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from lareinedeselfes

Le Centre des Abeilles présente son nouveau temps fort pour décortiquer internet : « Pas Sage En Steïr » Né du partenariat de 2 évènements sur le numérique, Pas Sage en Seine à Choisy le Roy, Entrée Libre à Quimper et d’un coup de pouce financier de SudWeb Pas Sage En Steïr

Présentation

Cet événement qui aura lieu les 21-22-23 août 2025 est fait pour toutes les personnes qui se posent des questions sur leur vie numérique, mais aussi sur ce qui les entourent. Il n’a pas vocation à être un moment statique. il fera, de toustes, des participant‧es aux différents questionnements, car ce sont nos questions qui font de nous des humains dans ce monde numérisé.

Modalités

  • Des conférences d’une trentaine de minutes, pour ne pas s’ennuyer, qui seront retransmises en direct et en différé.
  • Des ateliers avec différents partenaires (infini, les maraîchers de la Coudraie, les petits débrouillards, L’April et framasoft) pour tester des outils ou pour faire suite à des conférences mais pas que…
  • Un documentaire pour comprendre l’importance des logiciels Libres « Lol : Logiciels libres, une affaire sérieuse »
  • Une Install-Party pour passer sur un système sous linux et faire revivre votre ordinateur obsolète.
  • Un évènement gratuit pour permettre d’accueillir tout le monde.
  • Au centre des Abeilles, 4 rue Sergent le Flao à Quimper 29000.

    “Le numérique dans notre environnement.”

Notre environnement peut être numérique mais il reste, fort heureusement surtout physique. Quelles sont les interactions de l'un vers l'autre ? Dans quelles mesures internet, cet espace ouvert peut nous enfermer ? Faisons un pas de côté et prenons le temps de faire du lien entre humains en discutant, et en se retrouvant physiquement. Cela pourra être un chouette moment, pour s'abriter s'il pleut ou se protéger d'un soleil trop harassant.

Profitit eus tri devezh brav Sur e vo kavet sujedoù interesant Evit ar re yaouenk hag ar re gozh Souezhadennoù ha plijadur 'vo atav !

Profitez de 3 belles journées Sûr vous trouverez des sujets intéressants Pour les jeunes et les vieux Des surprises et du plaisir il y aura !

Les conférences Jeudi 21/08

• 09h30 Présentation de l’évènement • 9h50 Les abeilles numériques Par Brigitte Il se passe plein de choses au Centre des Abeilles en plus de cet évènement proposé.

• 10h55 Internet et ses débuts Par Isabella Vanni de l’April On associe souvent internet comme étant exclusivement l’apanage des hommes et pourtant les femmes y ont eu une place importante.

• 13h30 Le testament numérique : que faire de mes données après moi ? Par Natouille On se pose souvent la question de savoir ce qu’on va laisser en héritage mais qu’en est il de nos données sur internet ?

• 14h30 Les noms de domaine Par Shaft Comprendre les systèmes de noms de domaine (DNS) est une bonne approche pour éviter les arnaques en tout genre.

• 19h00-20h00 L’IA n’existe pas Par Stéphane Bortzmeyer On ne cesse de nous parler de ces IA. Mais pourquoi dites vous que cela n’existe pas ?

Vendredi 22/08

• 9h50 Jardinage numérique Par Mindiel Aller de site en sites et pouvoir retrouver dans notre panier de visites, ces sites qui nous ont plus.

• Comprendre les stratégies médiatiques du front réactionnaire et y résister dans les mondes numériques et physiques. * 10h55 Partie 1 Lien entre stratégies médiatiques et envolée des extrémistes. Par Timothy Duquesne * 13h30 Partie 2 : Les réseaux sociaux Par Timothy Duquesne et Isabelle Attard

• 14h30 Quelles alternatives pour se libérer des GAFAM Par Bookynette de l’April et Framasoft Que l’on soit une personne seule ou membre d’une association, il est bon de préserver ses donnée. • 18h00 Apéro discussion • 19h00-20h00 Documentaire LoL – Logiciel libre, une affaire sérieuse Le logiciel est la base de l’informatique. Un téléphone portable, un réfrigérateur ou une voiture sont devenus des objets largement informatisés. Ces logiciels sont composés de code appelé code source. Or ce code a fini par être caché par les fabricants, car source de profits. À l’heure où les cinq plus grosses capitalisations boursières mondiales sont Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft, les populations sont-elles au fait de l’impact que leur usage du numérique a sur leur vie ?

Les Ateliers 15h35_17h35

Jeudi 21/08

  • Les jeux de Booky et de l’April jeux autours du numérique sans numérique

  • Transferts de fichiers Mettre ses documents sur un support externe. Mettre ses photos de son téléphone sur son ordinateur (Venir avec son matériel, clés usb, disque dur externe et les câbles d’alimentation).

  • Hébergement de site internet Présentation de l’association Infini de Brest et de son hébergement de sites.

  • Dans le bois d’Amour (places limitées) Redécouvrons la nature avec les petits débrouillards. Cet atelier est ouvert aux parents avec leurs enfants, sur inscription à abeillesnumeriques(arobase)centredesabeilles.fr

  • Atelier cuisine (places limitées) Rien de tel qu’un peu de cuisine avec les maraîchers de la Coudraie pour reprendre pied à la vie réelle . sur inscription à abeillesnumeriques(arobase)centredesabeilles.fr

Vendredi 22/08

  • Pâtisserie, amour et consentement https://www.cae22.coop/attard.html Parlons lutte contre le sexisme et les inégalités tout en cuisinant une gourmandise suédoise ensemble. sur inscription à abeillesnumeriques(arobase)centredesabeilles.fr

  • Gestion associative Présentation d’un outil numérique de gestion d’adhérents.

  • Matrix logiciel de messagerie instantanée

  • Dans le bois d’Amour (places limitées) Redécouvrons la nature avec les petits débrouillards. Cet atelier est ouvert aux parents avec leurs enfants. sur inscription à abeillesnumeriques(arobase)centredesabeilles.fr

    Samedi 23/08

10h00-11h30 Ateliers

  • Thunderbird Êtes-vous prêts à aimer à nouveau les e-mails ?Libérez votre boîte de réception avec Thunderbird.Tous vos comptes de messagerie y trouvent leur place. Gérez les comptes séparément ou dans une boîte de réception unifiée.

-Sauvegardes Besoin d’aide pour sauvegarder vos documents avant une installation d’un autre système ? Venez vous faire aider. Attention, suivant la quantité de données cela peut prendre du temps… N’oubliez pas de prévoir un autre support pour la sauvegarde (clé usb, disque dur externe).

  • Imprimante 3D Si vous êtes curieux de voir comment fonctionne cette machine.

13h40-15h40 Install-Party Découvrir, tester et installer sur son ordinateur personnel le système GNU/Linux alternative libre, complète et gratuite, aux systèmes Mac et Windows. Apportez votre ordinateur personnel, les bénévoles de Linux Quimper vous aiderons à y installer une distribution GNU/Linux, système libre et gratuit. Pour les ordinateurs fixes vous n’avez pas besoin d’écran ni de clavier ni souris.

16h00 Fin de l’évènement

 
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from Aler Pus Lon

— « La journée n'a pas été trop dure ⸮ »

Alix leva les yeux de sa console de jeux. Sa mère le regardait de l'entrée du salon. Il ne répondit pas. Il ne valait mieux pas qu'il réagisse, sinon elle serait encore plus en colère. Le moindre mouvement risquait de la tiquer, à l'instar des prédateurs dont la vision était basée sur le mouvement. Et elle le cherchait, le mouvement, l'excuse qui lui permettrait de s'énerver sur lui. Une raison valable pour sortir de sa façade froide.

Mais dommage pour elle, car elle n'en trouvera pas.

En effet, car si sa mère s'était entraînée, au bout de vingt-quatre ans à l'élever, à repérer en un regard la mimique la plus infime qui trahirait la flemme de son fils, Alix s'était lui aussi entraîné. Pour moins longtemps, puisqu'il avait commencé que l'année suivant la fin de son parcours scolaire obligatoire, mais il avait quand même des bases.

Ne pas répondre, sauf en cas de questions. Les vraies questions, pas celles ironiques ou sarcastiques. S'immobiliser, en pausant, si possible, ce qu'il faisait. La regarder, sinon elle croit qu'on l'ignore.

Et cette fois-ci, aussi, il avait suivi avec brio ses techniques de survie.

— « As-tu vraiment passé ta journée ici, à ne rien faire ‽ »

Alix garda le contact visuel entre eux.

Sa mère le fixa pendant un long moment. Ses épaules bougeaient au rythme de sa respiration et elle crispa légèrement ses doigts. Elle sembla vouloir ouvrir la bouche plusieurs fois, avant de se replier physiquement sur elle-même. Détournant les yeux et la tête, elle se laissa tomber sur le canapé à côté de lui et plaça sa tête dans ses mains.

— « La fille de Bienaimé a réussi sa première année d'étude supérieure. Du premier coup. »

— « C'est bien pour elle », lui répondit Alix. « C'est la première année qui est la plus dure, à ce qu'il parait ? »

— « Après sa dernière année d'enseignement obligatoire, elle a tout de suite su ce qu'elle voulait faire. »

Alix souffla. Il savait ce qui allait suivre. Ils avaient toujours la même discussion lorsque l'enfant d'un collègue de sa mère avançait dans leurs vies.

— « Pourquoi toi ⸓ tu ne fais rien ? »

Et voilà le clou final, la dernière réplique de cette pièce qui revenait sans cesse. Pourquoi ne faisait-il rien ? Pourquoi ne trouvait-il pas une formation ? Un travail qu'il pourrait garder ? Une activité ?

Alix regarda sa mère qui semblait porter le poids du monde, recroquevillée sur elle-même, dans ce canapé dont elle ne prenait même pas le tiers de la place.

— « Je suis désolé. »

Sa mère ne lui répondit pas.

Il éteignit sa console sous le soupir de sa mère. Il n'était plus d'humeur à jouer.

Il avait envie de dormir, pour être tout à fait honnête.

§

Alix passait beaucoup de son temps sur le Réticulaire. Ce temps n'était pas utilisé de manière productive ; il ne tenait pas de blog, pas de vlog ou tout autre type de “log” – il savait qu'une “lointaine” cousine tenait un audiolog où elle parlait du processus d'écriture de ses romans. Il ne créait rien non plus. Il se contentait de “consommer”.

Que ce soit l'art d'un·e artiste.

La vidéo d'un·e vidéaste.

Le roman d'un·e romancier·ère…

Si Alix avait l'énergie d'y penser, il se dirait qu'il n'était pas des plus subtils dans ses tentatives d'échapper à sa vie.

Mais Alix n'y pensait pas, il le vivait.

Alors Alix consommait.

︻ ⟠Blogup⟠Marquis.de.page.ni⟠Ecus.Croix.Arinniti : “📢 Grande annonce littéraire ! 📢 La maison d’édition Marquis de Page est fière de dévoiler la sortie tant attendue de “Combat sur les Trois Soleils, tome 3” ! Après des mois de suspense et d’attente insoutenable, plongez enfin dans la suite épique qui tiendra en haleine les lecteurs du début à la fin. Préparez-vous à des révélations bouleversantes, des batailles inoubliables et un destin qui bascule dans le nouveau parchemin ✎ᝰ de-…SortieLivreCombatsurlesTroisSoleil“ ︼

Il pouvait avoir la suite de l'annonce en cliquant sur le lien, mais il avait un peu la flemme. Surtout qu'il se souvenait de ce roman, il en avait lu le premier et deuxième tome il y a quelques mois. Il commandera en ligne le nouveau tome, il n'avait pas l'énergie d'aller le chercher lui-même.

Surtout que là, il était sur un de ses comptes perso, ceux qu'on garde anonymes même de ses proches, et regardait ce qu'il y avait sur sa page de contenu. Comme le contenu y était affiché de manière chronologique, il savait que ses interactions seraient répondues dans la plupart des cas.

Un meme par-ci, une question par-là.

Oh ! Une vidéo d'un chat ! Il tentait de sauter par-dessus le vide et aller d'une armoire à une autre qui se trouvait en face à dix centimètres d'écart – et voilà qu'il vient de tomber…

︻ ↻ ⟠ChatsdeNepisasIstanu⟠groupipou a repouet. ⟠Dodonne⟠Holivibing⟠Bras.Persee.Nepisas.Istanu : “Neigeon est tombé la tête la première sur le sol ₍^. .^₎⟆chatchatdepersee“ ︼

Il repartagea parce que ce chat le mérite pour ses déboires.

Après ce pouet, une personne qui raconte ses problèmes qu'elle a à mettre à jour son serveur perso'.

Tiens, un pouet qui parle de l'espace, qui vient du journal stellaire Auto'Rimée, un journal commun sur la Autolaus. Il lit le pouet en diagonale… C'était quelque chose sur une recherche ? Bah… Il y en avait plein tout le temps, des recherches.

Ah, sa cousine lointaine venait de publier un audiolog .

Elle écrivait un codex maintenant, au vu du titre de l'audiolog. Alix devrait arrêter de la suivre, vu qu'il ne lisait plus du tout ses nouvelles créations.

Une nouvelle photo d'animaux qui-

— “Alix, viens m'aider”, demanda son père, la tête sortant de l'arche qui menait à l'entrée de leur domicile.

Alix ferma son GSM et se leva.

§

Au final, il était quand même allé chercher le roman. Il ne faisait pas trop moche dehors, alors autant en profiter, s'était-il dit.

Ce n'était absolument pas parce que depuis la réunion mensuelle familiale et sa sortie avec ses amis, qui datait maintenant de dix jours, il n'était pas sorti de chez lui. Et ce n'était absolument pas non plus parce que sa mère ne faisait que lui jeter des regards dépités depuis la discussion qu'elle avait eue avec lui. Pas du tout !

