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Quoi de neuf depuis l’année dernière ? Le bug du cache a disparu, rendant caduques les étapes post‑installation destinées à le contourner. Par sérendipité j’ai enfin compris pourquoi la fenêtre de Pronote se réduit toute seule dès qu’on change de bureau, et j’ai maintenant une solution (imparfaite) valable dès aujourd’hui à ce problème. Du fait de ce dernier point, la procédure continue d’inclure par défaut la création d’un préfixe Wine dédié, ce qui implique malheureusement de passer par la ligne de commande.

L'installation

  1. S'assurer que Wine est installé et en version 9.15 minimum, par exemple via votre gestionnaire d'applications ou via la ligne de commande wine --version. Dans le cas contraire, je vous renvoie à toute documentation adaptée à votre distribution Linux pour remédier à la situation.

  2. Choisir un nom pour le répertoire qui contiendra la configuration alternative de Wine. Le répertoire par défaut se nomme /home/VotreNomUtilisateur/.wine. Pour la suite nous utiliserons /home/VotreNomUtilisateur/.winepronote2024. (N’oubliez pas de remplacer « VotreNomUtilisateur » par votre nom d’utilisateur.)

  3. S'assurer que ce répertoire n'existe pas déjà, sinon le supprimer. S'il existe et que vous voulez le conserver, je vous laisse retourner à l'étape 2.

  4. Télécharger la version Windows 64 bits de Pronote à l'adresse suivante : https://www.index-education.com/fr/telecharger-pronote.php.

  5. Si ce n'est pas déjà le cas, ouvrir un terminal et taper les deux commandes suivantes l'une après l'autre.

  6. export WINEPREFIX=/home/VotreNomUtilisateur/.winepronote2024

  7. wine "/home/VotreNomUtilisateur/Téléchargements/Install_PRNclient_FR_2024.2.6_win64.exe" (N’oubliez pas d’adapter le nom de l’exécutable suivant le nom exact de ce que vous avez téléchargé.)

  8. Accepter les options par défaut.

(À ce stade, l’installation dans un préfixe Wine à part n’est pas indispensable. Il serait tout à fait possible de simplement télécharger la version par défaut en 64 bits, et de lancer l'installation d'un simple double-clic. Cependant cette démarche supplémentaire, quoique un peu lourde, offre la garantie que Pronote, un logiciel indispensable au quotidien professionnel de beaucoup de professeurs, continuera à fonctionner même si l'installation d'un autre logiciel Windows viendrait à tout casser dans le préfixe par défaut.)

Où est passé ma fenêtre Pronote ?!

Le symptôme est le suivant : on est en train d’utiliser Pronote, on change de bureau, on revient sur le bureau où se trouve Pronote… et sa fenêtre a disparu ! En fait elle s’est réduite automatiquement, mais comme cela se reproduit à chaque fois, cela devient vite (très) énervant.

  1. Si nécessaire refaire les étapes 5 et 6 de la procédure d’installation décrite au‑dessus.

  2. Dans le même terminal, exécuter winecfg.

  3. Aller dans l’onglet « Affichage », cocher « Émuler un bureau virtuel ».

  4. Il faut bien comprendre que la « Taille du bureau » ne peut pas être changée en cours d’utilisation, donc à vous de voir si vous voulez Pronote en plein écran ou pas. Avec les valeurs par défaut (800×600) Pronote est à l’étroit. Personnellement j’ai opté pour 1366×768, et si j’avais choisi le plein écran cela aurait été 1920×1080 avec mon écran standard.

  5. Cliquer sur OK.

  6. Au premier lancement de Pronote, penser à le mettre en plein écran (comprendre tout l’espace du bureau virtuel de Wine), il s’en souviendra par la suite.

(Dans winecfg il semble possible de configurer l’onglet « Affichage » différemment pour chaque application, mais cela ne marche pas chez moi, d’où la nécessité de créer un préfixe Wine dédié, sauf à vouloir que les application Windows se retrouvent toutes enfermées dans ce bureau virtuel.)

(Une autre solution pour contourner ce comportement gênant de Pronote est d’activer le mode Wayland de Wine, mais celui‑ci n’est pas du tout au point pour le moment.)

La mise à jour

Index Éducation nous avait déjà habitué à ce que le client Pronote de l’année n soit incompatible avec le serveur de l’année n+1. Maintenant, en cours d’année, du jour au lendemain sans crier gare, la mise à jour peut s’avérer obligatoire, sans quoi le serveur refuse la connexion.

Pour effectuer la mise à jour, il est important de se placer dans le préfixe Wine où vous avez installé Pronote. Pour cela, ré‑effectuer les étapes 4 à 8 de la procédure de base.

(Ce tutoriel n’est plus à jour, veuillez vous reporter à sa version 2024)

Installer Pronote 2023 64 bits sous Linux

Après des années sans grand changement, les étapes nécessaires à l'installation de Pronote sous Linux ont largement évolué. Côté négatif une incompatibilité apparue avec la version 2023 nécessite un rafistolage post-installation, côté (très) positif l'installation est devenue aussi simple que sous Windows grâce à Wine 9. C'est pourquoi j'ai jugé opportun de remettre à plat la procédure d'installation et de la partager avec vous.

