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from Tanies

Ce texte est le troisième d'une série de textes consacrée à la suite de mon histoire publiée sur Lulu ; voir aussi le blog dédié et les explications associées

Le système de projecteur-écran continua de diffuser quelques rares communiqués pendant une petite semaine puis s'arrêta de fonctionner, pris dans une couche de Matériau dont l'épaisseur atteignait désormais le centimètre.

Le jour, mon prêtre continuait à officier comme si de rien n'était, malgré l'absence totale de fidèles. La nuit, des personnes attendaient leur tour en file indienne, sélectionnées selon d'obscurs critères (seuls les enfants en bas âge restaient visibles aux côtés de leurs parents) et encadrées par des agents armés. Les Tubes étaient apparus. Il y en avait une bonne dizaine qui se rejoignaient à présent place de la Cathédrale, s'y alignant en parallèles parfaites avant de se séparer à nouveau.

Les personnes s'allongeaient dans le Tube, le Tube se refermait, propulsait les gens vers on ne savait où, puis se rouvrait pour accueillir les personnes suivantes.

Peu à peu la lueur prenait corps. Cela ressemblait à une énorme vague, un tsunami qui aurait déferlé au ralenti d'est en ouest.

Je tenais le décompte des jours à la manière des détenus, sur une feuille de papier que je gardais précieusement dans une poche. Ma montre à mécanisme automatique était d'excellente qualité, elle fonctionnerait tant que je la porterais sur moi. Elle m'avait coûté assez cher mais je l'avais choisie avec soin. Et j'avais bien fait : l'argent n'avait déjà plus aucun sens en ce monde, contrairement au temps et à sa mesure.

Toutes les semaines, je me risquais à aller me laver à la fontaine Saint-Romain, quelques heures avant l'aube. La fontaine me fournissait aussi mon eau potable. Je pourrais me priver assez drastiquement de nourriture mais l'eau demeurerait un besoin vital. Aussi l'approche de la Vague m'inquiétait-elle beaucoup plus que la diminution de mes vivres – que je tentais par ailleurs tant bien que mal de contrer par la chasse de petit gibier : pigeons, corneilles ou rats que je tuais puis salais dans les règles de l'art.

Malgré mes restrictions alimentaires, je continuais à m'entretenir physiquement. L'emploi du temps régulier et immuable du prêtre m'avait permis de prendre confiance et d'élargir peu à peu la gamme de mes exercices nocturnes : jogging rapide autour de la nef ; séances d'abdominaux entre deux chaises. Soulèvement de bancs en guise de poids. Le prêtre, lui, conservait son rythme diurne, vaquant dans la Cathédrale de l'aube au crépuscule ; il s'arrêtait parfois devant l'écran, contemplait le Matériau qui le recouvrait, et se signait.

Mon activité favorite demeurait cependant l'escalade. Les différentes tours de la cathédrale n'avaient plus aucun secret pour moi : mes mains en connaissaient le moindre recoin. La Tour Saint-Germain était chapeautée d'un toit fort raide d'ardoises glissantes qui rendait l'accès à son sommet très délicat. La Tour de Beurre, presque aussi haute que sa compagne, était d'un abord beaucoup plus facile. À force de l'escalader, j'aurais pu m'y hisser les yeux fermés. La flèche était moins intéressante : haute, certes, mais sa partie raisonnablement escaladable était moins élevée que le sommet des deux autres tours. De ces points d'observation, je voyais avancer, nuit après nuit, le corps de la Vague. Je finis par saisir quelques détails supplémentaires à sa surface – des sortes d'excroissances, comme des bulles.

Mon prêtre restait en plutôt bonne forme, après tout ce temps. Alors que je commençais moi-même à éprouver quelques difficultés à me procurer de la nourriture, je finis par m'intéresser à ses propres moyens de subsistance. Localiser l'endroit où étaient entreposés ses stocks n'exigea pas beaucoup d'efforts. Je résistai cependant encore de longues semaines à l'envie de visiter ses réserves. Un matin vers 4h, finalement, n'ayant réussi à trouver à chasser, pendant la nuit, qu'un pauvre rat décharné, je n'y tins plus : je m'aventurai dans les quartiers du prêtre. Je connaissais sa routine, il n'aurait pas dû y avoir de risque à cette heure-là.

L'acuité sensorielle se trouve hélas exacerbée par la faim – contrairement à l'acuité mentale, dont le manque manifeste me fit stupidement oublier de prendre ce paramètre en compte. Après avoir fouillé quelque temps, m'absorbant complètement dans ma tâche suite à la découverte de sacs de riz en quantité probablement suffisante pour me permettre de survivre toute une année, je me retrouvai soudain face à face avec mon prêtre.