Le voilà donc dans le tram du retour, avec dans son sac à dos le troisième tome de la saga “Combats sur les Trois Soleils”.

Pour s'occuper, il lut les messages qui apparaissaient sur ses pages de contenus de ses comptes.

C'était long.

Le tram était quasiment désert à cette heure-ci. La section dans laquelle il se trouvait était vide, il avait donc eu la possibilité de s'assoir à une place, et ce sans aucun voisin de siège en prime ! Il n'y avait qu'une seule autre personne dans sa section, une femme d'âge mûr ; du même âge que mamy, s'il devait comparer. Elle chipotait sur son GSM. En se référant aux couleurs relfétées et projetées sur son visage, elle devait jouer à un jeu. Elle avait un casque, donc impossible pour Alix de deviner lequel.

D'habitude, lorsqu'il s'ennuyait, Alix regardait les gens. Mais là, il venait de finir l'analyse de la seule personne avec lui.

Il s'était résigné à son sort de passer le reste du trajet dans un ennui mortel ※ c'était que cinq minutes, Alix ※, son GSM vibra.

Il jeta un coup d'œil à ses notifications. Cela venait de son compte Biblalex. C'était une plateforme de partage et de suivit d'à peu près tout, ce qu'on lit, ce qu'on écoute, joue et plus encore, et de les commenter soit ses avancées, soit les messages des autres sur des plateformes différentes ou non. Un peu stupide, diraient certains, un peu voyeuristes pour d'autres encore, mais partager un peu de sa vie lui faisait oublier le vide.

Il avait ajouté le livre qu'il venait d'acheter à sa bibliothèque au début du trajet en tram et avait posté un bête commentaire :

︻ ⟠Locaxi⟠Bib.Heron.ne : “Un achat J1, mais la saga en vaut la peine ! CombatsSurLesTroisSoleils“ ︼

Rajouter les “⊛” spécifiques était redondant, vu que la plateforme le faisait automatiquement, mais cela l'amusait.

Et bien, selon la notification, sur ce pouet qui aurait dû rester perdu dans les néants du Réticulaire, il y avait un commentaire.

Alix le regarda.

︻ ⤷ ⟠Skirn⟠Stelala.sic⟠Tænarus⟠Unifie⟠Poissons.II : “Locaxi⟠Bib.Heron.ne⟠autolaus⟠bras.orion.nepisas.istanu⟠voie.lactée Vous l'avez déjà ‽ Dans notre galaxie, il ne sort que dans deux mois gal. ‼ :( “ ︼

Alix sentit ses sourcils monter sur son front avant même que le sentiment de surprise ne soit enregistré par son cerveau.

Il relut l'identifiant du commentateur pour être sûr de ce qu'il venait de lire. Ces yeux lui jouaient peut-être un mauvais tour ? Mais non, même après deux relectures, l'identifiant restait le même.

Il venait de recevoir un commentaire d'une personne vivant sur des ruchettes d'une galaxie satellite à la Voie Lactée. Sur un bête bouquin.

︻ ⤷ ⟠Locaxi⟠Bib.Heron.ne : “Skirn⟠Stelala.sic⟠Tænarus⟠Unifie⟠Poissons.II Dans deux mois ‽‼ C'est fou ( ˶°ㅁ°) ‼ Comment cela se fait ?“ ︼

Il eût eu le temps de sortir du tram et d'être à moitié chemin de chez lui avant d'avoir une nouvelle notification. Douze minutes s'étaient écoulées.

︻ ⤷ ⟠Skirn⟠Stelala.sic⟠Tænarus⟠Unifie⟠Poissons.II : “Locaxi⟠Bib.Heron.ne⟠autolaus⟠bras.orion.nepisas.istanu⟠voie.lactée On a une version numérique disponible à la sortie mais ça ne vaut pas la version livre ! 😔 L'impression de ce livre ne vient pas de Poissons II mais de la Voie Lactée, donc faut attendre le ravitaillement 🙄“ ︼

Alix s'arrêta un instant dans la rue pour répondre.

︻ ⤷ ⟠Locaxi⟠Bib.Heron.ne : “⟠Skirn⟠Stelala.sic⟠Tænarus⟠Unifie⟠Poissons.II Vous n'avez pas d'imprimerie sur Poissons II ?? Σ (˶•˶˶•˶) ‼“ ︼

Il continua sa route. Lorqu'il fut enfin dans sa chambre, il reçut sa réponse.

︻ ⤷ ⟠Skirn⟠Stelala.sic⟠Tænarus⟠Unifie⟠Poissons.II : “Locaxi⟠Bib.Heron.ne⟠autolaus⟠bras.orion.nepisas.istanu⟠voie.lactée En train d'être mis en place mais c'est encore lent ici. Donc ils impriment les trucs essentiels et urgents d'abord. “ ︼

Il grimaça de sympathie. Alors qu'il allait commencer à écrire une réponse, il reçut une notification comme quoi Skirn s'était abonné à son compte.

︻ ⤷ ⟠Locaxi⟠Bib.Heron.ne : “Skirn⟠Stelala.sic⟠Tænarus⟠Unifie⟠Poissons.II La galère (·•᷄‎ࡇ•᷅ )“ ︼

Il regarda les informations du profil de Skirn. C'était un compte anonyme, comme le sien. En regardant sur la page d'origine -après que celles-ci ai chargée-, cela ressemblait à un compte ruchoire normal, si ce n'est légèrement personnalisé. Pendant que la page chargeait, Alix en avait profité aussi pour regarder ce qu'iel postait. Cela semblait être un·e chic type.

︻ ⤷ ⟠Skirn⟠Stelala.sic⟠Tænarus⟠Unifie⟠Poissons.II : “Locaxi⟠Bib.Heron.ne⟠autolaus⟠bras.orion.nepisas.istanu⟠voie.lactée Au moins on a une version numérique cette fois-ci ! Pour «Chant-Gramme», on avait rien eu ! Même pas des versions numérisée du manuscrit 😭 Les deux mois qu'on a attendu pour que les manuscrits arrivent sur Poisson II, j'ai dû faire limite de la contorsion pour éviter les spoilers !“ ︼

Alix sentit le bord de ses lèvres se relever.

︻ ⤷ ⟠Locaxi⟠Bib.Heron.ne : “Skirn⟠Stelala.sic⟠Tænarus⟠Unifie⟠Poissons.II On dit alors merci à Mathias Thongres d'offrir des versions numériques de ses romans (´˘ -˘ 人)

⤷ ⟠Skirn⟠Stelala.sic⟠Tænarus⟠Unifie⟠Poissons.II : “ Locaxi⟠Bib.Heron.ne⟠autolaus⟠bras.orion.nepisas.istanu⟠voie.lactée C'est sur ! 🙇“ ︼

Il s'abonna en retour.

§

Alix ne s'était jamais vraiment intéressé aux ruchettes jusqu'à présent. Oh, il connaissait les bases, bien sûr, il était allé à l'école. Mais jusqu'à son interaction avec Skirn, ce mot et ce qu'il représentait étaient restés un concept lointain et ambigu pour lui.

Et ce n'était pas surprenant, en y réfléchissant : Alix vivait dans le système Intercrus, dans la partie du Bras d'Orion qui se trouvait dans le tridant Nepisas Istanu – La planète d'origine de l'humanité, la Terre, se trouvait galactiquement proche de là où Alix habitait –. Cela faisait déjà plusieurs centaines d'années galactiques que la petite ruchette envoyée sur l'Autalaus avait évolué en ruche puis en ville sur la planète terraformée depuis. Les vieilles structures démarquant les ruchettes ont eu le temps de devenir les ruines et vestiges qu'Alix voyait de sa chambre.

Même que les murailles de ce qui fut un jour la ruchette et puis la ruche servaient de démarcation officielle dans les règles d'aménagement urbain.

Et Alix était prêt à parier sa main que l'hôtel de ville de la Gatte d'or avait la trace des changements administratifs de la Nation humaine.

Bref, le système stellaire Intercrus, comme ses systèmes stellaires voisins, partageait leur proximité avec le Soleil. Il n'avait donc jamais eu dans son quotidien l'occasion de s'intéresser sur le sujet des ruches.

C'était une lacune dans ses études qu'il ne savait pas qu'il avait. Il n'en fera pas part à sa mère.

En suivant Skirn, il avait une vision qu'il n'aurait jamais eue avec l'école.

§

︻ ↻ ⟠Skirn⟠Stelala.sic⟠Tænarus⟠Unifie⟠Poissons.II a repouet. ⟠Joes⟠Stelala.sic⟠Tænarus⟠Unifie⟠Poissons.II : “Sortie des Moutons, Mamanne a découvert le rythme pour passer outre les barrières. J'ai du courir après pendant plus d'une demie heure… bien sûr, Tiennie⟠Stelala.sic ne m'a pas aidé mais iel a quand même eut le temps de me prendre en photo !” ⌬ altimage : Photo d'un mouton en train de courir à côté d'un troupeau de vaches. Une personne court derrière, pourchassant les moutons.

Alix fixait l'image de son regard.

Il était allongé dans le salon. Sa mère et son père étaient partis manger en tête-à-tête.

Alix était seul et il fixait du regard l'image du pouet.

L'image montrait bien un mouton en train de courir dans un troupeau de vaches, pourchassé par son gardien. Mais ce qui le perturbait était le ciel. Ou plutôt le plafond, puisque malgré la lumière quasi naturelle, le dessus avait invariablement la couleur et la texture de la roche. Pourtant le sol germinait d'herbes comme tout ce qu'il y a de plus normal pour un pré.

Il mit une petite étoile sur le pouet.

Il hésitait. Sa question sur le bout de ses doigts.

Qu'est ce qui pourrait arriver de pire ? Qu'il se fasse bloquer ?

Il se lança :

︻ ⤷ ⟠Locaxi⟠Bib.Heron.ne : “Joes⟠Stelala.sic⟠Tænarus⟠Unifie⟠Poissons.II woua ! ( ˶°ㅁ°) ‼ Ils sont malins ces moutons ! C'est pour ça que vous les élevez en intérieur ?

⤷ ⟠Joes⟠Stelala.sic⟠Tænarus⟠Unifie⟠Poissons.II : “Locaxi⟠Bib.Heron.ne⟠autolaus⟠bras.orion.nepisas.istanu⟠voie.lactée Pas que ! Même si mes moutons sont les plus intelligents de ce tridant, c'est juste les règles. Notre planète n'est pas vraiment habitable, alors on évite que des moutons trouvent leur chemin à la surface !

⤷ ⟠Locaxi⟠Bib.Heron.ne : “Joes⟠Stelala.sic⟠Tænarus⟠Unifie⟠Poissons.II Ils risquent quoi s'ils vont dehors ? De bruler vif ?“ ︼

Une fois le message envoyé, Alix se sentit quelque peu gêné. Ce n'était, en y pensant après-coup, pas quelque chose qu'on disait, ça. Mais le message était déjà parti, et avec le temps qui séparait l'envoie et la réception du message, il semblait à Alix que çà paraîtrait plus bizzare et incriminant qu'autre chose. Valait mieux s'excuser si nécessaire.

︻ ⤷ ⟠Tiennie⟠Stelala.sic⟠Tænarus⟠Unifie⟠Poissons.II : “Locaxi⟠Bib.Heron.ne⟠autolaus⟠bras.orion.nepisas.istanu⟠voie.lactée 🤣 si ça fonctionnait comme ça, ce serait plus simple pour manger du mouton ! Joes⟠Stelala.sic

⤷ ⟠Joes⟠Stelala.sic⟠Tænarus⟠Unifie⟠Poissons.II : “Locaxi⟠Bib.Heron.ne⟠autolaus⟠bras.orion.nepisas.istanu⟠voie.lactée Non, quoique ça dépend des saisons… Non, c'est plus la radiation ! Même si soignable, le cancer, c'est pas top !“ ︼

Il reçut les deux messages alors qu'il s'était levé pour aller marcher un peu.

Ses parents devaient rentrer, et il ne voulait pas qu'ils vissent qu'il n'avait rien fait de la journée. L'horreur !

Et au vu de l'heure, il avait encore quelques dizaines de minutes à rentabiliser… Les messages aidaient à cette mission.

︻ ⤷ ⟠Locaxi⟠Bib.Heron.ne : “Joes⟠Stelala.sic⟠Tænarus⟠Unifie⟠Poissons.II Votre ruchette n'est pas sur une planète hospitalière ?

⤷ ⟠Joes⟠Stelala.sic⟠Tænarus⟠Unifie⟠Poissons.II : “Locaxi⟠Bib.Heron.ne⟠autolaus⟠bras.orion.nepisas.istanu⟠voie.lactée Nope ! Longue histoire en court : notre lune a des ressources top top, et le système stellaire a une bonne position dans Poisson 2. On vit alors sous terre parce que notre étoile nous empoisonne. Si ça t'intéresse, je te conseille la vidéo de Mamaas⟠Vidavéo⟠amaterasu⟠bras.orion.nepisas.istanu⟠voie.lactée !“ ︼

Ne pas pouvoir sortir des sous-sols ?

Avant qu'il ne réponde, il ne pût s'empêcher de remarquer que la personne recommendée venait du même tridant galactique que lui.

Quand le monde est petit !

︻ ⤷ ⟠Locaxi⟠Bib.Heron.ne : “Joes⟠Stelala.sic⟠Tænarus⟠Unifie⟠Poissons.II Merci ! Je regarderais !“ ︼

Il posa son GSM sur ses genoux et regarda autour de lui. Un groupe de jeunes s'amusaient à faire des acrobaties un peu plus loin dans le parc. Des parents promenaient leur enfant. Un groupe de personnes plus âgées, sortant sans doute de leur travail au vu de leur tenue, lisaient tranquillement sur l'herbe. Des balades de chiens, chats et autres animaux de compagnie.