L'installation

Il n'y a encore pas si longtemps, seule la version 32 bits pouvait être installée sous Linux, et uniquement après avoir préparé un environnement spécifique à l'aide d'outils en ligne de commande¹. Cette procédure était donc entièrement dépendante du bon vouloir de l'éditeur à continuer de proposer une version 32 bits. Mais dorénavant nous pouvons télécharger la version par défaut en 64 bits, et lancer l'installation d'un simple double-clic.

Pour autant, je propose malgré tout de passer un peu par la ligne de commande, afin de créer un environnement Wine spécifique à Pronote. Cette démarche offre la garantie que Pronote, un logiciel indispensable au quotidien professionnel de beaucoup de professeurs, continuera à fonctionner même si l'installation d'un autre logiciel Windows viendrait à tout casser.

  1. S'assurer que Wine est installé et en version 9, par exemple via votre gestionnaire d'applications ou via la ligne de commande wine --version. Dans le cas contraire, je vous renvoie à toute documentation adaptée à votre distribution Linux pour remédier à la situation.

  2. Choisir un nom pour le répertoire qui contiendra la configuration alternative de Wine. Le répertoire par défaut se nomme /home/VotreNomUtilisateur/.wine. Pour la suite nous utiliserons /home/VotreNomUtilisateur/.winepronote. (Pour les deux au fond je précise qu'il faut remplacer VotreNomUtilisateur par votre nom utilisateur.)

  3. S'assurer que ce répertoire n'existe pas déjà, sinon le supprimer. S'il existe et que vous voulez le conserver, je vous laisse retourner à l'étape 2.

  4. Télécharger Pronote à l'adresse suivante : https://www.index-education.com/fr/telecharger-pronote.php.

  5. Si ce n'est pas déjà le cas, ouvrir un terminal et taper les deux commandes suivantes l'une après l'autre.

  6. export WINEPREFIX=/home/VotreNomUtilisateur/.winepronote

  7. wine "/home/VotreNomUtilisateur/Téléchargements/Install_PRNclient_FR_2023.0.2.7_win64.exe" (Toujours pour les deux au fond le chemin est évidemment à adapter selon le nom exact et l'endroit où a été déposé le fichier téléchargé.)

  8. Accepter les options par défaut.

Et voilà, Pronote est installé. Il s'est même lancé automatiquement à la fin de l'installation, l'occasion de vous assurer que vous pouvez accéder à votre compte Pronote après avoir cherché votre établissement ou avoir ajouté ses coordonnées.

Pronote ne veut plus se lancer, au secours !

Malheureusement, Pronote ne se lance correctement que la première fois. Ensuite, il mouline dans le vide sans jamais finir de démarrer. Ce problème est apparu avec l'édition 2023 du logiciel.

La solution consiste à supprimer /home/VotreNomUtilisateur/.winepronote et réinstaller Pronote à chaque fois qu'on veut l'utiliser… je plaisante, c'était pour voir si les deux du fond allaient réagir.

En fait il s'avère que le problème est lié au cache du logiciel. Si on supprime le répertoire du cache, le logiciel redémarre correctement. Mais comme il va falloir le faire à chaque fois, je vous propose ma solution (testée sur Fedora Linux) pour effacer automatiquement ce répertoire de cache à chaque lancement de Pronote.

  1. Se placer dans le répertoire “/home/VotreNomUtilisateur/.local/share/applications/wine/Programs/PRONOTE Réseau 2023” (notez bien le 2023 qui va malheureusement changer tous les ans).

  2. Créer un fichier “Client PRONOTE 2023.sh” contenant les lignes suivantes, et le rendre exécutable (par exemple via les propriétés du fichier si vous n'êtes pas en ligne de commande mais utilisez un gestionnaire de fichiers):

    #!/bin/bash
     
    rm -rf "/home/VotreNomUtilisateur/.winepronote/drive_c/ProgramData/IndexEducation/PRONOTE/CLIENT/VERSION 2023-0/FR/Cache"
    env WINEPREFIX="/home/VotreNomUtilisateur/.winepronote" wine C:\\users\\Public\\Desktop\\Client\ PRONOTE\ 2023.lnk
    
  3. Par mesure de sécurité faire une copie du fichier “Client PRONOTE 2023.desktop” qu'on pourra nommer “Client PRONOTE 2023.desktop.bck”.

  4. Ouvrir le fichier “Client PRONOTE 2023.desktop”, et remplacer la ligne dont les premières lettres sont “Exec=” par celle-ci : Exec=/home/VotreNomUtilisateur/.local/share/applications/wine/Programs/PRONOTE\ Réseau\ 2023/Client\ PRONOTE\ 2023.sh

  5. Si jamais la modification n'est pas prise en compte, ouvrir un terminal et lancer la commande update-desktop-database ~/.local/share/applications/

La solution n'est évidemment pas satisfaisante, car elle oblige Pronote à tout recharger depuis internet à chaque lancement, et si Pronote se déconnecte en cours d'utilisation il faudra absolument le quitter complètement et le relancer (ou effacer manuellement le répertoire de cache), mais en attendant mieux ce rafistolage a le mérite de rendre à nouveau Pronote utilisable.

Le mot de la fin

Je n'ai pas encore énormément de recul sur l'utilisation de Pronote 64 bits avec Wine 9. Tout semble fonctionner correctement, mais pour m'en assurer il me faudra le temps d'avoir l'occasion d'utiliser toutes les fonctionnalités dont j'ai habituellement besoin dans mon usage professionnel. Si vous avez des remarques, des critiques ou des remerciements à formuler, vous pouvez me contacter.