Son visage amaigri marqua la surprise, puis l'incompréhension lorsque je lui plantai mon canif dans la gorge. Je n'avais eu que quelques dixièmes de secondes pour me décider ; c'était de loin l'option la plus raisonnable, au vu de la situation. Il tenta de me repousser, mais ma lame l'avait déjà pénétré profondément : sa souffrance fut courte. J'attrapai aussitôt un grand bol pour éviter que son sang, qui coulait à flots, ne se trouve gâché, puis récupérai en hâte, à la cuillère, tout ce qui s'était déjà répandu sur le sol. Mon dégoût ne fut que de courte durée : mon corps se trouva rapidement revigoré par cet apport nutritif inespéré.

Il fallut alors s'occuper du reste. Il y avait de l'eau en abondance, le local était attenant à une petite cuisine aux volets parfaitement clos doublés de carton. Je déshabillai délicatement le cadavre, rinçai dans l'évier et à l'eau froide ses vêtements souillés de sang en récupérant l'eau dont je remplis deux jarres, puis les mis à sécher : mes propres vêtements, malgré leur qualité, commençaient à laisser à désirer, et l'hiver approchait. Je passai rapidement un chiffon mouillé sur l'ensemble du corps, puis entreprit de le démembrer avant que la raideur post mortem ne s'installe ( je disposais pour cela d'une ou deux heures grand maximum : il ne fallait pas traîner). J'étalai une grande nappe sur le sol, la couvrit de gros sel (il y en avait plusieurs pots sur place, mais je fis un rapide aller-retour afin de récupérer le nitrite de sodium), puis y disposai au fur et à mesure les morceaux découpés et désossés. Les intestins étaient intacts, je décidai de les conserver dans un bocal à part. Je fis de même avec les autres organes. Toute nourriture était précieuse, je ne savais pas quand je pourrais en retrouver de pareille qualité, si j'en retrouvais un jour.

Le gaz était évidemment coupé, tout comme l'électricité. Je poussai le luxe à me faire la cuisine en allumant un feu dans la crypte avec des cierges et quelques bâtons de chaise. J'en profitai pour fumer une partie de la viande en m'accordant une ou deux rasades de vin de messe.

Après des mois de restrictions et de dissimulation, j'étais à nouveau libre, et riche d'un stock de vivres particulièrement conséquent. Je fêtai dignement cette considérable amélioration de mes perspectives de survie.

Ayant achevé le tout par une bonne sieste, l'esprit parfaitement serein, je décidai de déménager dans la crypte – bien plus vaste que mon réduit en haut de l'escalier des Libraires. Celui-ci me servirait désormais à stocker mes affaires les plus précieuses : cahiers, carnets, matériel d'écriture, ainsi que quelques denrées non périssables que je récupérai du garde-manger du prêtre, au cas où cette réserve se trouverait dévastée pour une raison ou une autre.

 
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from Quelques textes un peu trop longs pour mastodon

Il y a bientôt 2 ans j'écrivais le billet De la paperasse à la numérasse

A la réflexion, je n'y change pas un mot :–)

J'ai l'honneur de figurer dans le magnifique ouvrage Le dico des mots extraordinaires

Et aussi dans quelques articles, comme :

Et aussi dans quelques pompages sans citation et sans vergogne :

 
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from dot

Pour ce tout premier billet (grand merci à Tedomum pour l’hébergement !), je souhaite expliquer pourquoi je pense que non seulement, Zotero peut servir de logiciel de prise de notes, mais de surcroît je pense qu’il peut être considéré comme un très bon logiciel de prise de notes.

Zotero, pour information ou pour rappel, se présente comme un logiciel de gestion de références (Wikipédia fr). S’il est connu dans le milieu universitaire et plus généralement dans le milieu de la recherche, je suis convaincu qu’il peut apporter bien des services à monsieur et madame Tout-le-Monde, car la gestion, le stockage et l’annotation de ressources diverses et variées, leur indexation et leur identification rapides, sont des besoins qui traversent nombre de professions − et plus globalement nombre d’activités.

C’est donc sur une activité précise − la prise de notes − que je vais me concentrer ici. Alors, pourquoi Zotero fait-il un très bon logiciel de prise de notes ?

Raison 1 : organisez-vous comme bon vous semble avec les collections et les tags

Dans Zotero, les documents et notes peuvent être organisées en collections et sous-collections. Si les collections peuvent s’apparenter à des dossiers, il y a tout de même 2 différences majeures avec les répertoires dont vous avez l’habitude dans votre explorateur de fichier habituel :

  1. un document peut appartenir à plusieurs collections ;

  2. Zotero autorise en un clic l’affichage ou le non affichage des documents et notes des sous-collections dans la collection parente (via le menu Affichage).