Il respira un bon coup:

L'air était agréable. L'Intercrus brillait doucement à travers les nuages. Il n'avait pas eu besoin de mettre de pull, seulement un simple t-shirt à manche longue : la température augmentait.

Il ferma les yeux:

Il s'imaginait à la place de Skirn. Il s'imagina vivre dans cette ruchette loin de tout. Sans étoile et constellations. Cette planète où l'étoile radiait au point de tuer, sans d'abord donner un peu de sa chaleur douce. Cette planète où on ne profitait ni de pluie, ni de nuage.

Il laissa l'Intercrus l'aveugler un peu.

§

︻ ⟠Locaxi⟠Bib.Heron.ne : “L'intercrus brille moins fort en ce moment, on sent la fin de l'été !

⤷ ⟠Skirn⟠Stelala.sic⟠Tænarus⟠Unifie⟠Poissons.II : “Locaxi⟠Bib.Heron.ne⟠autolaus⟠bras.orion.nepisas.istanu⟠voie.lactée Ah ! Après c'est l'automne non ? Comme sur la Terre ?

⤷⟠Locaxi⟠Bib.Heron.ne : “Skirn⟠Stelala.sic⟠Tænarus⟠Unifie⟠Poissons.II Oui ! Mais la ruchette Gatte d'or a les memes saisons que la Terre donc c'est pas trop embetant pour nous. Pour les autres villes par contre…

⤷⟠Skirn⟠Stelala.sic⟠Tænarus⟠Unifie⟠Poissons.II : “Locaxi⟠Bib.Heron.ne⟠autolaus⟠bras.orion.nepisas.istanu⟠voie.lactée Ouais, nous on a qu'une ville, alors on a juste observer nos saisons !“ ︼

Alix commençait à voir son planning se remplir : il était toujours bien vide, mais ce vide venait s’intercaler entre des moments d’activités qu’il n’avait pas quelques semaines plus tôt. Cela s’est fait discrètement, doucement, aussi subtil qu’une plante qui pousse. Un moment où il ne faisait rien si ce n’est planer dans sa vie, l’autre, il discutait avec Skirn.

Avec ses autres amis aussi, il reprenait la discussion.

Et Alix commença aussi à s’intéresser un peu à ce qu’il se passait autour de lui, niveau galactique. Le monde était vaste, mais l’univers aussi, et Skirn lui avait donné envie d’y connaître un peu plus sur ce qu’il se passait en dehors de son tridant galactique.

C’est pourquoi il recherchait des informations sur le Réticulaire. Il n’avait pas vraiment de but précis dans ses recherches. Enfin, si, mais cela ne ressemblait pas au travail qu’il avait dû faire à la fin de son cycle d’études obligatoire. Il y mettait moins de focus et se laissait plus guider par la suite de termes qu’il trouvait. De ruchette, il passait par les nœuds réticulaires en terminant par l’histoire du peuplement galactique.

Il n’y avait pas à dire, ça lui rappelait ses cours d’histoire à l’école, mais en plus poussé. Beaucoup plus poussé.

Bien sûr, il entrecoupait ses recherches de ses discussions sur le Réticulaire avec Skirn, mais aussi de ses autres amis, comme Tam.

︻ ⟠Skirn⟠Stelala.sic⟠Tænarus⟠Unifie⟠Poissons.II : “Les manuscrits, j'aime bien, sauf quand les copies numériques sont à chier !

⤷ ⟠Tiennie⟠Stelala.sic⟠Tænarus⟠Unifie⟠Poissons.II : “Skirn⟠Stelala.sic⟠Tænarus⟠Unifie⟠Poissons.II Le nouveau manu de Troche ? Iels ont foiré la copie ?

⤷⟠Skirn⟠Stelala.sic⟠Tænarus⟠Unifie⟠Poissons.II : “Tiennie⟠Stelala.sic⟠Tænarus⟠Unifie⟠Poissons.II Et pas qu'un peu !

⤷⟠Tiennie⟠Stelala.sic⟠Tænarus⟠Unifie⟠Poissons.II : “Skirn⟠Stelala.sic⟠Tænarus⟠Unifie⟠Poissons.II C'est con ça

⤷ ⟠Locaxi⟠Bib.Heron.ne : “*⟠Skirn⟠Stelala.sic⟠Tænarus⟠Unifie⟠Poissons.II C'est quoi le problème ? Tu veux que je t'envoie des photos ?

⤷⟠Skirn⟠Stelala.sic⟠Tænarus⟠Unifie⟠Poissons.II : “Locaxi⟠Bib.Heron.ne⟠autolaus⟠bras.orion.nepisas.istanu⟠voie.lactée Mauvais formattage. Je veux bien, et j'en profites pour t'envoyer des photos de l'horreur !“ ︼

C’était l’avantage de ne servir à rien, il y avait beaucoup de temps à perdre.

Malheureusement, ses parents ne voyaient pas ça de cette manière. Pour une fois, c’était son père qui déplorait l’immobilisme qu’il percevait. À plusieurs reprises, pendant la journée, voirdans la même heure. Ce n'était pas pratique du tout.

Alix avait malheureusement vite compris que s'il voulait la paix lors de ses recherches, il ne pouvait pas rester chez lui.

— « Tu vas où comme ça ? »

La voix de sa mère le fit sursauter alors qu'il lassait ses chaussures.

— « Je vais à la bibliothèque. »

— « Tu vas à la bibliothèque, maintenant ⸮ »

Alix haussa les épaules.

— « J'ai envie de me renseigner sur quelque chose, donc je vais à la bibliothèque. »

Il se releva, ses lacets fini, et se dirigea vers la porte.

— « Dans ce cas, bonne recherche… »

Descendre du tram et marcher jusqu’à la bibliothèque fut plus ou moins rapide, contre toute attente de la part d’Alix. Il n’était venu ici qu’une fois avec l’école, son école, et du haut de ses treize ans, le trajet lui avait semblé si long. Il se souvenait qu’il se plaignait avec Tam et… Noah – non… Noam ! – . Cela les faisait rire de trouver tout ce qui les ennuyait. Il y avait le bruit ou leurs pieds – qui avaient mal après tant de pas –. Au final, ils s’étaient tus d’un coup une fois arrivés devant le bâtiment.

Alix s’arrêta sur la petite place de la bibliothèque.

Maintenant adulte, alors qu’il avait vu plusieurs centaines de photos de bâtiments incroyables – tous plus extraordinaire niveau architectural les uns que les autres –, il comprenait toujours l’émerveillement. Pas tant dû à son architecture en tant que telle – difficile de mieux faire que la maison utilisant la faible gravité de la ruchette sur laquelle elle se trouvait pour faire des étages étranges quasi surnaturels –, mais surtout dû à l’histoire du lieu.

Scientia vinere tenebrasvaincre les ténèbres par la science, l’une des maximes de l’espèce humaine, et ce depuis bien avant la “conquête” des étoiles. Lorsque les premières ruchettes furent envoyées de la Terre, les scientifiques et les ruchier·ère·s avaient voulu prévenir tout < retour en arrière > possible. Leurs solutions ? Des “livres” dans un coffre-fort de la taille d’un tiers du vaisseau.

Ces livres avaient été un mélange de livres en papier, papyrus, argile, pierre, tissu et autres, de sorte que, quoiqu’il arrive, la pluie, le feu, la chaleur ou la glace, les ruchiers et ruchières pourraient toujours avoir, sous la main, la technologie de leur espèce.

L’entrée de la bibliothèque était l’ouverture de ce coffre-fort. Derrière, les bâtiments et parties rajoutées au fil des ans étaient visibles. Mais ce qu’Alix, et les autres habitants, remarquaient le plus, était la porte. Grande, froide et de plusieurs décimètres de large. L’intérieur, de ce qu’Alix se souvenait, avait été redécoré et les supports de sciences déplacés, mais l’image que cet endroit évoquait restait la même.

Il n’était pas le type de personne à passer son temps libre – même si tout le temps qu’Alix avait était libre – à la bibliothèque.

Mais sa curiosité, cette petite sensation qu’il ne se souvenait plus avoir ressentie un jour, tant cela faisait longtemps qu’il était vide, le poussait à y aller.

Il n’avait pas ressenti ça depuis…

Il fit un pas vers la direction de la porte. Il se réactiva sa carte et se fit guider par les gentils employés.

Il lut.

Lorsqu'il sortit, il jeta un vite regard sur le message de confirmation de la réactivation de sa carte. Il sourit en voyant la date “14/10/4698”, soit le “42/02/0049” sur la Autolaus. Le 42 de l'été.

Alix sourit.

Demain, Alix apprendrait.

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Image

Le marathon fut inventé pour les Jeux Olympiques de 1896, nous dit wikipedia, “pour commémorer la légende du messager grec Philippidès, qui aurait parcouru la distance de Marathon à Athènes pour annoncer la victoire des Grecs contre les Perses en 490 av. J.-C. En ces temps-là le marathon était donc un moyen de transmission d'information, et nul doute que le messager Philippidès aurait préféré gagner 2h30, tout en s'épargnant une grande fatigue, en envoyant simplement un message sur Signal (qui n'aurait même pas nécessairement atterri dans la messagerie d'un journaliste international, qui plus est d'Amérique du Nord, puisque, d'une part ce continent n'était pas encore “découvert”, et d'autre part la presse internationale n'avait pas encore été inventée.)

A l'époque actuelle, le marathon n'est évidemment plus un moyen de transmission d'information. Ce n'est pas non plus un moyen de transport humain. Faire 42km à vélo n'est pas nécessairement beaucoup plus rapide, mais c'est beaucoup moins fatigant. Une automobile vous mènera 42km plus loin sans le moindre effort, à part le travail préalable nécessaire pour pouvoir vous l'offrir. Le marathon s'est transformé en dépassement de soi, en démonstration d'excellente condition physique, en exercice quasi mystique si l'on en croit certains coureurs. Toutes choses qui ne sauraient être remplacées, ni par un message Signal (puisqu'il n'y a pas d'information à transmettre), ni même par un moyen de transport humain moins fatigant ou plus rapide. Il est clair dans l'esprit de tout un chacun que l'objectif du marathon n'est pas d'aller le plus vite possible d'un point A à un point B, mais bien plutôt de tenir le coup tout le long du chemin. Eventuellement pour ceux qui ont l'esprit décidément compétitif, d'arriver en premier. Il y a bien sûr, comme dans toute compétition sportive, des cas de dopage^1. Mais l'exercice est considéré par le public des compétitions sportives comme un accomplissement impressionnant.

Quand Rosie Ruiz “gagna” le marathon de Boston en prenant le métro, toute la sphère sportive s'en émut donc naturellement, et la sanction fut impitoyable.

Ce qui nous amène tout naturellement à la question : pourquoi écrire avec ChatGPT est-il valorisé comme la marque certaine d'une adhésion à la modernité triomphante et technophile, alors que gagner un marathon urbain en prenant le métro est considéré comme un dévoiement honteux de l'exercice, une tricherie passible des pires sanctions ?

Quand je demande à mes étudiant.es d'écrire un résumé d'article, scientifique ou pas, ce n'est pas parce que j'ai besoin d'un résumé. Premièrement j'en ai déjà environ 500 exemplaires des années précédentes, deuxièmement je sais faire moi-même, sans doute bien plus vite, l'expérience aidant. Mais surtout, si je demande un résumé c'est parce que je cherche à les pousser à comprendre suffisamment l'article pour être capable d'en concevoir et écrire un résumé personnel. Résumé qu'à la fin on pourrait aussi bien mettre à la corbeille sans remords, sa valeur ne résidant que dans l'exercice qui l'a produit.

Quand on m'explique que les IAs génératives peuvent m'aider à faire une revue de liitérature, en choisissant à ma place les articles pertinents, en produisant à ma place leurs résumés, et pourquoi pas en écrivant à ma place le paragraphe “Related Work” de mon prochain article, je me sens comme un coureur marathonien^2 à qui on conseillerait de prendre le métro, sous prétexte qu'on n'est plus au temps des coureurs-messagers de la Grèce antique, que ça lui fera gagner du temps, et qu'enfin délivré de cet exercice répétitif et essentiellement pénible il pourra se consacrer à des choses plus intéressantes, et “courir” plus de marathons.


^1 : puisque toute compétition s'accompagne de dopage, je trouve personnellement beaucoup plus sain de prendre le métro ou de cacher un moteur dans son cadre de vélo que de s'abimer la santé en absorbant des substances diverses et prohibées.

^2 : c'est une image. Je ne cours pas le marathon, ni même 100m pour attraper le bus.

 
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Photo de Scott Evans sur Unsplash

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Nous allons ici nous intéresser à un ensemble de productions de l'esprit que, faute de mieux, nous regrouperons sous le nom de “objets V” : textes, images, vidéos, musiques, etc. Ces objets V sont “produits” et “consommés” (ici aussi nous utiliserons ces termes faute de mieux) par des êtres humains à des fins de divertissement, d'expression artistique, de communication personnelle ou professionnelle, de résultats ou questionnements de recherche, … Les objets V sont virtuels. Ils ne couvrent pas, par exemple, toute l'étendue de l'expression artistique : la sculpture ou le spectacle vivant en sont exclus (mais voir commentaires finaux).

Depuis toujours les objets V ont été “produits” et “consommés” à un rythme humain. On sent bien un dérapage récent, par exemple dans l'usage de la photo numérique, où le rythme de production excède rapidement le rythme potentiel de consommation. D'où l'accumulation quelque part “dans le cloud” de millions d'images sauvegardées automatiquement et que plus personne ne regardera jamais. Dans le cadre professionnel on sent aussi un dérapage dans l'utilisation du mail, le décalage entre le rythme de production et le rythme maximum possible de consommation venant ici de l'effet démultiplicateur des envois multiples. Mais, globalement, tout ça se fait encore à des rythmes humains.