¹ Pour celles et ceux que ça intéresse, cette procédure a même été proposée pendant quelques années sur le site d'Index Éducation, l'éditeur de Pronote : https://web.archive.org/web/20210615093832/https://www.index-education.com/fr/faq-pronote-single-3981-peut-on-installer-les-applications-sur-un-poste-linux-.php.

Ajout 2 février 2024

Au moins pour certaines configurations, la fenêtre de Pronote se masque automatiquement dès qu'on change de bureau. Oui, j'ai pu noter le problème moi-même, et oui, je conçois qu'il puisse s'avérer agaçant, mais je n'en avais pas parlé faute de solution pour le moment.

En fait, ce n'est pas tout à fait vrai, mais la solution pose pour le moment bien plus de problèmes qu'elle n'en résout. Cette solution implique d'être sous Wayland et consiste à activer le driver (très) expérimental Wayland de Wine. Malheureusement les menus de Pronote s'affichent alors n'importe-où sur l'écran. L'inconsistance des transient windows est sur la todo list 2024 du développement de ce nouveau driver, comptez sur moi pour suivre son évolution.

Si vous voulez constater par vous-même : wine reg.exe add HKCU\\Software\\Wine\\Drivers /v Graphics /d x11,wayland (après avoir spécifié la variable WINEPREFIX comme expliqué plus haut), puis ajouter unset DISPLAY dans “Client PRONOTE 2023.sh” juste avant la dernière ligne.

Après avoir lu un billet de blog détaillant les projets de GNOME concernant le futur de son gestionnaire de fenêtre¹, j'ai réalisé qu'il était plus que temps de rouvrir le dossier de mes nombreuses fenêtres Firefox.

Mais avant tout, petit retour en arrière. Il fut un temps où Firefox intégrait la formidable fonction Panorama. Pour celles et ceux qui n'ont pas connu, Panorama permettait sans changer de fenêtre de passer d'un groupe d'onglets à un autre via une vue spéciale de tous ces groupes avec les aperçus de leurs onglets. Dès son apparition cette fonctionnalité m'est tout de suite devenue indispensable, mais à un moment Mozilla l'a retirée car pas assez populaire. Heureusement, elle a vite été réimplémentée sous la forme d'une extension. Et tout était pour le mieux jusqu'à ce Mozilla abandonne son modèle d'extensions pour celui plus universel et plus sécurisé de WebExtension. Sauf qu'à l'origine il n'était pas possible de réimplémenter la fonction Panorama sous forme d'une extension WebExtension.

À partir de là, c'est un peu confus dans ma mémoire, mais à un moment donné, bien tardif à mon goût, Mozilla a ajouté une API WebExtension permettant de refaire des extensions type Panorama (en ouvrant la possibilité aux extensions de masquer les onglets), mais courant 2019 je n'avais toujours pas été convaincu par les propositions, au point de préférer laisser de nombreuses fenêtres ouvertes et compter sur le mode overview du shell GNOME (année où j'ai abandonné KDE après plus de 20 ans d'utilisation). Évidemment, il devait s'agir d'une solution provisoire, et comme chacun sait rien de plus définitif que le provisoire… Et vous devinez la suite, le nombre de fenêtre a eu une fâcheuse tendance à enfler le temps passant.

Retour au moment présent, en découvrant ce que pourrait être le futur de la gestion des fenêtres sous GNOME, je me suis d'abord dit qu'il allait me falloir relire tout ça à tête reposée 😅. À la seconde lecture, je me suis dit que ça me semblait prometteur, mais dans la mesure où chaque fenêtre plein écran aurait son propre espace de travail, cela ferait beaucoup d'espaces de travail avec mes trop nombreuses fenêtres Firefox 😬.

Ça a sonné comme une alarme dans ma tête, il était temps de voir si les choses avaient évolué du côté des extensions Firefox. Elles sont assez peu nombreuses à s'attaquer à ce problème, j'ai donc pu rapidement faire le tour. Une en particulier m'a particulièrement convaincu : Simple Tab Groups. Elle existait déjà en 2019, je ne sais plus ce qui lui manquait alors d'indispensable à mes yeux, mais cette fois j'ai été convaincu. Je n'ai pas souvenir qu'il était possible d'extraire un groupe pour en faire une nouvelle fenêtre avec Panorama, pas plus qu'il était possible de faire passer un onglet d'un groupe d'une première fenêtre à un onglet d'un groupe d'une seconde fenêtre. Si ce n'était effectivement pas le cas, alors cette extension fait mieux que Panorama en son temps : je peux changer de groupe sans changer de fenêtre, peu importe sur quelle fenêtre je suis, ou l'ouvrir dans une nouvelle, puis la refermer sans perdre ce groupe d'onglets. À noter que par défaut une fenêtre n'est pas gérée par l'extension, il faut créer les groupes au besoin, mais à l'usage ce n'est pas plus mal comme ça. Je peux déplacer un onglet d'un groupe à un autre en cliquant dessus, ou en passant par une vue spéciale proche de celle de feu Panorama. Bref, c'est fluide, c'est efficace, ça sait se faire oublier, pour moi on est proche de la perfection.