Il est donc aisé de reproduire une gestion hiérarchique de ses notes, telle celle que l’on peut trouver dans Joplin ou CherryTree par exemple, tout en bénéficiant d’une certaine souplesse. À titre d’illustration, on peut imaginer deux notes ou documents rangés, pour l’un, dans une collection “Pro” et pour l’autre, dans une collection “Perso”, mais se trouvant dans la même collection “À finir de rédiger”.

Par ailleurs, Zotero dispose d’un système de tags (Marqueurs dans son langage) non hiérarchique, assez classique mais efficace lui aussi. En effet, dans une collection, seuls les tags effectivement utilisés apparaissent dans la sous-fenêtre les listant (en bas à gauche), ce qui évite toute recherche infructueuse. De plus, 9 tags peuvent se voir attribuer une couleur qui marquera les documents et notes les portant. Ces 9 tags peuvent être rapidement appliqués à des documents en utilisant les touches 1 à 9 de son clavier.

En substance, quelle que soit la façon dont vous préférez classer vos informations, Zotero devrait satisfaire vos besoins.

Raison 2 : un éditeur simple et efficace, supportant le Markdown, le surlignage, et d’autres choses encore

Sobre, l’éditeur de note n’est pas pour autant austère. S’il peut occuper la partie droite de la fenêtre principale de Zotero, il peut également être ouvert dans une fenêtre distincte. Mieux, on peut ouvrir autant de fenêtres indépendantes qu’on le souhaite, permettant ainsi de disposer côte à côte plusieurs notes.

Le formatage du texte s’effectue soit via la barre d’outil, soit en utilisant la syntaxe Markdown (mais c’est bien un texte “stylisé” qui apparaît à l’écran).

L’insertion d’images, de tableaux et de blocs pour écrire les mathématiques peut s’effectuer grâce au menu contextuel, ou par glisser-déposer pour les images. Le glisser-déposer est également ce qui permet de réorganiser le texte : chaque paragraphe dispose d’une petite poignée permettant de le déplacer aisément dans le document.

Enfin, le surligneur est un outil qui mérite d’être mentionné : en effet, on ne le trouve pas dans tous les logiciels de prise de notes (loin s’en faut). Zotero, lui, propose 5 couleurs de surlignage.

Raison 3 : les notes peuvent être liées et constituer une base de connaissance de type “wiki”

Les notes, comme tout autre document dans Zotero, peuvent se voir attribuer des éléments dits “connexes”. L’association se fait en quelques clics ; elle est rendue très facile par le fait que la fenêtre de dialogue autorise la saisie de caractères permettant de retrouver quasiment instantanément l’élément à lier. Une fois les documents et notes liées (<– accord de proximité), un clic permet de basculer de l’un·e à l’autre.

Mais ce type de connexion est une méta-donnée : les liens entre les notes ne sont pas intégrés dans le contenu de celles-ci. Si l’on veut, à l’instar d’un wiki, établir un lien hypertexte entre les notes (ou entre une note et un document), on peut se tourner vers l’extension Zutilo qui, en un clic, copie l’adresse interne d’une note ou d’un document, qu’on pourra alors ensuite coller dans sa note (en fait, Zutilo fait aussi plein d’autres choses ! Mais cela sort du cadre de ce billet.)

Précisons également qu’un glisser-déposer d’une note dans l’éditeur copie son contenu. Utile pour fusionner des notes disparates en un même document.

Raison 4 : logiciel multi-plateforme, collections synchronisées… impossible de ne plus avoir ses notes sous la main

Non seulement Zotero tourne sous Linux, Windows, Mac… non seulement il permet la synchronisation de vos collections entre toutes vos machines (via un compte rapide à créer)… mais en plus il propose une version en ligne (la “Web Library”) où vous retrouverez vos notes et où vous pourrez les éditer comme dans le logiciel de bureau.

Si vous ne voulez pas vous prendre la tête avec un service de synchronisation tiers comme Nextcloud, OneDrive ou Dropbox, Zotero est parfait puisqu’il gère cela tout seul, de manière efficace (selon mon expérience) et transparente.

Tout ceci permet également d’envisager l’utilisation collaborative de Zotero : les bibliothèques (constituant un ensemble de collections) sont partageables, ainsi donc que les documents et les notes qu’elles contiennent. Ce billet, publié sur le blog francophone de Zotero, rend compte d’une expérience collaborative d’utilisation du logiciel entre 3 étudiants et leur professeur.