Entrent en scène les IAs génératives. Elles sont conçues et vantées comme outils de production d'objets V. Le fait que cela n'est possible qu'en consommant (par pillage) de grandes quantités d'objets V est moins mis en avant par leurs promoteurs, mais c'est néanmoins un fait avéré. Une autre catégorie de consommation d'objet V par une IA générative est illustrée par les outils de génération de résumé. Il s'agit là de réaliser des tâches humaines de traitement d'objets V, désagréables ou pensées comme telles, automatiquement et plus vite. Qu'elles soient vantées pour gagner du temps sur la production et la consommation d'objets V du domaine professionnel, ou pour démocratiser la créativité dans le domaine personnel ou artistique, les IAs génératives existent désormais comme des machines à produire et consommer des objets V, en parallèle des activités humaines.

Laissons de côté ici la question de la qualité ou de l'originalité des objets V produits par les IAs génératives, ainsi que les questions liées aux apprentissages humains ainsi court-circuités. Concentrons-nous sur la question des rythmes. La puissance de calcul considérable dédiée aux IAs génératives rend possible un rythme de production et consommation d'objets V sans aucune commune mesure avec un rythme humain. Dans un espace informationnel jusque là occupé par des êtres humains, produisant et consommant à un rythme humain, on a brutalement introduit des machines qui produisent et consomment à un rythme très supérieur.

Puisqu'il est impossible d'établir une ségrégation efficace entre les objets V produits et consommés par des humains, et ceux produits et consommés par les IAs génératives, les deux catégories se retrouvent mélangées dans une grande lessiveuse qui tourne de plus en plus vite. Les humains, trop lents, en sont naturellement ejectés par simple force centrifuge. Ce qui nous laisse avec une question de fond : pour qui ces machines ont-elles un intérêt (autre que l'intérêt économique de leurs vendeurs) ?

Dans le domaine professionnel qui est le mien, la recherche, le principe publish-or-perish conduit facilement à la tentation d'un productivisme effréné, contre lequel le mouvement Slow Science s'est déjà insurgé. On lit maintenant par exemple que les IAs génératives peuvent accélérer la phase d'étude bibliographique. Même en laissant de côté la question de la qualité intrinsèque des résultats produits, l'idée me semble une parfaite négation de ce qui fait le travail de recherche, dans sa phase d'appropriation d'un existant. La raison pour laquelle on étudie la littérature, ce n'est pas de devoir produire une revue de littérature. C'est pour l'exercice intellectuel de lecture, de rangement personnel, de digestion des concepts, sans lequel il est impossible d'ajouter une brique un peu nouvelle à l'édifice. Si on saute directement à la revue de littérature faite par ChatGPT, sans avoir digéré les articles et fait la synthèse soi-même, je considère qu'on est passé complètement à côté de la raison de cet exercice. Quant à gagner du temps... bientôt on nous proposera d'écrire nos articles avec ChatGPT, de faire des revues de littérature avec ChatGPT, de réaliser nos évaluations d'articles avec ChatGPT. Si par le plus grand des hasards les outils automatiques parlant aux outils automatiques font émerger quelque chose d'intéressant dans ce processus, plus personne ne s'en rendra compte.

[ Edit 7 mai : je viens de voir passer cet article Écrire à l’université à l’heure des IA génératives : trouble dans l’auctorialité, et si la question de l'éthique et la remise en question de la notion d'auteur me semblent importantes en elles-mêmes, je suis encore plus frappée par l'accélération globale que cette démarche provoquera inévitablement dans le cadre de la recherche. Mais à quoi pourrait bien servir de générer très vite beaucoup de travaux et d'articles de recherche ? Même si l'on fait confiance à ces outils pour générer effectivement des choses qui ont un intérêt, que faire de beaucoup de “résultats” ? Par exemple s'il s'agit de résultats liés à la santé — puisqu'on nous donne systématiquement cette “excuse” pour justifier les impacts des IAs génératives —– les résultats de recherche sont nécessairement suivis d'essais, dont le rythme est évidemment beaucoup plus lent. Si au contraire il s'agit d'articles dans des domaines théoriques sans besoin d'essais, à quoi peut bien servir d'accumuler des résultats si plus personne n'a le temps de les lire et de s'en émerveiller ? Bref, la question de la vitesse à laquelle tourne la lessiveuse me paraît centrale. ]

Sur la non inclusion de la sculpture dans le champ des “objets V” : Il ne devrait pas s'écouler beaucoup de temps avant qu'un promoteur d'IA ou un autre s'attaque au sujet, en proposant de générer automatiquement des plans pour imprimante 3D ou machine à extrusion. Les scanners 3D existent déjà (mon dentiste s'en sert pour faire un moulage virtuel de ma machoire). Il reviendrait sans doute un peu cher de scanner toutes les sculptures du monde et pourquoi pas tous les objets fabriqués artisanalement, mais rien d'impossible pratiquement. Ensuite il suffirait d'augmenter la base de données en ajoutant tous les plans déjà numériques de fabrication d'objets industriels. Il resterait à appliquer les modèles de diffusion en 3D, pour être capable de générer un plan d'une sculpture de “chevalier très grand perché sur une otarie bondissante et en train de lancer son dentier dans la foule”. Ça n'aurait qu'un intérêt fort limité vu le coût global ? Certes. Un peu comme pour les starter packs. Il nous restera le spectacle vivant.

[ Edit 12 mai : sur la créativité en 3D, voilà donc LegoGPT, capable de générer des plans de constructions en Lego (de taille modeste pour l'instant) à partir d'une spécification textuelle, et de les faire monter par des bras robotisés. Aussi impressionnant que puisse sembler le résultat, j'espère que ce ne sera pas vendu par Lego comme un aspect du jeu. Déjà en tant qu'authentique enfant des années 60 élevée aux Lego standard, je pense que les sets Lego destinés à un seul objet, contenant un grand nombre de pièces très particulières peu réutilisables, sont totalement dénués d'intérêt créatif. Alors si en plus un outil automatique fait les plans à notre place, c'est un appauvrissement du jeu assez draconien. Les Lego c'est l'apprentissage “par les doigts” de la 3D et de certains principes mécaniques. Si une construction se casse la figure, on y apprend quelque chose. ]

 
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from Amatérazu

Atisba mi cerebro intelecto y Con relevo dél esquiva sed esquiva el, Revés que inoperante entremés cree Hacer a ser causante y no rehén.

Operante y clara es tal estructura, Pues jasa sin mesura el descontrol; Saja con navaja consagrada cuasicultura, De rajadas ratas contrarias a la razón.

Rimo al son de la creación y destrucción. Acción: antecesor de antedicho cometido. Ahora, sigue el camino hacia tal algoritmo; Otrora, dije adiós una vacua aliteración.

Mi razón atiende la incomodidad inherente A la crucial intelección de lo concerniente. Antedicha sentencia es eterna; tras inerte, Mi poesía della será voraz contribuyente.

Atentamente: Amatérazu.

 
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from Hoedlog

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from dot

J'entame ici un rapide retour d'expérience « en temps réel » de l'utilisation de Nextcloud, non pas simplement sur son cœur de métier − la gestion de fichiers − mais aussi et surtout sur ses fonctionnalités annexes, possiblement étendues par des applications tierces.

Contexte : utiliser Nextcloud pour suivre une communauté de « membres »

C'est une évidence : un outil remplit un ou plusieurs besoins spécifiques ; rendre compte de l'usage de l'outil nécessite donc de présenter, au moins rapidement, ces besoins.

J'occupe depuis peu de temps un poste de coordinateur d'une toute nouvelle fédération de recherche, dont l'une des missions principales est de favoriser l'émergence de nouveaux projets de recherche en santé mentale en misant sur la collaboration inter-établissements à une échelle régionale. Pour ce faire, de nombreuses actions antérieures à la conception proprement dites de projets doivent être réalisées : des évènements pour « acculturer » certains personnels à la recherche ; des formations pour travailler les compétences transverses ou spécifiques ; des groupes de travail pour plancher sur des thématiques précises et imaginer les nouveaux projets ; etc.

Outre ces activités, qui constituent le répertoire d'activités le plus visible, une part non négligeable du métier consiste en de nombreux échanges plus ou moins formels durant lesquels on capte les besoins, les envies, les projets, les thématiques d'intérêt, des uns et des autres.

Ainsi, servir un réseau, c'est devoir le connaître. Le connaître, c'est connaître les membres qui le constituent. Et connaître les membres, c'est être en mesure de conserver les informations saillantes qui les caractérisent.

Nextcloud plutôt que Dolibarr (du moins, pour le moment)

Certaines applications, même si elles sont orientées « commerce » (et emploient tout un lexique de « clients » et « prospects »), peuvent naturellement apparaître comme indiquées pour satisfaire les besoins précédemment énoncés. Je songe à une app comme Dolibarr que j'ai déjà utilisé auparavant (et avec plaisir d'ailleurs).

Pour le moment, j'ai pourtant fait le choix de ne tenter de n'utiliser que Nextcloud, pour plusieurs raisons :

  • Ne pas imposer à l'équipe une multitude d'outils ayant chacun sa courbe d'apprentissage ;
  • Opter pour un environnement « tout en un » ;
  • Éviter les solutions « overkill » − même si j'ai bien conscience que leur possible recours, un jour, nécessitera de migrer des données, ce qui n'est pas nécessairement une partie de plaisir…

Gérer ses membres avec Nextcloud, c'est plutôt bien. Manque pas grand chose pour que ce soit très très bien…

Cette longue intro étant posée (elle servira aux billets suivants), me voici donc au cœur du sujet : le retour d'expérience, après 2 semaines d'utilisation de l'app « Contacts » de Nextcloud.

Commençons par le positif : la prise en main globale est aisée (les collègues ne connaissant pas Nextcloud n'ont eu aucun mal à se saisir de cette partie-là du l'app), les informations importantes − identité, adresse email, numéro de téléphone − sont immédiatement lisibles.

Les contacts sont enregistrés dans mon carnet, partagé avec les collègues ; elles peuvent donc y écrire et y faire des modifications sans aucun souci. Les contacts sont organisables par groupes ce qui est très pratique pour les regrouper par institution (par établissement hospitalier, par exemple). Mieux encore, un contact peut appartenir à plusieurs groupes : pour les contacts ayant plusieurs tutelles (ex : un hôpital et une université) ou appartenant à des structures « imbriquées » (une équipe, dans un laboratoire de recherche, dans une université), cette possibilité permet une certaine finesse de l'information. Cela permet également une double lecture : sur la fiche du contact, pour voir à quelle(s) structure(s) il appartient ; et au sein d'un groupe (donc, d'une structure), pour voir qui en sont les membres.

Autre dimension, celle de l'interopérabilité : les contacts et leurs groupes d'appartenance sont très bien synchronisés dans #Thunderbird (j'utilise l’extension CardBook. Avec Outlook, on peut utiliser CalDav Synchronizer. Et je retrouve tout ce petit monde dans mon smartphone pro Android grâce à Davx⁵.

Les points faibles désormais. Déjà, je ne comprends pas du tout le choix de Nextcloud de ne pas utiliser les champs Nom et Prénom. Le champ principal correspond au « Nom affiché ». Les valeurs sont donc mélangées et non distinguables, source de confusion : monsieur Jacques Olivier a-t-il pour prénom Jacques, ou Olivier ? En réalité, on peut utiliser les champs Nom et Prénom, et c'est d'ailleurs ce que je fais, mais au prix d'une opération ridicule : cliquer sur Ajouter plus d'informations puis Plus de champs puis Nom détaillé… trois clics pour des informations de base !

Concernant les champs toujours, j'ai l'impression que la synchronisation de certains d'entre eux avec des outils externes est quelque peu erratique. Par exemple, les champs Genre (CardBook) et Sexe (Nextcloud) ne semblent pas correspondre, et je ne retrouve pas la saisie d'une valeur dans un logiciel, dans l'autre.

Une autre limite, que j'espère voir levée un jour, est que les contacts ne semblent pas très « intégrés » dans le reste de l'environnement Nextcloud. Je m'explique : dans l'application Notes, ou dans l'app Collectives, la saisie du caractère / permet notamment d'insérer aisément un lien vers une « entité » dans Nextcloud : une tâche, une carte Deck, un tableau de l'app du même nom, une autre page de Collectives… mais pas vers un contact. Quel dommage !

Enfin, il serait également très intéressant que les groupes de contacts soient également des « entités » à part entière sur lesquelles on puisse saisir des informations. Je sors ici du cadre strict de la gestion des contacts et donc ne m'y attarderai pas, mais il faut simplement noter que les groupes sont de simples rassemblement de contacts, rien d'autre. Impossible, donc, de caractériser ces groupes, pour y renseignent par exemple une adresse postale, une adresse de contact global, etc.

Tout cela n'explique pas trop comment je compte suivre l'activité de ces contacts, leur « fiche » étant plutôt conçues pour stocker des données statiques. J'y reviendrai donc dans un prochain billet.

 
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Festival PSES :Société · Internet · Liberté Faites preuve de curiosité https://passageenseine.fr

Le festival Pas Sage En seine est un rendez-vous annuel de la région parisienne Lieu incontournable du milieu hacker à ses débuts, il a toujours eu pour vocation d’amener les citoyens de tous horizons à se réapproprier la société en bidouillant le système. Initialement axé numérique, il s’est ouvert au fur et à mesure des éditions et traite aujourd’hui de sujets aussi variés que la politique, la justice, l’alimentation, les médias, la littérature, les sciences, les arts, le journalisme, le divertissement, l’inclusivité, l’accessibilité, le handicap… L’entrée est libre et gratuite afin d’être accessible au plus grand nombre, sans discrimination de ressources.