Et voilà comment je suis passé en quelques jours d'une trentaine de fenêtres Firefox au démarrage à quatre maximum à tout moment, et n'en tirer que du positif.

Après une rapide recherche, je vois que WebExtension est devenu obligatoire chez Firefox à partir de la version 57, sorti en novembre 2017. Nous sommes en août 2023. En gros, il m'aura fallu 5 ans et demi pour retrouver un workflow qui m'allait très bien. Je ne sais pas trop s'il y a une morale à en tirer, et si oui laquelle, mais je tenais à partager cette triste constatation avec vous.

¹ Rethinking Window Management, si vous êtes utilisateur de GNOME, cette lecture en vaut la peine

Je ne vais pas vous expliquer ce qui n'allait déjà pas avec Twitter avant le rachat par Elon Musk, Aral Balkan et Framasoft l'ont déjà fait. Je ne vais pas vous expliquer comment c'est parti en vrille à peine le rachat finalisé, Buddakhiin l'a déjà fait.

Je vais juste rappeler deux faits récents. Le premier, Elon Musk s'est lancé dans une croisade anti-trans : pour lui la transphobie doit être exclue de la politique de Twitter contre les conduites haineuses¹, il a rétablit des comptes suspendus pour transphobie et fait le contraire avec des comptes contre la transphobie². Le deuxième, Elon Musk a annoncé une amnistie quasi-générale, qui voit revenir de nombreux comptes de l'alt-right américaine en particulier, qui n'avaient pas été bannis sans raison, entre haines, mensonges et appel à l'assaut du capitole.

Et puis il y a eu ces analyses et commentaires que j'ai vu passer, et qui ont fait leur chemin. On savait qu'Elon Musk avait racheté Twitter à des fins politiques, pour utiliser toute la puissance de ce medium pour imposer ses idées réactionnaires, et je pensais qu'il était entendu qu'il fallait que ça soit rentable, ce qui l'aurait limité dans ses actions, mais si ce n'était pas le cas ? Et si cette recherche de rentabilité n'était qu'un prétexte pour accélérer la réalisation de son but réel, en motivant par exemple le licenciement de toutes les équipes de modération.

Quoiqu'il en soit, depuis avril j'ai posté deux tweets en tout et pour tout, uniquement dans le cadre du rachat définitif. Le premier, pour redonner mon identifiant sur Mastodon, le deuxième pour dire que je passais mon compte en privé. En effet, j'hésitais encore à supprimer purement et simplement mon compte, pour ne pas libérer mon pseudo sur Twitter, et je me disais que ne plus l'utiliser en le passant en privé était ce qui s'en rapprochait le plus.

Cette crainte de me faire squatter mon pseudo est, je l'admets, assez futile, et peu réaliste compte tenu de ma notoriété. Alors que ce qui est clair, c'est que Twitter, c'est chez Elon Musk, c'est sa maison. Et je n'ai pas envie de donner l'impression d'une quelconque manière que je valide ses idées et ses actes. Je ne suis plus un invité régulier de la maison, mais j'y garde mes entrées, comme s'il n'était pas si infréquentable que ça, alors qu'il l'est à mes yeux.

Mais à la vérité, ce n'est pas pour ça que je supprime mon compte Twitter, sinon je l'aurais fait au moins depuis le rachat définitif. Je le fais pour une raison plus terre à terre, plus personnelle. Si les réseaux sociaux sont des drogues (et je pense que l'addiction est réelle), alors Mastodon est une drogue douce, et Twitter est une drogue dure, du moins pour moi. Tous les retours que j'ai de ceux qui y sont encore vont dans le même sens : les commentaires haineux sont toujours plus nombreux et les vagues de harcèlements écrasent tout sur leur passage. Je sais que ce serait peine perdue d'y aller, que la seule chose qui j'y gagnerais c'est de me prendre des coups, mais je me connais, et il pourrait suffire d'un RT sur ma TL Mastodon (mes seuls filtres sont pour bloquer ce qui vient de Twitter, mais la raquette est encore trouée) pour me faire basculer. Alors, pour ma santé mentale, et pour les très bonnes raisons exposées plus haut mais qui n'avaient pas suffi à me faire sauter le pas, je me lève et je me casse.

Du bon usage des fils de discussion

Peut-être faites-vous partie des transfuges de Twitter qui se demandent quels sont les outils pour rédiger des fils de discussion (que vous appeliez thread Twitter sur le réseau d'Elon Musk), vu que dans l'interface web de Mastodon, rien n'est prévu pour rédiger son fil en entier avant de le poster en une seule fois. Si c'est le cas, je vous le demande : n'utilisez pas les fils de discussion.

Oui, les fils de discussion sont une fonctionnalité de Mastodon, je ne peux pas m'attendre à ce que vous ne les utilisiez pas. Mais ce n'est pas ce que je vous demande, je vous demande de ne pas utiliser les fils de discussion comme moyen de contourner la limite du nombre de caractères d'un toot.

Pour comprendre pourquoi, il nous faut d'abord constater que les timelines (TL) de Twitter et de Mastodon sont de natures fondamentalement différentes. À dire vrai, la TL de Twitter n'est pas une timeline. La TL de Mastodon est une vraie timeline, qui affiche dans l'ordre chronologique tous les toots des comptes et hashtags auxquels vous êtes abonnés.