Raison 5 : c’est Zotero, avec tout ce que ça implique

C’est peut-être évident, mais ça mérite d’être rappelé : Zotero permet l’organisation et l’archivage de tout type de documents. Si vos notes s’appuient le plus souvent sur une ressource quelconque (un article en ligne, un pdf, un livre…), alors vous aurez grand intérêt à les organiser de manière “intégrée” à ces documents. Regrouper tout au même endroit, ça facilite quand même grandement la vie.

Au passage, rappelons également que Zotero dispose d’un lecteur pdf intégré très sympa à utiliser (surtout depuis sa version 6, sortie début 2022, qui est aussi celle qui a livré un éditeur de notes refondu) ; lecteur pdf qui permet les annotations et le surlignage. Et, cerise sur le gâteau, Zotero est capable d’exporter en un clic ces annotations et surlignage intégrés aux pdf, en une note.

De plus, si le Web représente pour vous la principale source de ces ressources (si j’ose dire), alors vous tirerez grand avantage des extensions pour navigateurs, permettant en un clic l’enregistrement et le classement d’une page Web, d’un article scientifique, etc.

Alors, tout est parfait ?

Zotero serait-il donc le logiciel de prises de notes ultime ? Comme souvent : cela dépend de vos usages. Les limites qui me viennent à l’esprit sont les suivantes, mais vous pourrez en identifiez d’autres selon vos habitudes et vos besoins :

  • les notes sont intégrées à Zotero. Elles ne constituent pas des fichiers indépendants, accessibles depuis votre explorateur de fichiers. Cela peut apparaître comme une limite si votre workflow repose sur la manipulation de notes comme fichiers. Toutefois, il faut souligner, d’une part, que les notes sont facilement exportables (au format Markdown notamment) et, d’autre part, qu’il est tout à fait possible d’ouvrir une note précise depuis l’extérieur de Zotero, en utilisant les liens fournis par Zutilo, comme mentionné précédemment ;
  • la synchronisation intégrée et l’interface Web supposent que vous acceptiez que vos données soient hébergées sur les serveurs de Zotero. De plus, peut-être risquerez-vous de saturer les 300 Mo offerts gratuitement ; il faudra alors songer à basculer sur une formule payante pour acquérir plus d’espace. Mais il est également possible de synchroniser ses documents via le protocole Webdav, sur un serveur Nextcloud par exemple. Ça nécessite de disposer d'un tel serveur (ou d'aller voir du côté de Zaclys par exemple) et de configurer tout cela, mais c'est tout à fait jouable.
  • si vous utilisez massivement les liens croisés entre notes, alors Zotero sera sans doute moins agréable à utiliser qu’un Zettlr par exemple, qui pousse la simplicité d’insertion de tels liens à l’extrême (il suffit de saisir [[ pour voir apparaître la liste de toutes les notes référençables). Les deux possibilités évoquées plus haut − l’utilisation des “connexes” ou l’insertion de liens avec Zutilo − fonctionnent parfaitement bien, mais la procédure est moins fluide que celle à l’instant évoquée ;
  • bien qu’il soit agréable et efficace, l’éditeur n’est pas pourvu de tonnes de fonctionnalités comme celles qu’on peut trouver ailleurs. Ici, pas d’intégration de Mermaid pour produire des diagrammes, pas de listes à cocher, pas de comptages de mots ou de caractères.

Conclusion

Vous l’aurez compris, à mes yeux la balance avantages/inconvénients penche très largement en faveur des premiers, et j’espère vous avoir donné envie d’expérimenter Zotero comme logiciel de prises de notes. Et si vous avez aimé ce billet, n’oubliez pas de cliquer sur le pouce bleu et la cloche n’hésitez pas à le commenter sur ce toot Mastodon.

 
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from Tanies

Ce texte est le second d'une série de textes consacrée à la suite de mon histoire publiée sur Lulu ; voir aussi le blog dédié et les explications associées

Mon repos fut de courte durée. Les portes de la Cathédrale ouvrirent dès 6 heures du matin, sans doute pour que les gens souhaitant passer leur journée à l'abri dans l'édifice puissent entrer avant les premières lueurs de l'aube. Il y avait beaucoup moins de monde que la veille ; la plupart étaient des personnes isolées venues avec un sac contenant des provisions pour la journée.

Un système d'écran, de baffles et de projecteur mis en place pour Pâques fut rapidement détourné afin de diffuser les communications émanant de l'Élysée (il n'y avait plus aucune autre source d'informations à distance). Était-ce la particularité du lieu ou la progression rive droite s'avérait-elle moins avancée que rive gauche, toujours est-il que la couche de Matériau demeurait indécelable sur les fils et le reste du matériel électrique.