EntréeLibre https://entreelibre.quimpernet.xyz/

Axé sur le numérique et le partage de connaissances afin d'accompagner et dédramatiser les usages d’internet. EntréeLibre était un évènement dans la continuité de ce que fait déjà le Centre des Abeilles avec les ateliers qu'il propose. Cet évènement permettait d'aller plus loin dans l'information et la compréhension. Il était essentiellement conçu pour des non informaticiens. Ces personnes qui utilisent un ordinateur et qui aimeraient comprendre un tant soit peu, ce qu'elles font. La dernière édition s’est ouvert à des sujets de société tel que la compréhension des Troubles du déficit de l’attention et de l’hyperactivité, ainsi que la découverte des communs, et la présentation d’un collectif du monde agricole.

Une envie de partage PsEs et EL ayant beaucoup de points communs (partage de connaissances, ouverture au grand public, gratuité de l’évènement), lors de mon passage en scène à PSES, pour y présenter mon parcours de découverte d’ internet (https://video.passageenseine.fr/w/mVJW2gQxKVVPiPWbuoVdeJ ), l’idée a été émise que nous pourrions faire un évènement ensemble : Pas sage en Steïr.

La programmation des confs et des ateliers serait de mon fait et la partie technique telle que la captation vidéo pour l’asso PSES.

#PSESQ

 
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PAS SAGE EN STEÏR

Cet événement qui aura lieu les 21-22-23 août 2025 est fait pour toutes les personnes qui se posent des questions sur leur vie numérique mais aussi sur ce qui les entourent. Il n’a pas vocation à être un moment statique. Il sera, pour toutes les personnes présentes, un temps de partage et de questionnements. Car ce sont nos questions qui font de nous des humains dans ce monde numérisé.

“Le numérique dans notre environnement.”

Notre environnement peut être numérique mais il reste, fort heureusement surtout physique. Quelles sont les interactions de l'un vers l'autre ? Dans quelles mesures internet, cet espace ouvert peut nous enfermer ? Faisons un pas de côté et prenons le temps de faire du lien entre humains en discutant, et en se retrouvant physiquement. Cela pourra être un chouette moment, pour s'abriter s'il pleut ou se protéger d'un soleil trop harassant.

Profitit eus tri devezh brav Sur e vo kavet sujedoù interesant Evit ar re yaouenk hag ar re gozh Souezhadennoù ha plijadur 'vo atav !

Traduction: Profitez de 3 belles journées Sûr vous trouverez des sujets intéressants (Et) Pour les jeunes et les vieux Surprises et plaisir il y aura !

MODALITÉS

Des conférences d’une trentaine de minutes, pour ne pas s’ennuyer, qui seront retransmises en direct et en différé. Des ateliers pour tester des outils ou pour faire suite à des conférences. Un évènement gratuit pour permettre d’accueillir tout le monde.

texte du compte lrde 22 mars 2025 #PSESQ

 
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PAS SAGE EN STEÏR

Cet événement qui aura lieu les 21-22-23 août 2025 est fait pour toutes les personnes qui se posent des questions sur leur vie numérique mais aussi sur ce qui les entourent. Il n’a pas vocation à être un moment statique. il fera, de tous, des participants aux différents questionnements, car ce sont nos questions qui font de nous des humains dans ce monde numérisé.

“Le numérique dans notre environnement.”

Notre environnement peut être numérique mais il reste, fort heureusement surtout physique. Quelles sont les interaction de l'un vers l'autre ? Dans quelles mesures internet, cet espace ouvert peut nous enfermer ? Faisons un pas de côté et prenons le temps de faire du lien entre humains en discutant, et en se retrouvant physiquement. Cela pourra être un chouette moment, pour s'abriter s'il pleut ou se protéger d'un soleil trop harassant.

Profitit eus tri devezh brav Sur e vo kavet sujedoù interesant Evit ar re yaouenk hag ar re gozh Souezhadennoù ha plijadur 'vo atav !

Traduction: Profitez de 3 belles journées Sûr vous trouverez des sujets intéressants (Et) Pour les jeunes et les vieux Surprises et plaisir il y aura !

MODALITÉS

Des conférences d’une trentaine de minutes, pour ne pas s’ennuyer, qui seront retransmises en direct et en différé. Des ateliers pour tester des outils ou pour faire suite à des conférences. Un évènement gratuit pour permettre d’accueillir tout le monde.

 
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from Nasra's games

C'est toute une histoire mouvementée !

Propriétaire / Open-source

NVIDIA a toujours refusé d'ouvrir ses pilotes. Ce qui crée de nombreux dysfonctionnements avec les distributions GNU/Linux. Les pilotes propriétaires sont compilés pour les noyaux GNU/Linux les plus utilisés (officiels, stables...). Utiliser un noyau plus récent que celui supporté ou ajouter des fonctionnalités ou corrections et vous ne pouviez plus utiliser les pilotes propriétaires de NVIDIA. L'écran noir redouté des linuxiens se substituait au démarrage et forçait à réinstaller un noyau supporté. En 2022, NVIDIA a publié une nouvelle version de ses pilotes avec un module open-source permettant de compiler les noyaux non prévus pour. Mais le reste de ses pilotes est propriétaire.

OpenGL et Vulkan

OpenGL

OpenGL est une spécification et un ensemble de bibliothèques graphiques pour la programmation 3D. Depuis 1993, OpenGL permet d'utiliser les GPU pour diverses applications graphiques professionnelles (rendus 3D, CAO...) et jeux vidéos. OpenGL est très utilisé sur GNU/Linux (toutes les applications graphiques et les interfaces graphiques), MacOS, Android et pratiquement toutes les consoles de jeux du marché (Sony et Nintendo dominent le marché). Sous Windows, Direct3D et DirectDraw sont leur équivalent.

Vulkan

AMD publie son API “Mantle” en open-source. Cette API de bas niveau est très performante et est reprise pour le projet OpenGL-Next. OpenGL-Next est renommée Vulkan.

Évolution

En 2015, Microsoft développe DirectX12 et permet la programmation bas niveau de son API graphique. Apple, de son côté, développe Metal avec un objectif similaire et une nouvelle architecture ARM.

Petit à petit, OpenGL s'efface...

Petit à petit, le vieillissant OpenGL commence à être remplacé un peu partout. Les nouveaux pilotes intègrent directement Vulkan et tendent soit à remplacer OpenGL soit à faire le pont entre des instructions OpenGL et des instructions Vulkan.

Nouveau et NVK

Nouveau est une tentative de rétro-ingénierie pour développer des pilotes open-source. Les pilotes Nouveau, intégrés au projet Mesa sont basés sur de l'OpenGL. Les performances de Nouveau sont très en deçà des pilotes propriétaires.

NVK (“Nouveau VulKan”) est développé pour ajouter le support de Vulkan aux pilotes Nouveau et profiter de performances accrues.

Nova

Développé par des ingénieurs de RedHat, le pilote Nova (open-source et en langage RUST) sert de successeur au pilote Nouveau dont le développement est ralenti ces derniers temps. Mais contrairement à Nouveau et son large support de GPU NVIDIA, le pilote Nova est intentionnellement limité aux GPU “Turing” RTX 20 et plus récents. Un code préliminaire du pilote Nova a été envoyé en vue de son adoption dans le noyau GNU/Linux 6.15.

Zink

Zink est développé récemment pour permettre aux applications programmées avec OpenGL de pouvoir s'exécuter dans un environnement à 100% Vulkan.

 
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from TeDomum

Post-mortem des incidents de février 2025.

Comme toujours, c'est à la lumière du jour qu'on voit mieux les craquelures. Un système, même idéalement conçu, présente toujours des défauts d'architecture et d'implémentation, qui ne seront découverts qu'en production.

Le 10 décembre dernier nous vous évoquions les difficultés de la fin d'année 2024. Nous y faisions état d'un cluster qui ne réagissait plus automatiquement aux pertes de nœud, c'est corrigé depuis. Nous y évoquions également nos difficultés à équilibrer le cluster, se soldant par l'ajout de nœuds à venir pour moins souffrir en cas de défaut de l'un de nos sites.

Depuis le 20 février au soir, nous avons à nouveau d'importants défauts sur notre infrastructure, qui mettent à nu des problèmes de conception connus, mais aussi de nouveaux sujets.

Il a Free, il change de FAI

La zone fr-kai-1 est hébergée chez Free. Du moins, était hébergée chez Free jusqu'au 20 février. Entre octobre et décembre nous avions déjà fait face à 5 incidents Free, dont une panne de 5 jours complets sur la zone. Nous pensions être sortis d'affaire après le changement d'OLT dans le NRO de Free, mais rebelote : le 20 à 15h30 coupure franche du lien, toujours un signal mais pas de négociation EPON et donc probablement un défaut au NRO.

En prévision d'une future bascule, nous avions déjà souscrit sur la zone un accès Internet par MilkyWan, un FAI associatif ayant de bons partenariats pour la collecte FTTH (même s'ils ne sont pas membres FFDN). Le lien était livré depuis 3 jours, actif sur le site mais les serveurs n'avaient pas basculé dessus.

La soirée de jeudi a globalement consisté à : – faire le constat de l'incident ; – gérer la bascule des services principaux sur d'autres sites ; – activer l'IPv6 sur l'accès MilkyWan ; – affecter le nouveau préfixe sur les serveurs et les nœuds hepto ; – réinsérer les nœuds dans le cluster sur leur nouveau WAN.

L'incident n'était véritablement clos que le lendemain, le temps de reconfigurer nos passerelles NAT64 pour prendre en compte ce nouveau site (simplement parce qu'on filtre les accès NAT64, évitant d'en faire des open proxies).

Free est depuis résilié sur la zone, bientôt la documentation à jour.

Il a SFR, c'est l'enfer

La zone fr-kai-2 est hébergée chez SFR. Depuis le 21 février au soir au moins, et encore plus franchement depuis le 22 après-midi, son accès WAN est très dégradé : un débit franchement limité et des pertes régulières de paquets (jusqu'à 500ms de jitter et 30% de perte de paquets).

Cette panne, moins franche, est d'autant plus vicieuse. Les premiers symptômes sont apparus alors même qu'on restaurait le NAT64 suite à la bascule de fr-kai-1. Il a fallu du temps pour la détecter et la qualifier, et elle a eu des impacts absolument inattendus.

Nous n'avons pas encore identifié la cause racine de cet incident, quoi qu'il ressemble fort à un engorgement de routeur : dès que le taux de paquets augmente, le taux d'erreur et la latence également. Le souci est mis de côté : fr-kai-2 est temporairement fermé au public le temps qu'on intervienne.

Le meilleur enseignement reste celui des effets de bord.

Le système qui s'emballe

Dès le 21 au soir la zone était défaillante, mais c'était encore beaucoup plus marqué le 22 dans la journée. Nous soupçonnons que notre cluster Garage (S3 distribué) est pour partie responsable de la surcharge : les réplications échouées vers fr-kai-2 sont retentées en boucle jusqu'à engorger encore plus le tuyau. Nous ne mesurons pas à quel point faute de disposer des métriques pour.

La part le plus belle est toutefois attribuable à nos mécanismes de sauvegarde. D'une part nous employons CNPG pour les bases de données, qui sauvegarde ses WAL sur S3, dont un tiers environ sur fr-kai-2, et dont les requêtes sont retentées en boucle.

D'autre part, chaque nuit nous synchronisons une part de nos buckets S3 de production vers la zone fr-hal-1 grâce à Higlo, notre automatisation autour de rclone. En pleine journée, des jobs de synchronisation générés par Higlo tournaient toujours :

storage-backups     higlo-sync-backup-gitlab-artifacts-28997280    Complete   0/1           44m        5d13h
storage-backups     higlo-sync-backup-gitlab-dependency-29001630   Running   0/1           14h        2d13h

Deux indices ici concernant le job de synchronisation du bucket de dépendances de Gitlab : – il tourne depuis 14h alors que c'est un petit volume synchronisé, il est clairement étranglé ; – le job a plus de 2 jours, donc il a déjà échoué, et été relancé, un motif qui n'est pas sans rappeler les deux précédents.

Nous avons temporairement interrompu toutes les tâches de sauvegarde en conséquence, le temps de comprendre l'origine du défaut.

L'APIServer qui pleure

Nous connaissons l'un des défauts majeurs de l'architecture de Hepto, notre distribution kubernetes : il est pour l'instant déployé avec un seul nœud de control plane, donc ni résilience ni répartition de charge sur cette fonction. C'est généralement assez anodin : une panne franche de quelques minutes passe inaperçue, mais c'est bien plus délicat quand les pannes sont plus longues ou moins franches.

L'APIServer est le principal composant de kubernetes : il expose les objets et permet aux contrôleurs de les consulter et les mettre à jour. Un APIServer indisponible c'est pas fabuleux, un APIServer qui clignote, c'est le début de la fin. Et depuis les difficultés de 2024, notre APIServer était sur... fr-kai-2 !

De jeudi soir à samedi après-midi nous avons constaté plusieurs dizaines de défauts de notre ingress controller (traefik), le composant qui accepte les connexions Web. Résultat, tous les sites inaccessibles pendant plusieurs secondes à chaque fois. Nous avons initialement mal qualifié ce problème, constatant côté utilisateur que Matrix devenait inaccessible alors que notre serveur Matrix n'est pas sur le cluster. Puis nous avons révisé l'interprétation, c'est le Matrix Authentication Service sur le cluster qui devenait inaccessible et empêchait Element de fonctionner.

La causalité est probablement très simple : – le site fr-kai-2 s'emballe ; – l'APIServer devient largement indisponible (lenteurs, timeouts) ; – traefik requête l'APIServer pour avoir la liste des URL à exposer ; – il reçoit une erreur, ou pire une liste vide ; – il cesse de répondre aux requêtes entrantes jusqu'à ce que l'APIServer lui réponde correctement à nouveau.

Samedi soir nous avons déplacé l'APIServer sur fr-kai-1, résorbant la plus grande partie de ce problème.