À la différence donc de Twitter, quand vous postez un fil de discussion sur Mastodon, chacun des toots qui le compose va apparaître dans la TL de vos followers. Dit autrement, si vous postez un fil de 30 toots, vous floodez les TL de vos followers de 30 toots d'un coup. De quoi leur donner l'envie de vous muter, du moins pour une durée prédéterminée à l'avance (une fonctionnalité bien pratique que Twitter ne propose pas à ma connaissance).

Mais alors, quand utiliser les fils de discussion sur Mastodon ? Pour répondre à cette question, demandons-nous d'abord à quoi ça sert : à relier des toots entre eux, ni plus ni moins. Si vous êtes en possession de nouvelles informations qui viennent compléter un toot précédent, c'est une très bonne idée de lier les deux, donc d'en faire un fil de discussion. Le cas extrême de cet usage est le live tooting (ou live tweeting sur le réseau à l'oiseau bleu), quand les informations vous parviennent au fur et à mesure : vous floodez la TL de vos followers, mais vous ne pouvez pas faire autrement si votre intention est de les tenir au courant dès qu'il y a quelque chose de nouveau. Cela peut aussi être utile quand on vous repose encore et encore la même question en commentaire.

Sans surprise, il existe quelques cas limites, une zone grise, comme par exemple si ce qu'on a à dire tient en deux tweets, ou si on fait durer le fil sur une longue durée, mais jamais plus d'un ou deux toots nouveaux par jour (pensée émue pour le traditionnel thread annuel des bûches de Noël végane de @Chr_Cobblepot@twitter.com, ça fait partie des petites choses qui me manque de Twitter).

Libérer le potentiel du Fediverse

Quoiqu'il en soit, si vous êtes fraîchement débarqué de Twitter, vous pourriez être tenté de conclure un peu vite que le problème, c'est ce strict respect du principe chronologique par la TL. Mais avant de vouloir remettre en cause les fondamentaux de Mastodon, posez-vous ces questions : si vous voulez poster une longue vidéo, est-ce que vous la coupez en morceaux de 2 minutes et 20 secondes (durée maximale d'une vidéo sur Twitter), ou est-ce que vous utilisez Youtube ? Pourquoi utiliser un logiciel de microblogging pour faire du macroblogging ? Pourquoi imposer à ses lecteurs un texte coupé en petit bout de 280 caractères (500 sur la plupart des instances Mastodon), alors qu'un billet de blog serait tellement plus agréable à lire et à rédiger ?

Le problème n'est pas la timeline chronologique, tout au contraire c'est l'absence d'un algorithme décidant pour nous de ce que nous allons voir et ne pas voir qui fait une grande part de l'intérêt de Mastodon. L'erreur consisterait ici à vouloir héberger des textes longs sur Mastodon, alors qu'il existe des outils bien mieux adaptés comme les blogs par exemple. Le seul moment où devrait intervenir Mastodon, c'est pour notifier de l'existence de ce texte long.

D'autant que Mastodon peut le faire bien mieux que Twitter. Car Mastodon n'est pas seulement décentralisé, il appartient au Fediverse : il ne s'agit pas seulement d'un réseau d'instances Mastodon, mais d'un réseau d'instances remplissant différents usages : le microblogging avec Mastodon, Pleroma et d'autres, la diffusion de vidéos avec Peertube, etc. Il est ainsi possible à partir d'un compte Mastodon de s'abonner et suivre un compte du Fediverse, même si ce dernier n'est pas un compte Mastodon. Dans certains cas, cela va même plus loin, par exemple avec Peertube il est possible de liker ou de commenter à partir de Mastodon, et le like ou le commentaire se retrouvera sur la page Peertube de la vidéo. C'est encore perfectible, par exemple pour voir tous les autres commentaires sous la vidéo il faut aller sur l'instance Peertube concernée, mais il est clair que ce potentiel d'intégration invite à considérer le Fediverse comme une boîte à outils dans laquelle il ne faut pas hésiter à piocher selon nos différents besoins et usages.

Moi-même j'écris actuellement à partir d'une instance write freely, et vous pouvez vous abonnez à ce blog minimaliste à partir de votre compte Mastodon. (D'ailleurs, si vous connaissez un outil équivalent qui fédère également les commentaires, c'est vraiment ce qui manque à write freely. Ça et l'hébergement intégré des images.) Vous pouvez même partager ce billet en collant son adresse https://write.tedomum.net/lebout2canap/fil-mastodon-fediverse-et-chatons dans la zone de recherche de Mastodon. Autre exemple, le plugin ActivityPub permet d'intégrer un site Wordpress au Fediverse.

Les CHATONS sont trop mignons

Si je vous ai convaincu de l'intérêt d'adosser un blog à votre compte Mastodon, vous devez certainement vous demander comment faire pour en avoir un. Il faut bien admettre qu'en 2022 ce n'est pas un petit problème, il est loin le temps des sites où on pouvait se créer facilement un blog gratuit.

Et c'est ici que les CHATONS entrent en scène. CHATONS est le Collectif des Hébergeurs Alternatifs, Transparents, Ouverts, Neutres et Solidaires. Personnellement j'ai mon compte Mastodon et mon compte write freely chez le même hébergeur. J'y ai également mon compte Matrix, (vous ne communiquez pas des données sensibles en MP sur Twitter ou Mastodon, rassurez-moi ?)