Vers 10 heures, un grésillement se fit entendre et l'écran afficha à nouveau l'image du président. Ce dernier invitait la population au civisme sur fond de scènes d'émeutes et rappela qu'il était extrêmement déconseillé de s'exposer à la lumière directe du soleil. Des distributions de produits de première nécessité seraient organisées chaque nuit. L'armée avait été réquisitionnée et coordonnerait l'accès aux Tubes. Le chef de l'État (ou ce qu'il en restait) fit une courte pause, caressant un temps la tête du Van lové dans ses bras ; le félin était moins gros que celui de la veille et fixait la caméra de ses yeux vairons. À partir de cette nuit, il serait formellement interdit de quitter son lieu de résidence. Seules les personnes occupant actuellement un autre lieu seraient autorisées à se déplacer. À cette fin, les transports routiers et ferroviaires fonctionneraient jusqu'à l'aube sous contrôle de l'armée. En cas de difficulté, les personnes devaient se rendre au poste de Police le plus proche où elles seraient intégralement prises en charge. Des rondes dédiées faciliteraient le processus.

La communication cessa après un bref gros plan sur le Van.

Un murmure parcourut la maigre assemblée. On ne se connaissait pas mais on échangea, confronté à la particularité de la situation. Il était difficile de véritablement comprendre que le monde avait irrémédiablement changé.

Le reste de la journée s'avéra pauvre en événements, avec pour unique activité de ma part quelques longues prises de notes et une vingtaine de tours de nefs en marche rapide. Je réintégrai ma cache dès 16 heures et tâchai de compenser mon manque d'exercice physique par une intense séance de pompes et de squats. Les mémoires de Nelson Mandela me revinrent à l'esprit – la façon dont cet homme avait pu se maintenir en forme des années durant en dépit de l'espace exigu de sa cellule. Je comptais bien m'en inspirer si la situation venait à perdurer.

À 21 heures, un bruit de bottes résonna dans la Cathédrale. Sans doute quelques dernières personnes à « raccompagner ».

À 22 heures, je redescendis et effectuai un prudent tour des lieux. Il n'y avait plus un chat (je me mordis les lèvres à cette pensée). Décidant qu'il était trop risqué de tenter une sortie en extérieur, je me contentai d'un footing discret au sein de l'édifice. Je me forçai ensuite à rester alerte jusqu'à l'aube, relisant et corrigeant mes notes dans un coin de chapelle.

À l'ouverture des portes, personne ne se présenta. Le prêtre resta un moment sur le seuil puis retourna vaquer à ses occupations. Je l'observai de loin, prenant toutes les précautions pour demeurer à la fois invisible et inaudible. Je finis par aller me coucher, la gorge nouée par la contrariété. Je ne serais donc pas l'unique hôte de la Cathédrale. Je m'endormis avec l'espoir que cela ne durerait pas trop longtemps.

Les nuits suivantes, ma routine s'établit rapidement. Après avoir vérifié qu'il n'y avait personne dans la nef (le prêtre conservait un rythme diurne en dépit de tout bon sens), je sortais à pas de loup, rejoignais l'un de mes départs d'escalade les plus propices à la situation (il y avait encore régulièrement des rondes, parfois même des personnes se risquant comme moi à l'extérieur) et gravissais prestement l'édifice. J'observais alors la ville déserte, tentant de comprendre ce qui se tramait à l'horizon. J'appréciais tout particulièrement la Tour de Beurre qui, outre le challenge physique pour atteindre son sommet, avait l'avantage de m'offrir un point de vue idéal.

Une lueur qui ne correspondait à rien de logique progressait d'ouest en est, gagnant en intensité au fil des nuits.

 
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from Wilson-Smith77

They Said me I'm sick with mental health problem But my sick is ghetto crime problem. Like the world is an fucking ghetto with sectarism tribes. And Now they Said I have some nodules in both lung fields 5mm. I smoke everyday since 18 years old. Now I'm 32. They want I see doctors everymonth. When I'm drunk Alcohol I'm realy sick. With low body temp. When I'm listening some black music I'm sick. I'm in sick World with sick people. my kitchen sink is clogged since six month ago. The rap music is for pious people because they are against homosexuality like church. I can't delete or change password of this old blog : https://fediverse.blog/@/Wilson-Smith77 There is 370 euros on my bank account on 01/21/2023 to next caf payment so 17 days for waiting . It's like 370/17 , 21.7647058824 euros, for me eat some food per day. The train cost 30 euros per week for go to campus. Very expansive life for me. Difficult for manage this wallet correctly.

