous parlons. Je m'entends te dire quelque chose comme “tu as des choses à lâcher”. A ce moment là la glace sur le lac se fend, éclate: un monstre marin en sort, gigantesque et volant, en trombe, nous fonce dessus. Je sens la terreur. Tu mets tes lèvres sur les miennes, couvre mes yeux de ta main. Nous disparaissons juste avant qu'il ne nous atteigne. Nous nous retrouvons dans un souterrain sombre (de château médiéval?) éclairé de faibles lucarnes régulières, à courir comme des dingues. Une musique lancinante terrible, profonde et forte accompagne notre course. Tu es devant, tu vas plus vite que moi, je ne te distingue plus. Je ne sais pas si nous fuyions ou si tu cours vite vite vite pour régler quelque chose.  Je me réveille.

Sarita 21/12/21

Entrevue du 07/01/2022

Le véhicule Se relaxer. Prendre de la distance. Quitter ce corps. Envol au dessus du chalet. Envol encore. Le paysages, la ville, la région, l’Europe, … Atmosphère. Le véhicule est là. Il arrive. Ce gros serpent, géant, étrangement translucide qui me prend dans sa gueule. Je deviens bâtonnet. Ainsi je suis protégée. Dépôt. En ce lieu où tu dis que je serai bien. Non. Le bâtonnet reste posé. Impossible de regarder autour. De bâtonnet je deviens bâtonnet soldat. Soldat en poupée russe. Ouvrir les poupées. Encore. Encore. Elle est là, au cœur. La graine blanche, quasi phosphorescente. Elle vibre d’une émanation étrange. Elle est belle. Elle me fait penser à un fantôme de dessin animé. Elle vient en moi. En Sarah qui est ici, sur le lit, dans le chalet.

La larve. En moi. En mon bas ventre. Elle se love telle une larve. Elle est bien. Au chaud dans cet espace. Elle remue. Elle se balade. Tourne dans mon ventre, dans mon buste. J’en ressens des volutes de plaisir. Elle agrandit son tour. Se promène dans tous les espaces de mon corps. Je jouis. Mon corps prend une substance étrange, inqualifiable. Agréable. D’un gris rose. Avant. Je ne sais plus. La porte au niveau de mon sexe. Les galeries dans mes genoux. Ton souffle qui inonde mon corps d’une vapeur blanche. Purifiante. Le ménage. Les poussières en fumée qui se dissipent. S’envolent. Avant ? Le tiraillement dans le bassin. Ces fibres inconfortables. Ah oui. Le scan. Le bleu violet sur ma tête. Le rayon blanc qui illumine progressivement mon corps. Tout devient blanc. Et puis ces fibres. là. Cette gêne. Ton souffle. La vapeur. Les poussières. Il reste. Il reste ces fibres qui sont des algues dont les racines s’agrippent à un amas vaseux resté là. Nettoyage. Jusque dans les creux, les porosités de mon espace intérieur.

Le barbelé. Il est là. Il me coupe le ventre horizontalement au dessus du nombril. Sur le plexus solaire. C’est terrible. Tu lui parles. Le raisonnes. Il va me quitter. C’est difficile pour lui. Il a toujours été là. Même avant. Même avant Sarah.

La Renaissance. Je suis là. Elle est là. Cette belle femme puissante dans cette pièce luxuriante. Peu de lumière. Feu dans la cheminée. Bougies au plafond. Il est là. Qui est-il ? Hypothèses. Il a une demande. Il veut m’avoir. Bienveillance ? Malveillance ? Il veut me dominer. Il me craint.

Bascule. Le cachot. C’est terrible. Elle est là. Je suis là. Au fond. Ils sont là. En dehors du cachot. Cet homme. Les autres. Ils m’ont eu. Je ne veux pas voir. Trop dur. Les spasmes me prennent. Tu me raisonnes. M’appelles à édifier ma bulle. Mon tube. J’assiste. Je reste protégée.

C’est elle c’est moi. C’est toi. Je la reconnais. C’est elle. C’est moi. Oui. Au bord du lac. Ce que je te dis que je ne dois pas te dire. Le dragon qui sort de l’eau. La disparition. La course folle dans les couloirs souterrains. J’y suis à nouveau. Nous y sommes à nouveau. Toi devant. La vibration lancinante. Les douleurs dans les oreilles. La douleur dans le crâne. C’est le battement de son cœur. Le vrombissement de son souffle. La bête. là. Au cœur de la montagne. Dans son antre de feu. La fumée aux naseaux. Courir. Courir. Fuir mais aussi atteindre un but. Arriver à temps. Déclencher l’arrêt. Quoi ? Notre course nous fait monter peu à peu. Entrevoir le jour. Les remparts. En haut. Si haut. Tu t’arrêtes vers une avancée au dessus du vide. La grosse pierre. Que veut-elle dire ? Que fais-tu ? Je suis là à tes côtés. Tu fais ce qu’il faut.

La lumière. L’éclair blanc dans le ciel. Cette lumière qui approche. Qui descend. Nous l’attendons. Qu’elle est-elle ? Elle arrive. Le dragon blanc arrive. La grosse pierre. Il est là. Nous partons avec lui.

Le monde de pierre. La grotte. Dans la grotte. Dans l’ombre. Ils m’ont mis le voile de l’ombre. À moi. À elle. À lui. Suis-je une femme ? Suis-je un homme. Malgré la toile noir la silhouette se dessine. Je / il est un homme. Grand. Beau. Musclé. Tu m’incites à visiter ce monde plus en amont.

L’enfant. L’enfant joue au bord du torrent de la rivière. Il nettoie du sable et de l’eau pure des inscriptions. Il est bien. Il joue. Il est joyeux. Il fait bon. Le temps est lumineux. Doux. L’eau aussi est à température parfaite. C’est pour cette action que l’enfant adulte a été condamné à l’oubli. Tu m’incites à partir plus tard. Plus loin.

Le dogme. Il a dérangé le dogme. Il a affirmé. Il a bravé les interdits. Tu m’incites à partir plus tard. Plus loin encore. À la mort de cet homme.

La mort. Monde souterrain. De pierre. L’eau coule. À ses côté un enfant. Il reste là vers le corps dont l’âme se prépare. Tout est juste. La mort. L’enfant. L’âme se prépare. Elle prend son envol. Doucement se détache en un voile blanc. L’accroche. Douleur pour Sarah ici. Il reste l’accroche dans le bras. Du côté de l’enfant. Pas tout de suite. Encore regarder l’enfant. Ses yeux d’une luisance, d’un éclat si particuliers. Il est si beau. Tout est juste. L’âme s’en va. Il a dérangé le dogme.

Corps éprouvé. L’aventure est éprouvante. Je ne me rappelle plus. Je ne peux plus.

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