Il est possible de se créer un compte chez des CHATONS sans délier sa bourse, mais c'est parce que, au-delà du bénévolat, il y a aussi des gens qui ont payé plus que leur part pour l'électricité et le renouvellement du matériel. Si on veut assurer la pérennité des CHATONS, et qu'ils soient de plus en plus nombreux, il serait bien d'envisager de payer une petite somme en échange du fait d'échapper à la publicité et au contenu ciblé. Dans mon cas je paie 12 €/an, ça ne me semble pas excessif.

Bonus archivage

Avant de vous laisser, je voudrais mettre en avant un autre intérêt d'avoir un blog parallèlement à un compte Mastodon. Mastodon est construit autour de valeurs fortes qui se se traduisent très concrètement dans le choix des fonctionnalités qui sont implémentées, et celles qui ne le seront jamais. En particulier, afin de lutter contre le harcèlement, il n'est pas possible d'effectuer une recherche en texte intégral sur les toots des autres (éventuellement les siens, mais cela dépend de votre instance). Vous pouvez effectuer une recherche par hashtag, mais pas par hashtag pour une personne particulière. Si vous voulez qu'on puisse se référer facilement à votre texte long dans plusieurs mois ou plusieurs années, il vaudrait vraiment mieux pour vous que vous le placiez sur un blog, plutôt que découpé en petits morceaux sur Mastodon.

À défaut d'avoir fini par écrire mon post sur Patrick's Parabox, voici un petit retour sur Lord Winklebottom Investigates. Je n'en avais absolument pas entendu parler avant sa sortie, et ceci malgré le kickstarter couronné de succès de 2019, mais quand j'ai pris connaissance de la sortie de ce point'n click : une enquête dans une ambiance années vingt, des animaux anthropomorphes, des voix so british pour 100 % des dialogues… j'ai craqué et ce jeu est passé devant tout mon backlog Steam 😅.

Et je ne le regrette pas, c'est d'ailleurs bien pour ça que j'écris ces quelques paragraphes. À noter que j'ai joué avec les sous-titres anglais. En effet, le jeu est intégralement doublé, mais uniquement en anglais, et je ne prétend pas être capable de tout comprendre d'oreille, et cela m'aura évité de passer à côté de quelques bons jeux de mots. J'ai également désactivé le passage automatique à la suite d'un dialogue, pour avoir le temps de comprendre certains mots et tournures de phrases bien vieillottes mais bien dans le thème.

Graphiquement, il est superbe. De ce que j'ai compris, chaque personnage et chaque scène ont été peints à la main. En tous cas le résultat est là. Les acteurs de doublage n'étaient pas là pour cachetonner, les voix sont vraiment excellentes et sont un gros plus à l'ambiance. L'humour est bien présent, j'ai explosé de rire plus d'une fois devant mon écran, et c'est suffisamment rare pour être signalé.

Le jeu est un peu court, je l'ai fini en dix heures, blocages sur certains puzzles inclus. Mais de ce fait je pense qu'il est très bien pour découvrir le genre du point'n click en 2022.

L'ergonomie est simple mais pas simpliste : si plusieurs actions sont possibles sur un item ou un personnage, le choix est donné après le premier clic, sinon la seule action possible est proposé directement. Le nombre d'actions possibles est limité (regarder, agir, parler) mais ont tout leur sens : pour moi un très bon compromis entre la générosité en actions possibles des point'n click à l'ancienne (qui s'expliquait de par leur origine qui plonge dans les jeux textuels) et le clic à tout faire qui peut s'avérer très limitant.

L'interface est simple et propre : la scène est libérée des deux personnages principaux offrant ainsi une très bonne lisibilité, et ceux-ci apparaissent en avant-plan pour dialoguer lors d'une action, accompagné d'un zoom sur la zone utile de la scène (comme dans un visual novel).

La progression et la difficulté des puzzles sont vraiment équilibrés. Par exemple, comme j'aime bien tout tester, et sans trop en dire, j'ai pu constater lors de la phase de tuto qu'un objet s'avérait inutile a posteriori mais pouvait mettre sur la voie ceux qui n'auraient pas la bonne idée du premier coup. Il est possible de progresser dans la résolution d'un puzzle en plusieurs étapes : quand on arrive à mettre en œuvre son idée, on sait tout de suite si on est dans la bonne direction, et ce qui bloque encore. Ce pattern assez classique, presque die and retry, mais toujours aussi efficace, est ici parfaitement maitrisé, et toujours aussi frustrant, mais une bonne frustration 😛.

À noter un point fort intéressant mais qui m'a joué de mauvais tours à plusieurs reprises de par mon habitude des point'n click classiques : notre personnage refuse parfois de s'encombrer d'un objet tant qu'il n'en voit pas l'utilité, il peut aussi passer à côté d'un détail en regardant des objets, là aussi parce qu'à ce stade ça ne lui évoque rien, il faut donc penser à y revenir quand on est en possession de nouvelles informations ! Exit donc le syndrome du « je ramasse tout d'abord, on verra bien après », on est obligé de se mettre à la place du personnage.

La fin est tout sauf décevante, et laisse la possibilité à une suite, pardon appelle à une suite, alors n'hésitez pas, qui sait, peut-être que si le jeu a du succès, une suite sera effectivement mise en route !