Nous utilisons également Kyverno sur notre cluster, pour contrôler les requêtes et automatiser quelques déploiements. Il s'agit d'un admission controller, placé en coupure e l'APIServer. Hors il est hébergé sur le cluster, et certains de ses composants étaient sur fr-kai-2, il était donc probablement lui aussi fautif d'une partie des erreurs.

Le DNS au tapis

Nous n'attendions pas ce dernier défaut, pourtant très prévisible et très vicieux. L'infrastructure ne s'arrête pas à lancer des workloads et les mettre en réseau : il faut généralement qu'elles communiquent entre elles. On oublie souvent DNS comme composant central et critique d'une infrastructure, c'est un petit morceau discret dans le démarrage d'un cluster kubernetes, et pourtant.

Déjà en 2024 nous avions rencontré des difficulté avec CoreDNS, l'implémentation DNS de référence pour kubernetes. Pas que CoreDNS fasse défaut mais que nous déployions seulement 2 réplicas, parfois démarrés sur le même site, et la fonction souffrait en cas de panne réseau sur le site par exemple. C'était censément résolu depuis que nous avons basculé le déploiement CoreDNS en DaemonSet, un mode de déploiement kubernetes qui planifie un Pod par nœud du cluster.

La logique intuitive est simple : chaque nœud ayant son propre CoreDNS, tout ce qui est lancé dessus pourra en bénéficier en faisant fi de l'état du reste du cluster. Cela dépend d'une fonctionnalité de kubernetes nommée Topology Aware Routing, que nous avions étudiée dès 2019 pour éviter de traverser le WAN à chaque requête vers Garage notamment.

Deux problèmes à cette vision intuitive : – le topology aware routing, ça s'active et nous ne l'avons jamais fait, donc il est en réalité inactif sur notre cluster ; – le DaemonSet que nous avons activé est nativement plus vicieux qu'autre chose, puisque ses Pods restent actifs même lorsque le nœud est vidé ou en panne.

Résultat : une partie du trafic DNS était dirigé vers CoreDNS sur fr-kai-2, et ne répondait plus ou mal, rajoutant du bruit à l'APIServer déjà en mauvais état, même après que nous avions désactivé les nœuds concernés.

La suite des opérations

A l'issue de la phase difficile de l'incident, nous avons : – fr-kai-2 coupé du monde, ses nœuds complètement éteints ; – le reste du cluster légèrement chargé mais sans plus ; – la réplication Garage sur 2 pattes et donc vulnérable à toute panne d'une autre zone ; – des réplicas de base de données toujours en synchronisation pour retrouver une résilience, certains même en panne dû à un cas aux limites de l'utilisation de CNPG.

Les prochaines étapes de remédiation immédiate sont donc : – étudier CNPG et la configuration des affinités qui semblent empêcher certains nœuds de démarrer sans raison apparente ; – le rétablissement de tous les réplicas de base de données, en particulier pour TTRSS, qui doit certes fermer ses portes, mais qui devrait continuer de fonctionner quelques jours encore ; – le diagnostic du WAN de fr-kai-2 avec SFR pour rétablir un service et réactiver les deux nœuds concernés.

Les enseignements complémentaires doivent faire l'objet de travaux : – c'est du long court, mais déjà démarré avec un refactoring en cours, supporter le multi-control-plane kubernetes dans hepto et déployer avec un control plane sur trois zones ; – redéployer CoreDNS dans un mode Deployment avec des contraintes d'affinité garantissant une continuité de service sans subir les désagrément d'un DaemonSet ; – comprendre comment déployer des DaemonSet en stoppant les déploiements lorsque le nœud est inaccessible, en particulier pour Garage afin d'éviter de perdre une part de trafic lorsqu'un nœud est indisponible.

Et plus généralement : donner du temps et de l'air à l'équipe infrastructure.

A l'aide !

TeDomum, ce fut près de 10 personnes actives un temps, plus généralement 6 à 8 membres de l'équipe aux meilleurs moments. Aujourd'hui notre infrastructure est plus libre, autonome, éthique, mais aussi plus complexe qu'il y a 3 ans.

Nous sommes principalement 5, 6 les bonnes semaines. 3 d'entre nous sommes plongés dans l'infrastructure et 2 auprès des utilisateurices de nos services. C'est trop peu. Les acteurs de l'infrastructure donnent les coups de main nécessaires à l'administration des services, plus ponctuellement en support de proximité, mais généralement nous n'avons plus collectivement la force d'assurer à la fois une infrastructure qui tourne et des services de qualité au quotidien.

Si vous avez une expérience ou une envie de faire du support de proximité, de la médiation ou de la modération ; si vous avez déjà des connaissances en administration système, idéalement sur kubernetes, vous êtes peut-être nos sauveuses et sauveurs. Si vous avez en prime envie de travailler dans une équipe d'excellente humeur mais globalement débordée, et donc pas peur d'être accueillies et intégrées avec peu de formes et un accompagnement modeste au début (soyons honnêtes), alors définitivement venez nous contacter sur Matrix.

 
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from Aler Pus Lon

Un verre d’eau était posé devant son visage. À moins que ce ne soit lui qui s’est mis le visage devant le verre d’eau. Il ne s’en souvenait plus, et au fond cela n’avait que peu d’importance. Cela aurait pu être un verre de jus de fruits, ou encore un verre vide, s’il y réfléchissait un peu. Le problème n’était pas que le verre d’eau soit en face de lui – ou qu’il soit en face du verre.

Non, la question de l’emplacement d’un verre d’eau dans son espace vital n’avait d’importance que parce que la cause de son arrivée devant son visage lui était inconnue.

Il n’était pas endormi, et ne devrait pas souffrir d’Alzheimer ou toute autre maladie dégénérative de la mémoire à son âge. Pourtant, un verre d’eau était devant lui, et il ne se souvenait plus pourquoi. Sans bouger sa tête posée sur ses bras repliés, eux-mêmes posées sur la table de la salle à manger, Alix analysa ses alentours. La table n’était pas mise, pas encore. Cela ne serait tarder, se dit-il cependant, car la télévision était allumée et il entendait vaguement son père s’affairer derrière lui. Un rapide coup d’œil vers l’horloge holographique lui confirma sa pensée.

12 h 48.

Dans 11 minutes, sa mère entrerait dans leurs appartements, et dans la minute qui suivraient, Alix et sa famille mangeraient pendant exactement 1 h 26 pour leur permettrait 4 minutes pour ranger un peu la table et partir en direction des salles au centre du bâtiment.

Il ne devait pas être en retard, pas aujourd’hui, quitte à manger moins que d’habitude.

Il se releva de sa position, prit le verre d’eau et l’observa de plus près.

Il ne se souvenait vraiment pas de depuis quand ce verre d’eau était devant lui.

— « Papa ? C’est toi qui as mis le verre d’eau ‽ »

Le silence fut sa seule réponse. Son père semblait ne pas l’entendre, trop occupé dans la cuisine à faire il-ne-savait-quoi –

Enfin, si, Alix ne devait pas être de mauvaise foi. Il savait ce que son père faisait.

Il faisait la même chose qu’il faisait tous les mois. Il faisait le repas. Le même repas chaque mois même, un repas léger, facilement digérable et mangeable, mais qui contenait quand même assez de nutriments pour pouvoir tenir lors d’une réunion de deux heures. Accompagnant son pat simple, une salade de fruits fais avec des fruits et des légumes du coin, voire de la planète. Une espèce de tomate, évoluée étrangement sous l’étoile 41 Lyncis (aussi nommé Intercrus) ou bien une pomme de terre donc la peau était devenue dure comme la pierre quasiment.

— « Papa ? »

Ce dernier sortit enfin de sa cuisine. Sans un mot, il lui tendit juste des couverts. Le message était clair : < Fais la table au lieu de parler >. Une fois la porcelaine en équilibre précaire dans les bras du jeune homme, il se retourna et plongea une fois de plus dans la cuisine.

Alix soupira. Il n’y avait pas grand-chose d’autre à faire, se dit-il en s’approchant de la table. Il avait compris assez vite comment cela fonctionnait entre adultes dans sa famille : pas de réponse pour les questions stupides.

Pas de réponse pour Alix.

Pas de réponse pour son verre d’eau.

Alors Alix réfléchit à autre chose.

Il n’y avait pourtant pas beaucoup de sujets auxquels il aimait penser. C’était souvent top dur pour lui, ses pensées allaient dans tous les sens au mieux, ou lui échappaient au pire. Un cerveau vide de voix, où même formuler sa parole lui était prenant en énergie.

Un moment, c’était une gorge nouée. Il émettait des sons aigus mélangés à des sons graves, avant de tousser. Le souffle lui manquait alors bien assez vite, et il devait se résoudre à ne rien dire.

Un autre, sa voix devenait brouillée, entrecoupée. Il répétait sans cesse les mêmes syllabes jusqu’à ce qu’il soit obligé de laisser tomber.

Bien sûr, chaque abandon lui venait surtout à cause du regard des autres. Ils le fixaient d’un regard noir et impatient. Certains se détournaient de lui, d’autres finissaient sa phrase à sa place.

Pas de temps pour Alix. Pas de temps pour lui qui ne parlait pas.

< Pauvre Alix >, aurait-il pensé.

S’il en avait l’énergie.

Il termina de mettre les couverts, séparant les fourchettes des couteaux suffisamment. L’assiette est placée au centre, devant la chaise ; il en avait trois, comme le nombre de chaises à la table.

Sa tâche terminée, il se rassit. Il ne lui restait que cinq minutes à attendre, mais que faire pendant ces minutes ? Ses muscles lui semblaient lourds, et il n’avait vraiment aucune idée de quoi faire. Ouvrir son GSM et lire quelque chose ? Aller sur le Réticulaire ? Non, mauvaise idée, si sa mère le découvrait sur son GSM un peu plus d’une heure avant la réunion familiale, elle aurait sa peau.

 Alix entendait presque sa voix.

Au final, le temps qu’il prit pour penser à ce qu’il allait faire se suffit en lui-même, puisqu’il entendit la porte d’entrée s’ouvrir.

La mère d’Alix venait de rentrer.

— « Salut maman. »

— « Bonjour Alix. Je vois que tu es enfin levé. Es-tu prêt pour cet après-midi ? »

Pas comme la dernière fois, ni la fois d’avant. Et ne parlons pas de celles d’avant non plus tant qu’on y est…

Il se contenta de hocher la tête. Son silence fût prit pour une approbation et sa mère se tourna vers son père. Elle commença à lui poser des questions à lui-aussi, sur sa journée, sur ses projets.

Alix se laissa bercé par les voix. Leur propos coulaient sur lui, rentrant d’une oreille et sortant par l’autre. Il n’était pas interessé par les hobbys de son père, et encore moins par la journée de sa mère.

Les minutes passèrent rapidement pendant qu’il était dans cet état second. Une bouchée après l’autre. Le repas d’aujourd’hui était le même que le mois dernier, la texture la même. La tomate toujours aussi forte, toujours aussi verte dans la salade de fruit. Et pourtant…

Et pourtant…

C’était assez terne aujourd’hui.

§

Il va sans dire que, pour Alix, la procession vers la salle des réunions des Fuméchaudes faisait partie des plus longues qu’il connaît. Elle ne faisait bien sûr pas plus de mètres que n’importe quelle marche d’un bout d’une rue vers une autre. Physiquement, il ne s’agissait que d’une marche de quelques minutes, dont une d’entre elles se déroulait dans un ascenseur. L’appréhension de l’arrivée, cela dit, changeait toute la teneur de ce déplacement pour lui.

Et pas qu’à lui. Lorsqu’il ne se sentait plus vraiment respirer, dû au stress, il regardait ses parents et voyait comment eux aussi n’étaient pas naturels. C’était bien simple, eux aussi ne marchaient pas normalement.

Sa mère était une femme d’affaires qui avait toujours eu ce qu’elle voulait. La grand-mère maternelle d’Alix aimait à lui rappeler sans cesse les histoires d’enfance de sa mère. À peine sortie du berceau qu’elle marchait déjà avec l’aisance qu’elle maîtriserait à l’âge adulte. Sa mère se déplaçait avec une cadence qui la séparait des autres personnes qu’il connaissait. C’était un pas après l’autre, lentement ; elle marchait comme si elle mourait si son pied n’avait pas roulé avec son pas. Lorsqu’elle portait des talons, surtout les talons aiguilles avec les semelles compensées à la mode dans le Bras d’Orion en ce moment, elle rythmait la cadence de ses bras et de son corps avec le rythme de sa marche. Son corps entier avançait comme une personne (ah !), laissant derrière lui jalousie, envie ou peur.

Sa mère marchait comme elle pensait. Patiemment, mais sûrement, elle allait vers son objectif de la même manière qu’elle préparait ses plans pour obtenir ce qu’elle voulait. L’exemple le plus concret de cette personnalité était son mariage avec le père d’Alix. Elle l’avait vu au détour d’une rue, et sitôt ce dernier dans son champ de vision, elle avait su que cet homme serait le sien. Et même que la grand-mère maternelle d’Alix avait rajouté que, quand elle se disait prête à tout, elle ne l’avait pas dit à la légère.

Une femme imperturbable, voilà ce qu’était sa mère.

Or, même elle ne pouvait cacher le léger empressement dans ses pas. Son buste, d’habitude si droit, quasiment perpendiculaire au sol, penchait vers l’avant. Et ses pas étaient légèrement plus rapides que le “clak- … clak- …” synchronisé avec ses battements de cœur.

Et du côté de son père, c’était un homme simple qui connaissait sa place dans le monde. Le grand-père maternel d’Alix lui avait expliqué qu’il avait la démarche de ceux dont le monde ne refusait rien. ⁙  s’était-il crié une fois.