 
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from Wilson-Smith77

Natural transhumanism occur with radioactivity, human to succeed over the centuries, to reinforce, transmutation generation by generation, for become more strong, in the face of these zones of non-survival, for modificate the genotype, for appropriate elements of plants and insects, for be like a stick insect, with regrows limbs, or salamanders. With the particularity for development of news organ body, genre webbed or skin petals under the arms for hover, good for high falling. Or see like a big skin pores, for absorbate some midges, and feed, like some plants species.

The nuclear bomb is a mercy blessing of god, nature recapture these own rights and glory all living species. Its an deliverance against intensive concrete wall, so its an abused nature for earth.

 
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from kaiyou

Sur le papier il débutait sans surprise. Un développeur pas si averti entouré d'un Internet pas si bienveillant. Rompu à l'exercice il avait même affirmé : « je n'écris pas pour être lu. » Ainsi soit-il puisque j'ai à nouveau des choses à dire, à la première personne.

Au fait !

Acides

Trois ans que l'idée a fait son chemin, et plus que jamais nous devons être outillé·e·s : en tant qu'individus et en tant qu'organisations, sur des volets technique, éthique, pédagogique, même légal.

Actions collectives pour une informatique démocratique, éthique et solidaire. Un bien grand nom pour publier simplement : co-créer et distribuer quelques contributions que nous ne savions plus où pousser ailleurs. Fournisseur d'identité, posters de communication, clusters d'hébergement, on y touche finalement à ce qui intéresse nos, et notamment mes dix doigts. Alors faute de podium pour y vanter quelques succès et autant de cauchemars, j'en ferai quelquefois le récit.

Envoyer du bois

Deux ans maintenant que le goût pour quelques materiaux m'avait traîné de rêve de laser-cut en conception procédurale, passant par les difficiles réalités du budget, de l'encombrement et de compétences finalement très modestes.

Conclu par un achat et un échange délicieux chez v1cious, l'exercice s'était révélé si instructif qu'on y a pris goût. Au meilleur de son volume le résultat encombrait tout un salon, générait quelques jouets sans luxe et son pesant en poussière.

MPCNC

Le remisage a dévoré l'acier et la place manque, aussi j'ai entrepris de reprendre en plus grand, mais plus pratique. Probablement quelques récits de menuiserie, de mécanique et de robotique.

Bidouille désobéissante

Puisque le quotidien me démange et que malgré la réserve : certaines absurdités méritent qu'on s'y attaque avec sérieux, mais dérision.

Il se peut que j'y expose quelques idées plaisantines.

Vaste programme pour 2023.

 
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from Wilson-Smith77

Sometime, without attention, I hide some things, and I reuse these later, but with narcotics, I forget.

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All my prayers go to Poutin, Zelenski, and Bachar Al ASSAD

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Sometime, I want better sleeping. Have a good recuperate. Feel good. Smell the positive things. So, to be calm and cool under my skin, the indoor or inside me. Smell me good in osmosis with the stars, have the evangelical vision, have the great news or novels, and no be polluted of my soul.

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Its like in democracy and republic no one found there own account.

 
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from Tanies

Ce texte est le premier d'une série de textes consacrée à la suite de mon histoire publiée sur Lulu ; voir aussi le blog dédié et les explications associées

En ce week-end de Pâques sur la place de la Cathédrale, l'ambiance était paisible, les passants déambulaient l'air heureux sous le soleil et les pigeons s'affairaient autour des tables en terrasse. Je contemplai un temps la flèche de Notre Dame de Rouen qui scintillait dans l'azur.

Les cloches se mirent à sonner. Il était midi. À mes pieds, un rayon de soleil miroita dans un résidu de flaque d'eau. Au même instant, un terrible sifflement se fit entendre, suivi presque aussitôt d'une énorme commotion.

À l'est de la ville, du côté de Sainte-Catherine, commencèrent à monter les fumées d'un incendie ; les flammes transformèrent bientôt la colline en brasier ardent.

J'observai les gens s'agiter progressivement. Au premier choc était venu s'additionner un second : les réseaux avaient cessé de transmettre.

Lassé de contempler mes congénères tenter de ranimer leurs smartphones et autres appendices tech, j'entrai dans le bar le plus proche et commandai un thé au comptoir.

Le barman me jeta un coup d'œil bizarre mais s'exécuta.

J'étais en train d'achever de verser mon breuvage idéalement infusé lorsque la télévision du bar reprit vie, délivrant l'image du président de la République assis à son bureau de l'Elysée, un énorme Van dans les bras. La même scène s'affichait sur l'Iphone que le barman avait, en désespoir de cause, abandonné sur le comptoir quelques minutes auparavant.