Je ne me suis jamais créé un compte sur Youtube. Je n'en ai jamais ressenti le besoin, parce que les commentaires Youtube m'ont toujours fait l'effet d'un champ de bataille, et qu'il est possible d'être au courant qu'une nouvelle vidéo est sortie sur une chaîne en s'abonnant à son flux RSS.

Puis, quand je me suis créé un compte Twitter, je me suis mis à suivre les comptes des youtubeuses et youtubeurs concernés. Mais maintenant que je privilégie le RSS à Twitter, je fais machine arrière.

Sauf qu'entre temps de petites choses ont évolué, et il m'a donc fallu me mettre à la page.

La cas général reste que l'adresse du flux RSS d'une chaîne Youtube est de la forme https://www.youtube.com/feeds/videos.xml?channel_id=<l'ID de la chaîne>. L'ID d'une chaîne est une suite de caractères sans espace, par exemple UCqA8H22FwgBVcF3GJpp0MQw.

Par exemple, pour suivre la chaîne https://www.youtube.com/channel/UCqA8H22FwgBVcF3GJpp0MQw, il fallait s'abonner au flux RSS https://www.youtube.com/feeds/videos.xml?channel_id=UCqA8H22FwgBVcF3GJpp0MQw.

Sauf qu'aujourd'hui, si vous cherchez la chaîne que je viens de prendre en exemple, vous allez tomber sur l'adresse https://www.youtube.com/c/MonsieurPhi. Disparu le UCqA8H22FwgBVcF3GJpp0MQw. Alors, comment faire ?

Après quelques recherches, j'ai découvert qu'il existe des services qui permettent de connaître l'ID d'une chaîne Youtube, par exemple : https://commentpicker.com/youtube-channel-id.php.

Et ça marche aussi pour des adresses de la forme https://www.youtube.com/user/<ID de l'utilisateur>, qu'on trouve encore chez des vidéastes qui étaient présents sur Youtube dès ses débuts. Par exemple, pour la chaîne https://www.youtube.com/user/Axolotblog, son ID de channel est UC2_OG1L8DLTzQ7UrZVOk7OA, et donc le flux RSS est https://www.youtube.com/feeds/videos.xml?channel_id=UC2_OG1L8DLTzQ7UrZVOk7OA.

Malheureusement, ça ne semble pas marcher pour toutes les adresses de cette forme ancienne. Par exemple https://www.youtube.com/user/LinksTheSun. Heureusement, mon cerveau m'a ressorti une ancienne façon de faire qui marche encore. Ainsi, le flux RSS de cette chaîne est accessible à l'adresse https://www.youtube.com/feeds/videos.xml?user=LinksTheSun (et pas user_id comme on aurait pu s'y attendre).

Et voilà. En guise de conclusion, il est évident que les choses sont beaucoup plus simples quand les vidéastes hébergent leur chaîne (uniquement ou en parallèle) sur PeerTube, où l'adresse du flux RSS s'obtient facilement à partir de l'interface du site, je pense par exemple à Hygiène Mentale ou Blast.

En attendant un petit billet vidéoludique (parce que pourquoi pas), petit point sur l'état de mon désengagement de Twitter, mais qui pourrait intéresser même ceux qui n'ont ni l'intention de quitter Twitter, ni de se créer un compte Mastodon.

On en était à peine à comprendre que l'achat effectif allait prendre du temps qu'on me mettait le doute : et si Elon Musk n'allait tout simplement ne pas racheter Twitter en fin de compte¹ ? Est-ce que cela ne changerait pas tout ? Est-ce que je ne serais pas en train de m'embêter pour rien à me tourner vers Mastodon ? Clairement non.

Ce n'est pas comme si nous ne savions pas déjà que donner un tel pouvoir sur nos vies à un médium comme Twitter est une très mauvaise idée, mais il est devenu plus que jamais difficile de se voiler la face depuis qu'on sait que Twitter peut devenir la propriété d'une seule personne, qui plus est un homme comme Elon Musk.

C'est pourquoi, même si le rachat n'a finalement pas lieu, je ne m'imagine pas faire moins que réduire au maximum mon usage de Twitter.

À cette fin, le plus évident à entreprendre me semble de supprimer un maximum de mes follows, et de ne conserver au plus que ceux pour lesquels je n'ai pas (encore ?) d’alternatives.

Et j'ai tout une catégorie de follows qui me semblent assez faciles à supprimer, ce sont tous les comptes adossés à un site ou un blog. Le plus souvent, ces sites et blogs mettent à disposition un flux RSS (exception notable qui m'agace énormément : l'AFP).

Pour rappel, il est possible de s'abonner à autant de flux RSS que l'on veut à partir d'un logiciel adapté qu'on appelle un agrégateur, et d'être ainsi tenu au courant des nouveautés sans avoir à aller sur chacun d'eux. Dit comme ça, cela ressemble beaucoup à ce qu'on peut obtenir avec Twitter, sauf qu'ici le flux RSS est proposé directement par le site ou le blog, rien ne passe par Twitter ou tout autre service centralisé² qui saurait tout de qui est followé par qui. De plus, au lieu d'une TL qui s'écoule au fil des nouveautés, on peut ranger les flux en répertoires et sous-répertoires, et pouvoir n'en parcourir certains qu'à intervalle régulier, par exemple une seule fois par semaine, sans rien rater pour autant.