Alix ne voyait pas en quoi la famille de naissance de son père influençait sa manière de marcher… Alix ne marchait pas du tout comme son père, il n’avait pas la tête si haute…

Tout ça pour dire que cela le rassurait de les voir presser le pas. Ça les rendait humains, pour lui.

Cela les rendait comme lui.

Et ça, ce sentiment d’appartenance, il l’aimait bien.

Même si ce n’était que pour quelques minutes par mois.

Perdu dans ses pensées, il fit tout de même attention en entrant de l’ascenseur principal du bâtiment. Il ne devait pas rentrer dans ses parents, ils se rendraient compte qu’il ne faisait pas attention à ce qu’ils disaient. Enfin, moins que d’habitude.

Ses parents discutaient toujours en face de lui. Quelque chose en rapport avec une cousine ? Une injustice pour les descendants directs ?

Il pouvait être lent, mais pour les discussions purement positionnelles au sein de la famille, Alix avouait qu’il ne voulait même pas y écouter ou y participer. Il avait un peu la flemme. Un peu beaucoup même.

Cela étant dit, la discussion ne dura pas plus longtemps, car l’ascenseur arrêta sa descente et ils durent sortir.

Se tenait devant eux le dernier couloir, et au fond de ce dernier, une porte en bois massif violet. Derrière cette porte faite d’un chêne ayant muté également bizarrement sous l’étoile Intercrus se trouvait la fameuse salle de réunion du clan.

Son père toqua une fois.

Quand Alix avait été plus jeune, quand il cherchait encore à comprendre le monde qui l’entourait et que ses yeux brillaient de curiosité – d’après sa grand-mère maternelle –, il se demandait pourquoi son père ne toquait qu’une seule fois : toujours de la même manière d’ailleurs ; une fois, au milieu de la porte, vers la gauche, à l’opposé de la clinche. Il avait alors regardé comment les autres toquaient. La mère de son arrière-petite-cousine devait toquer cinq fois, tandis que son cousin 'Tis (qui était techniquement son cousin germain éloigné au 1er degré, mais au vu de la différence d’âge entre eux, était resté son cousin) devait toquer deux fois. Il avait émis l’hypothèse que la distance avec la Matriarche dictait le nombre de fois qu’il fallait frapper la porte, mais son oncle toquait aussi qu’une fois alors qu’il n’était que son gendre. Il avait compris que cela dépendait de ce que la Matriarche voulait.

Bref, tout ça pour dire que son père frappa une fois, attendit quelques secondes avant d’ouvrir la porte et de rentrer, Alix et sa mère aux talons.

Comme d’habitude, on aurait pu entendre une mouche voler. Personne ne parlait, ni ne bougeait ou ne faisait du bruit, ce qui avait toujours impressionné Alix autant que cela lui faisait peur : sur les 30 personnes présentes physiquement et les 20 autres en ligne, aucune ne faisait du bruit.

Alix avait toujours peur de trébucher sur une chaise ou se mêler les pieds et tomber. Dans un tel silence, l’attention se serait portée sur lui.

Et ce n’était pas une bonne attention. Ah ça non !

Il arriva à sa place sans encombre.

Première étape de passé. Maintenant, il suffisait qu’il fasse semblant d’écouter et qu’il se fasse tout petit assez que pour passer inaperçu.

Facile, il avait 22 réussites à son actif !

Il venait de se plomber l’ambiance tout seul…

— « Christelle n’est pas encore arrivée ? C’est quelque peu étonnant… » La voix de sa tante lui fit l’effet d’une piqure d’insecte, et il tourna la tête vers elle.

— « Il y a encore quelques minutes avant que Mamy n’arrive, ne nous réjouissons pas trop vite. »

L’homme qui avait répondu était un des neveux de la Matriarche.

Comment s’appelait-il déjà ?

Eddy ?

Ody ?

Odieux, ça, c’est sûr, mais Alix ne connaissait plus le prénom.

Bah ! Jusqu’à ce qu’il s’en souvienne, ce sera Odieux.

Les discussions autour de lui ne reprirent pas, et le silence s’installa une fois de plus. Tous autour de la table se regardaient et se jugeait, leurs yeux fixant telle ou telle personne pour des raisons qu’Alix ne connaissait pas, mais se doutaient, allaient être expliquée lors de la réunion.

Ladite Christelle rentra en panique, brisant le silence. Tous tournèrent leurs regards vers elle, et Alix, bien qu’assez éloigné de l’entrée, vit avec précision ses épaules atteindre ses oreilles. S’étant faite toute petite, elle s’installa à l’extrémité de la table centrale.

Sa position signifiait deux choses : elle allait parler lors de la réunion, mais elle n’était pas assez importante que pour se rapprocher de la Matriarche.

Elle avait de la chance, car à peine deux minutes plus tard, et Alix s’autorisa un regard vers l’horloge qui annonçait l’heure actuelle – 14h 39 –, la Matriarche rentra. Dès le premier pied passé dans l’antre de la porte, tout le monde dans la salle se leva.

Alix le fit une demie seconde plus tard, quasiment imperceptible. Il était lent, après tout, tout le monde le savait, alors personne ne le fit remarquer. Ni maintenant et ni plus tard…

Doucement, sans fanfare, la Matriarche s’avança. Elle n’en avait pas besoin, de fanfare. Chacun de ses pas, de ses “clock – clock”, dont un sur d’eux était soutenu par le “tump” de sa canne, coupaient le silence au couteau. Même avec l’âge, elle se s’était jamais tassée sur elle-même, toujours droite. Le regard vissé devant elle, elle ne s’avança ni trop lentement ni trop rapidement, jusqu’à son fauteuil en tête de table. Une fois assise, elle balaya de son regard l’assemblée : le signal pour qu’ils se rassoient. Une fois cela fait, elle dit d’une voix forte :

— « La sixième réunion hebdomadaire du jeudi 39e du Printemps de l’an 49 commence. »

Alix n’avait pas besoin de regarder l’horloge pour savoir qu’à peine eu-t-elle finit de dire sa phrase, que cette dernière affichait 14h40. Mamy n’était jamais en retard et toujours ponctuelle.

§

Il n’aura pas fallu vingt minutes pour qu’Alix commence à s’ennuyer.

Pas que cela le surprenne, bien sûr, mais quand même… vingt minutes étaient un nouveau record.

Il s’attendait à ce que plus de choses se passent en un mois. Mais il semblerait que ce printemps-ci, pas grand-chose ne se soit déroulé. Ce n’était pas forcément une mauvaise chose, puisque cela pouvait dire que la réunion ne durerait pas.

Le contrepied d’un tel fait, comme un prix ou un sacrifice à faire dans l’espoir d’obtenir une bénédiction ou autre, était que le temps passait lentement. Très lentement.

Les meilleures réunions, ce sont celles qui – et loin l’idée qu’Alix soit sadique ! – mettaient en scènes des échecs ou bien des trahisons. C’étaient toujours celles-là où il y avait des retournements de situations. Alix pouvait alors fixer du regard les membres de sa famille et analyser leurs mimiques sans soucis : que ce soit les animosités ou les alliances sous-jacentes.

Et bien sûr, au centre de ce chaos ordonné, se trouvait toujours Mamy, la Matriarche Fuméchaude.

En pensant à elle, Alix dirigea son regard discrètement vers sa grand-mère. Cette dernière considérait ce qu’un oncle lui présentait. Alix tenta de se reconcentrer quelque peu, mais abandonna vite lorsqu’il entendit parler de < propositions d’alliance avec une entreprise du système stellaire adéesse sept-mille deux cent cinquante et un >. En plus de n’en avoir rien à faire de ce genre d’alliance de sous de table, il ne connaissait pas de système nommé adées –

Ah, ADS 7251… Il parlait du système stellaire ADS 7251…

Maintenant qu’il y faisait attention, il voyait le nom dans les notes de l’oncle.

Ça ne changeait en rien son propos.

Vingt minutes plus tard, il avait entendu des promesses quasi irréelles de profits, des questionnements sur l’image des Fuméchaude et, bien sûr, le futur anniversaire de son cousin. Cela continua le même cirque les vingt suivantes.

Il s’ennuyait sec.

Puis se fut enfin le tour de Christelle. Elle se releva sur sa chaise, et commença à parler d’une zone constructible dans le Continent 10. Elle voulait réutiliser l’espace laissé à l’abandon pour un projet… Alix n’avait pas bien entendu, une sorte de zoo ? Refuge ? Il avait perdu le fil.

Les “adultes” autour de la table s’offusquèrent, sourirent ou acclamèrent la proposition. Alix zona un peu, avant de revenir en entendant l’accord accordé par Mamy.

— « Je vous remercie Mamy ».

Christelle avait sa terre.

— « Était-ce là tous les points du jour ? » demanda l’ainée de la pièce après avoir laissé le silence planer un peu.

La Matriarche regarda le reste de l’assemblée. Christelle en profita pour se rasseoir, sans aucun doute rassurée que sa présentation se soit déroulée sans accroc, comme elle l’avait prévu. Mais personne n’avait d’autre chose à rajouter.

Alors Mamy acquiesça une fois. Puis deux. Puis elle referma d’un bruit sec le journal en face d’elle.

— « Dans ce cas, je vous laisse retourner à vos préoccupations. Au mois prochain. »

Elle se leva, l’assemblée suivit son geste – Alix avec une demie seconde de retard, encore – et elle quitta la pièce comme elle était entrée : à son rythme.

Cela donna l’occasion à Alix d’observer l’instant précis où, une fois Mamy loin de la salle, le soulagement se propagea parmi les membres de la famille. Des épaules se relâchèrent et des discussions murmurées recommençaient, et les oncles, tantes et cousin·es se détournèrent du centre du local, et, à intervalle irrégulier, s’avancèrent vers la sortie.

La réunion mensuelle était finie, et le calvaire qu’elle apportait aussi.

Et Alix était là. Il reprit une respiration normale – il n’avait pas remarqué que sa respiration s’était accélérée, les battements de son cœur se synchronisant avec celle-ci et ses mains devenant alors moites de sueurs ; ce que son inconscient considérait comme danger était passé, la tempête était partie et Alix pouvait être calme. Il essuya ses mains discrètement sur son pantalon.

Il se cogna aussi la jambe sur la table, car en voyant ses parents partir sans lui, il s’était relevé brusquement. Bravo pour la discrétion.

Alors qu’il les suivait, la tête baissée, il remarqua que sa vue était brouillée par ses mèches de cheveux du front, ses franges. Il ne voyait que ses pieds, et non la direction qu’il empruntait – bien qu’il la connût par cœur, à force – et dépendait entièrement sur ses parents pour le guider ; le “clack-clack” rapide de sa mère, soutenu par le “cluck-cluck” plus lent de son père.

§

Si on programmait le planning quotidien d’Alix Fuméchaude, on trouverait le temps bien vite long. Le·a secrétaire chargé·e d’un tel travail n’aurait de quoi s’occuper que pendant un jour sur le mois, voire deux dans les rares exceptions. Iel aurait vite intérêt à trouver un hobby pour compenser le manque d’action et le fait que, concrètement, il n’y avait rien à planifier.

Alix avait fini l’éducation obligatoire depuis longtemps – c’est faux, seulement cinq ans – et n’avait jamais cherché à faire plus. Il s’était rempli les journées pendant un temps de diverses formations et de passage de permis. Une fois cela fait, il était parti participer à différents voyages initiatifs. Pas par plaisir pour lui ni par envie, sa mère refusait juste, encore à cette époque, la réalité qui était que son fils soit un flemmard. Ces voyages avaient permis de cacher cette inactivité aux autres membres de la famille – ils le savaient « stupide », il aurait été horrible pour elle qu’ils rajoutent le titre de « paresseux » à son palmarès ! Après deux ans, pourtant, la ruse fut découverte et Alix put enfin rester un peu chez lui.

Autant dire qu’il n’avait aucune obligation autre que celles communes avec les autres petits-enfants de la Matriarche. Du côté réseautage, ses rares amis étaient occupés avec leurs propres vies et carrières, et ne se regroupaient que rarement.

Rarement, certes, mais pas jamais, puisqu’une de ses amis avait envoyé un message sur le groupe privé commun à peine fut Alix de retour chez lui.

✉ ⟠TamTam⟠TamGSM → ⟠Alix.le.terrien⟠AlixGSM et al : « Quelqu’un partant pour une soirée cool à Caffé Inné ? »

Alix avait levé la tête. Il avait regardé un moment ses parents, avant de reposer ses yeux sur le téléphone.

✉ ⟠Alix.le.terrien⟠AlixGSM → ⟠TamTam⟠TamGSM et al : « Je suis sur Fuméchaupolis. Je suis partant ! »

D’autres confirmations furent envoyées ensuite, mais pas tout le monde pu accepter l’invitation.

✉ ⟠Alix.le.terrien⟠AlixGSM → ⟠TamTam⟠TamGSM et al : « C’est quoi l’adresse déjà ? »

Il n’avait jamais posé les pieds dans un café avec un tel nom, et la réponse qui lui fut donnée le réconforta dans cette idée.

Au 12, rue de Josse, Portail-de-Bois ? C’est en dehors de la Vieille Protection… À ce qu’il parait, c’est un chouette endroit. C’est bête que je n’aie jamais pensé à y aller…

Il envoya une réponse affirmative. Il arriverait dans vingt minutes, Tam lui répondit qu’elle serait là dans quinze. Les autres participants aussi.

Il prit ses affaires, pas besoin de se changer.

Il sortit.

Il marcha quelques minutes.

Il prit le tram.

Il marcha de nouveau quelques minutes.

Une fois devant le café, il attendit. Tam arriva, habillée sobrement. Elle venait de sortir de son boulot, sans doute.

Ils entrèrent tous les deux et, après quelques minutes, se retrouvèrent à une table. Un à un, ses amis arrivèrent. Tous également habillés sobrement. Alix faisait un peu tache avec ses habits colorés.