Le message délivré fut bref et précis : le monde avait amorcé une transformation radicale, il n'y avait pas d'alternative, toute résistance serait futile.

En ce moment même, un virus se propageait dans l'atmosphère. Il occasionnait chez l'être humain, au bout de quelques jours d'incubation et sous l'action de la lumière directe du soleil, une pétrification de l'intégralité de l'appareil digestif. La seule action raisonnable consistait à intégrer les Tubes actuellement en formation sur l'ensemble du territoire. Ceux-ci assureraient la survie des individus le temps du Grand Recouvrement, puis leur transfert vers leurs nouveaux habitats une fois la période de transition achevée. Le Gouvernement mettrait en place l'accompagnement nécessaire. Il était conseillé de suivre les directives des Forces de l'Ordre dans le plus grand calme. Une fois au sein des Tubes, les personnes auraient accès au Nouveau Réseau et pourraient prendre des nouvelles de leurs proches comme du reste du monde. Il était recommandé d'éviter toute exposition au soleil tant qu'un Tube ne serait pas disponible à proximité – ce qui prendrait au plus une semaine pour les endroits les plus reculés, et quelques jours pour les grandes villes.

Les écrans redevinrent muets.

Je payai tranquillement ma consommation. Le barman me regarda faire, halluciné.

Je fus surpris, en entrant dans la Cathédrale, par le monde qui s'y trouvait. Les gens ne voulaient pas tenter le diable, cela pouvait se comprendre.

Je m'installai sur une chaise dans la nef. Je ne pouvais songer à pénétrer dans ma cache : l'escalier était exposé aux regards. Au-dessus de ma tête, la Vierge à l'Enfant me narguait en silence sur l'un des médaillons de clef de voûte.

À un moment, un prêtre fit son entrée.

Je ne savais si c'était l'heure habituelle de la messe ou s'il faisait du zèle, toujours est-il qu'un silence pour le moins impressionnant se fit dans l'enceinte de la Cathédrale. Il se racla alors légèrement la gorge, et commença son homélie.

Il parla longuement de la situation actuelle en la confrontant à ses références bibliques, ce qui n'était pas inintéressant. Je pris quelques notes dans mon carnet.

Je dus ensuite m'assoupir, car un froissement d'étoffe non loin de moi me réveilla. La nuit était tombée, la Cathédrale était presque vide. Des aides rangeaient les chaises dans les allées. On roulait un tapis devant le chœur. Le prêtre avait disparu.

Je me levai d'un bond, terrifié par ma négligence, et me dirigeai vers le côté nord de la nef. Personne ne semblait s'intéresser à moi. Jouant mon va-tout, je montai vers ma cache. Le haut de l'escalier était presque entièrement dissimulé par la rampe ; j'étais à couvert. Les pierres se laissèrent desceller sans difficulté. Je me glissai à l'intérieur et vérifiai rapidement l'état des lieux. Tout était exactement comme je l'avais laissé la dernière fois. Rassuré, je décidai d'aller chercher mes affaires et en profiter pour faire des provisions : mieux valait se dépêcher, les pillages avaient déjà dû commencer.

À l'extérieur, c'était le chaos. Les gens couraient dans l'obscurité avec des bouteilles aux bras, les bars et les échoppes étaient pris d'assaut, les commerçants étaient les premiers à partir avec leurs marchandises ou au contraire se barricader à l'intérieur de leur magasin, fermant les rideaux et baissant les stores.

Boire ne constituerait pas de souci particulier pour moi : il y avait une source d'eau potable près de la Cathédrale, j'avais une gourde, cela suffirait. En revanche, il allait falloir me trouver de quoi manger.

Je traversai la Seine par le Pont Corneille. Le ciel était clair, baigné par une lune à moitié pleine qu'aucune brume ne venait voiler. La flèche de la Cathédrale pointait vers le ciel comme une aiguille démente. L'eau du fleuve miroitait sous les lumières de la ville et le clair de Lune. La colline Sainte-Catherine rougeoyait encore faiblement. Je me sentais bizarrement bien.

Une fois sur l'autre rive, l'ambiance changea sensiblement. Moins de désordre, plus de détermination dans les regards. Je serrai fermement mon canif au fond de ma poche et continuai à progresser rapidement. Les personnes que je croisais ne me paraissaient pas particulièrement agressives ; simplement, comme moi, sur leurs gardes et pressées. Certaines portaient de gros sacs, d'autres poussaient vivement un caddie rempli à ras bord.