En réalité, je pense que nous aurions tous tout intérêt à privilégier les flux RSS plutôt que les comptes twitter, à commencer par tous les sites d'actualités et autres blogs thématiques (un exemple comme un autre : le gaming Linux). En ne passant pas par Twitter, nous nous mettrions de plus à l'abri de la tentation d'aller y lire les commentaires, une activité qui s'avère le plus souvent stérile et/ou déprimante, je pense que nous serons nombreux à en convenir.

J'utilise déjà un agrégateur de flux, ou plus exactement je me suis mis à en réutiliser un depuis un an ou deux. Mais je n'avais pas cherché à le réutiliser à son plein potentiel. D'autant qu'en conservant le compte Twitter associé, il s'est avéré que j'avais tendance à délaisser des répertoires entiers dans mon agrégateur, puisque je voyais aussi passer les nouveautés sur ma TL Twitter. Si je supprime le compte Twitter associé, je me tournerais automatiquement vers mon agrégateur, qui plus est cela m'évitera de rater pas mal de choses, ce qui est le cas actuellement !

Je vais donc déjà commencer par ce grand nettoyage de mes follows, et peut-être qu'au passage je vais changer d'agrégateur (il est très facile de passer de l'un à l'autre grâce au format d'import/export opml). En parallèle, je vais continuer à creuser mon petit trou sur Mastodon et le Fediverse.

¹ Breakingviews: Elon Musk probably won’t buy Twitter, Reuters

² Il existe des agrégateurs en ligne, mais il s'agit de services incommensurablement plus petits que Twitter, qui lui peut tracer les graphes sociaux de plusieurs centaines de millions d'utilisateurs… De plus, si on veut absolument un service en ligne sans compromis en terme de vie privée, il est possible de s'auto-héberger si on en a les capacités et les moyens.

L'idée de relancer un blog est un vieux serpent de mer qui revient de temps à autre à la surface de ma conscience depuis que je me suis créé un compte sur Twitter en août 2018. Parce qu'on ne va pas se mentir, les threads Twitter restent un pis-aller malheureux pour faire le pont entre le microblogging et le macroblogging, entre le court paragraphe de 280 caractères maximum et le texte de longueur libre.

Pour ce blog j'ai choisi le logiciel open source WriteFreely. Comme tout blog qui se respecte, vous pouvez l'ajouter à votre agrégateur de flux RSS via https://write.tedomum.net/lebout2canap/feed/. Mais grâce à la magie du Fediverse (et du protocole ActivityPub), vous pouvez également vous y abonner à partir de votre compte Mastodon via @lebout2canap@write.tedomum.net.

D'ailleurs, je me suis abonné à mon propre blog à partir de mon compte Mastodon, ce qui m'a permis de repartagé ce billet à mes followers d'un seul clic de souris. Mais je ne prévois pas de le faire systématiquement, donc si vous ne voulez rater aucun billet de ce blog, je vous invite à vous y abonner via RSS ou sur le Fediverse.

Sur Twitter, vous ne pouvez faire ni l'un ni l'autre. La seule solution pour atteindre ses utilisateurs est donc de posséder un compte Twitter, et d'y tweeter à chaque fois pour faire savoir qu'on vient de publier un nouveau billet. Et si les autres font de même, alors les flux RSS deviennent inutiles puisqu'on peut aussi les suivre à partir de Twitter. Pire, comme c'est fatiguant d'être sur plusieurs réseaux, on aura collectivement tendance à toujours plus se limiter aux plus importants, rendant de plus en plus difficile d'échapper aux rares survivants qui auront un pouvoir de plus en plus grand sur nos vies.

Sur le Fediverse, la logique est différente. Je n'ai pas besoin d'être sur le même serveur (aussi appelée instance) qu'un autre utilisateur Mastodon pour qu'il puisse s'abonner à mon blog, en fait je n'ai même pas besoin d'avoir un compte Mastodon. Quant à l'utilisateur, il peut tout aussi bien s'abonner avec d'autres logiciels et serveurs compatibles ActivityPub, comme Plemora ou WriteFreely.

Et si cet utilisateur n'est pas sur le Fediverse, il peut toujours se tourner vers le flux RSS. Mais contrairement à Twitter, je n'ai cette fois qu'à m'assurer que mon logiciel de blogging met automatiquement à disposition un flux RSS et une connexion ActivityPub, je n'ai pas à aller partout où un lecteur potentiel pourrait se trouver. La barre pour lui s'abonner est placée au minimum : n'importe quel agrégateur RSS ou porte d'entrée du Fediverse suffit.

Évidemment, ces avantages ne pèsent pas lourd quand on compare les nombres d'utilisateurs de Mastodon et de Twitter : 4,4 millions (sur de nombreux serveurs) contre 436 millions (sur un seul et unique service). Mais c'est justement ce nombre gigantesque d'usagers en un seul endroit qui est devenu encore plus inquiétant à l'heure où Twitter va devenir la propriété exclusive d'un seul homme, qui plus est Elon Musk. Et à l'inverse, si je me concentre sur Mastodon et le Fediverse, alors le Blog (oui, j'ose la majuscule) n'est plus relégué au statut de citoyen de seconde zone d'Internet qu'il était devenu, ce qui est bien plus motivant pour s'y remettre.

J'aurais peut-être dû prendre le temps de vous informer de ce dont je pense parler sur ce blog, mais ce premier billet est déjà bien assez long, car oui le format blog a aussi ses inconvénients 😉. À bientôt donc.