Les pas, de Paul Valéry

Les pas, enfants de mon silence, Saintement, lentement placés, Vers le lit de ma vigilance Procèdent muets et glacés.

Personne pure, ombre divine, Qu’ils sont doux, tes pas retenus ! Dieux !… tous les dons que je devine Viennent à moi sur ces pieds nus !

Si, de tes lèvres avancées, Tu prépares pour l’apaiser, A l’habitant de mes pensées La nourriture d’un baiser,

Ne hâte pas cet acte tendre, Douceur d’être et de n’être pas, Car j’ai vécu de vous attendre, Et mon cœur n’était que vos pas.

Merci Joklaire pour cette découverte.

#citation #poésie