Une fois le dernier de ses amis arrivé, Alix ne put que sourire. Il les écouta, les regarda et participa de temps en temps à la discussion.

Il était tablé à une table de huit, alors qu’ils n’étaient que cinq. Cela n’avait pas beaucoup d’importance, mais Alix fixa du regard les chaises vides. Il manquait quelque chose ici, comme il manquait quelque chose à Alix.

Un corps sans rien pour l’habiter.

Les chaises restèrent vides toutes la soirée, sans jamais être prises.

Il se sentit bien seul lorsqu’il reprit le chemin du retour, quelques heures plus tard. Les au revoir faits, les « à la prochaine » échangés… la routine reprenait.

Demain, Alix ne ferait rien.

𓆾𓍩𓎌𓏮

 
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from Nasra's games

Petit article de présentation de Rhino Linux, une distribution à part dans le paysage des distributions basées sur Debian/Ubuntu.

Rolling Release ?!?

D'abord, un peu de définition !

Dans le domaine du développement logiciel, l'approche rolling release (littéralement « publication roulante », soit « publication continue ») fait référence à un système de développement logiciel en continu, par opposition au système par version, où l'on ne procède à des mises à jour en production qu'à la fin du cycle de développement d'une version du logiciel ou du système tout entier. Il est notamment utilisé par certaines distributions GNU/Linux. Un système rolling release est généralement implémenté par la mise en œuvre de petites et fréquentes mises à jour. Cependant, appliquer des mises à jour régulières ne signifie pas nécessairement faire usage d'un système en rolling release. Pour qu'une telle dénomination s'applique, les développeurs doivent utiliser une méthode de travail avec une branche unique, par opposition à des versions spécifiques à une étape du cycle (par exemple versions de développement, de test et de production). Dans un système de rolling release les mises à jour sont généralement fournies via un gestionnaire de paquets à travers une connexion internet.

Source : Wikipédia

Donc, si on résume, une distribution rolling release c'est une distribution où vous avez les dernières versions des logiciels et paquets disponibles, tout le temps, presque en temps réel avec les sorties des logiciels.

Avantages et inconvénients

Quelques avantages et inconvénients des rolling releases !

Avantages

Les avantages sont nombreux, notamment avoir les derniers kernels système permet d'avoir un support matériel au top ! Les dernières avancées en terme de pilotes, de gestion graphique sont très utiles pour les joueurs. Vous avez aussi accès aux derniers correctifs de sécurité en direct ! Les dernières évolutions en terme d'interfaces graphiques (Gnome, KDE...) sont directement accessibles !

Inconvénients

Le fait d'avoir les toutes dernières versions des logiciels et applications vous demande de faire des mises à jours régulières. Les logiciels ou paquets ne sont pas suffisamment testés pour être mentionnés “stables” et peuvent causer des soucis de compatibilité, des bugs... Il faut donc savoir mettre les mains dans le moteur et savoir s'en sortir ! Les dernières versions peuvent aussi contenir des failles de sécurité (rapidement corrigées, mais vous êtes un peu le cobaye)...

De la difficulté entre récence et sécurité

Les distributions rolling release (comme les distributions à base de Arch) ont souvent des “garde-fous” temporaires. Soit les paquets ne sont pas intégrés tout de suite dans la distribution, ils sont testés avant par l'équipe, soit on procède à une version “testing” de la distribution (et on s'éloigne de la définition de rolling release) avec déploiement général.

En terme de sécurité, il vaut mieux avoir un système stabilisé, connu, et patché qu'un système trop récent. C'est notamment le cas des distributions Debian : stables mais pas récentes en terme de version de kernel, de paquets...

Toute la complexité et le dilemme des distributions Linux (et plus largement de chaque projet informatique) c'est de pouvoir proposer des mises à jour récentes (mais pas trop) et de la sécurité (mais pas trop ancienne).

Rolling Release, un modèle de développement

Les fans d'Arch Linux jugent généralement Debian et son monde comme quelque chose d'un peu archaïque. Debian étant une des premières distributions Linux (fin 1993), elle profite de l'expérience de nombreuses personnes. Elle est connue, et sa communauté permet son intégration dans énormément d'infrastructures réseaux. Ubuntu profite de cet éco-système pour se développer.

De l'autre côté, Fedora propulsée par RedHat offre des possibilités qui se rapprochent le plus possible des rolling release sans en être. C'est un modèle de développement : la communauté et Fedora “testent”, c'est déployé dans CentOS Stream, qui reteste, puis dans RHEL, la distribution payante pour les professionnels qui veulent du sécurisé et stable.

Rhino Linux, comme un entre-deux

L'avantage de Rhino Linux c'est de prendre les avancées de la communauté d'Arch, d'y intégrer leur fonctionnement (le gestionnaire de paquets Pacstalls) et de l'adapter au monde Debian/Ubuntu qui adore le versioning de ses distributions (experimental, testing, stable, intermediaire, LTS...).

Autre avantage de Rhino Linux, celui de proposer Unicorn, un fork de XFCE pensé pour la modernité.

Le but de cet article n'est pas de vous faire passer à Rhino Linux, mais juste de vous découvrir cette distribution, et d'en profiter pour parler de rolling release ! Donc, testez et vérifiez si cela correspond à vos envies de distribution !

 
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from alberto12

5 Important Attributes You Need to Consider Before Ordering Your Custom Caps

The vast stock of headwear products makes Adams a top choice for customers in the market. Over the last 25 years, Adams have introduced variety of styles in their ever growing collection of caps, giving consumer market a great flare of choice in between different types of products. It is one of the primary reasons why it has become a very big name in the highly competitive circuit of headwear manufacturing, covering all types of customer sections and markets. All the headwear products of Adams are not only manufactured for the general community usage, but they are also being heavily preferred by the corporate sector as well. Their smart usage in promotional marketing activities has precisely elevated their status as the top marketing tool for companies. Because of their routine usage in the community, many companies like to utilize them as their go-to branding product, customized with right company logos and slogans.

A Little About Adams Caps & Headwear Products

Adams has certainly achieved a reputable status in the market in terms of manufacturing quality range of caps. They have successfully grasped a huge section of customers in the market due to their fabulous range of products. Made with dedicated precision, the headwear products of Adams are quite remarkable in quality and provides flawless durability throughout the years. Apart from the general consumer market, the demand of Adams AD969 caps is simple quite outstanding in the commercial sector as well. Just as defined above, the companies that are looking to use these caps as their promotional marketing tool, always choose the headwear products of Adams over other companies in the market. There are various attributes that makes Adams as their go-to brand, in which the quality is one of the biggest reasons behind their choice. While selecting a cap or any headwear product, you need to consider few points before finalizing any order. Below, we have discussed some of the important points that you must need to keep in mind before buying any cap from the market. Let’s quickly take a look at those points in detail below.

Key Factors to Remember While Buying Custom Caps Choose the Perfect Material

First of all, you need to look at the quality of material before making any final decision on the purchase of any cap or other headwear item. This is very important because you need to choose the material of your caps based on the priority of their usage. There are various kinds of fabrics used in the manufacturing of caps, precisely selected according to the conditions of its usage. From polyester to wool, felt to straw and more others, there are different kinds of material options available for caps, giving you a perfect choice according to your desired preference.

Pick the Right Style

Next, you need to pick the right style for your caps, keeping in view your own preference as well as market trends. There are various kinds of cap styles available in the market, perfectly made according to the demands of different customer section. You need to pick the right one among them, by carefully looking into their detailed attributes. Some of the cap styles that are popular in the market includes fitted back, snap back, velcro and more others. It is up to you to choose the best one among them, rightly as per your outfitting needs.

Choose Trendy Colors

Next up, you need to choose the impeccable color for your caps, rightly to imitate the perfect overall presentation. The selection of a specific color is very important because it depicts the overall visual theme of your caps. It is totally up to you to choose those colors that fits best on your styling. If you’d like taking on light colors, then white, grey or any other shade will suit best for you. Whereas if you like taking on lively colors, shades like black, dark blue and similar will be your perfect choice.

Select the Best Size Now, you need to select the best size for your caps that fits perfectly on your head. It is quite important because many times, people end up selecting the most worst size of caps for themselves, which precisely looks quite horrible and weird on them. It is therefore very important to know your appropriate size first, and then select the caps according to that.

Compare the Pricing Lastly, you need to compare the pricing of different caps with each other, rightly to select the best offered rates available in the market. It is quite crucial because it lets you know that whether your designated provider is offering the right pricing or not. There are many vendors operative in the market that offers additional or false pricing on these caps. Therefore, you need to conduct some research yourself before finalizing any order, so that you can save a good amount of money.

Final Words Caps and hats plays an essential role in your overall styling, therefore should be always chosen very precisely by keeping the above factors in mind. Right now, the market is flooded with different types of caps and hats styles that are perfectly crafted with stunning precision, as well as unique creativity. It certainly depends on you the pick the best one among them after analyzing your requirements and usage preferences. Your caps should look pretty decent and sophisticated, allowing your overall personality to look classy with it.

 
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from Quelques textes un peu trop longs pour mastodon (garanti 0% de matière IAsse)

Writing a Letter
1904–1910
Herbert G. Ponting (British, 1870 - 1935)

Writing a Letter 1904–1910 – Herbert G. Ponting (British, 1870 – 1935) — https://www.getty.edu/art/collection/object/1043VF

Il y a quelque chose que je pense fondamental dans mon activité de programmation (quand j'ai le temps, ce qui est de moins en moins le cas, mais j'aime toujours autant ça) : quand on est lancé, on se sent porté par quelque chose qui n'est pas vraiment conscient, une espèce de flot de pensées qui s'enchaînent toutes seules, et d'une certaine manière le programme s'écrit tout seul aussi. On ne voit pas passer le temps. Au début, bien sûr, quand on maîtrise mal un langage de programmation, on doit “traduire” un besoin qu'on se formule en langage plus ou moins naturel dans la tête, en utilisation correcte des constructions disponibles dans le dit langage. Parfois on pense encore dans un autre langage de programmation, et on a tendance à essayer de “traduire” de l'un dans l'autre, ce qui n'est pas très efficace, et conduit souvent à mal utiliser les concepts du nouveau langage à apprendre. Par exemple pour passer d'un langage fonctionnel à un langage objet, il faut accepter de penser différemment. Au début on s'interrompt pour lire la doc, regarder des exemples, etc., et c'est un peu laborieux. Mais ensuite c'est comme avec une langue étrangère qu'on parle bien : on pense directement dans cette langue, on ne traduit pas. Dans l'apprentissage d'un nouveau langage de programmation, le moment où l'on réalise qu'on pense directement avec les concepts de ce langage, c'est très gratifiant.

En lisant récemment l'article Can you translate a book with DeepL? d'une traductrice professionnelle, je suis tombée sur un paragraphe qui colle exactement à la notion de flot de pensées ci-dessus : “Authors know the feeling, when they’re writing their book and the rest of the world seems to fall away: they’re in a rhythm where their full concentration is focused on one task. They can see the action and plot of their story in front of them, and the words seem to type themselves into the computer.”. Par ailleurs je comprends cet article comme expliquant que l'activité de traduction n'est pas une activité mécanique de passage d'une forme à une autre. On lit et on digère le texte original, et en quelque sorte on le “repense” dans la langue d'arrivée. Traduire (bien), c'est écrire. Et pour écrire bien, il faut être dans ce flot de pensées décrit dans la citation. L'autrice décrit l'activité de traduction qui s'appuie sur un premier jet produit automatiquement par DeepL comme pénible, parce qu'elle empêche d'atteindre cet état de “flot de pensées” où le texte s'écrit tout seul. C'est perdre ce flot qui rend l'activité pénible, qu'on y “gagne” du temps ou pas. L'article est d'ailleurs intéressant aussi pour la mesure de temps nécessaire, qu'on utilise un outil comme DeepL ou pas. Et finalement la question qu'on peut se poser à la fin, c'est : entre 1h agréable et 45mn pénibles pour la même tâche, que choisiriez-vous ? Ou même pire (vues les conclusions de l'article sur les cas étudiés) : entre 1h agréable et 1h15 pénibles pour la même tâche, que choisiriez-vous ? La question est vite répondue, n'est-ce pas ?

En retombant encore une fois sur cet article de Edsger W.Dijkstra On the foolishness of “natural language programming”, je me suis rappelée les grandes discussions à l'époque où tout un domaine de recherche en informatique travaillait sur la “synthèse” de programme à partir de spécifications en langage plus ou moins naturel. A l'époque je me disais : soit le langage de spécification est suffisamment précis pour que la traduction n'ait pas le choix, et alors on appelle ça un langage de haut-niveau avec son compilateur ; soit le langage de spécification n'est pas assez précis, et alors il reste du travail humain pour aller vers du code, on ne peut pas faire de “synthèse” automatique. On s'amusait de la direction suivie, en se disant que le langage ultime serait réduit à une seule instruction “Do What I Mean”.
Edsger W. Dijkstra argumente ici pour dire que compter sur un outil automatique pour “traduire” en code une pensée en langage naturel est totalement illusoire. La pensée est essentiellement ambiguë (heureusement), alors que le code pas du tout, tout aussi heureusement.

Bref, en reliant ces deux articles et ce à quoi ça me fait penser, je me dis qu'utiliser une IA générative pour programmer, ça a précisément les 2 défauts : – ça s'apparente à traduire avec DeepL, c'est-à-dire que ça remplace un travail d'écriture gratifiant en soi par un travail d'inspecteur des travaux finis essentiellement pénible, et avec lequel on ne gagne même pas forcément de temps – c'est le dernier avatar du rêve de la programmation en langage naturel, qui ne tient pas debout. Au lieu de penser directement dans le langage d'arrivée, on pense dans un langage de départ, et en plus on laisse faire la traduction par des outils très imparfaits.

 
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