Arrivé à mon appartement, j'eus un mouvement de recul. Le Matériau était à présent nettement visible sur les câbles et avait commencé à coloniser les appareils qui y étaient reliés, recouvrant tout d'une couche translucide et pulsante. Je contournai l'ensemble pour atteindre la cuisine. Frigo, four et congélateur avaient eux aussi été colonisés. J'ouvris précautionneusement le placard au dessus de l'évier et remplis le quart inférieur de mon sac à dos de denrées lyophilisées. Rejoignant ensuite ma chambre en me déplaçant toujours avec beaucoup de prudence, j'ajoutai dans le sac quelques objets de première nécessité (ou plutôt, que je considérais comme tels, ne sachant pas précisément de quelles nécessités mon futur serait fait) ainsi que des vêtements à la fois chauds et isolants. Enfin, je disposai soigneusement à l'intérieur de trois sacs plastiques en couches superposées les Carnets qui constituaient l'ensemble de mes notes.

Le papier demeurait mon support préféré en termes d'écriture. Les supports physiques les plus simples et requérant le moins de technologie possible étaient, au final, les plus pérennes. Un livre papier ne nécessite pas d'alimentation en électricité ou de matériel compatible avec son format. Il peut traverser les siècles et s'il est certes moins résistant que des textes gravés dans du marbre, il peut contenir bien plus d'information. C'est peut-être ça au reste l'invariant : le ratio quantité d'information-durabilité. Plus l'information est dense et plus la technique sous-jacente est difficilement maintenable, rendant la perte irrémédiable une fois la technique de conservation ou de récupération disparue.

Peut-être un jour produira-t-on des romans organiques, qui se répliqueront à la manière de virus – mais alors les modifications et les mutations seront inévitables, sans lesquelles le vivant ne l'est plus vraiment. Peut-être l'être humain et plus généralement les êtres vivants étaient-ils déjà ça : des supports d'une histoire totale, perpétuellement en construction, qu'il s'agirait d'apprendre à lire correctement. Peut-être mes propres notes n'étaient-elles qu'une copie maladroite ou une tentative d'exégèse d'un livre plus complet et pérenne, inscrit dans nos corps, écrit dans une langue encore en grande partie indéchiffrable. Peut-être vouloir les conserver n'avait-il aucun sens. Peut-être la seule façon valable de participer à l'écriture du roman global était-elle de vivre sa vie de la manière la plus consciente possible.

Je sortis de chez moi en refermant la porte à clef, par pur automatisme. Puis je me dirigeai vers le centre commercial le plus proche.

Le bâtiment était à peine éclairé mais grouillait tel une fourmilière, silencieusement, sans débordement, sans l'ombre même d'une altercation. Personne ne cherchait les ennuis ici. On pillait simplement, chacun à sa mesure, autant qu'on pouvait transporter, sans faire d'histoire. Attrapant un caddie au passage, je le remplis de paquets de céréales de petit-déjeuner, de riz et de pâtes ; les rayons avaient déjà été bien dégarnis, mais il y avait encore largement de quoi faire. Je complétai le tout par des boîtes de lait en poudre, plusieurs paquets de gros sel, du nitrite de sodium (je ne tenais pas à risquer le botulisme en salant le petit gibier que je chasserais) et un maximum de boîtes de conserve de légumes, sardines, thon et maquereau. J'ajoutai par dessus ce butin alimentaire une casserole, des allumettes et un réchaud à gaz avec trois bonbonnes de rechange ; je complétai par une vingtaine de cahiers, trois rames de papier, des cartouches d'encre adaptées à mon stylo préféré, et de nombreux crayons HB (sans surprise, ce type de matériel se trouvait encore en abondance). Je ne pus bientôt plus en prendre davantage. Je me hâtai alors vers la sortie sans un regard envers qui que ce soit, mes cahiers et rames de papier dissimulant les denrées plus susceptibles d'attirer les convoitises.

Ce ne fut qu'après avoir de nouveau franchi le pont que je me permis de respirer un peu. Il me fallait à présent demeurer discret, mais d'une autre manière. Rive gauche, c'était simple : il suffisait d'éviter de croiser la mauvaise personne au mauvais moment. Rive droite, c'était plutôt l'individu lambda qui risquait de vous signaler à la police, dont il fallait se méfier. Heureusement, les gens semblaient s'être déjà majoritairement cloîtrés chez eux. Le bourgeois moyen adhérerait probablement au nouveau monde sans protester. Il collaborerait même certainement volontiers, au cas où.

Je parvins à la Cathédrale sans encombres. La porte d'entrée avait été verrouillée mais j'avais l'habitude de la crocheter. L'ayant soigneusement refermée, je m'engouffrai dans l'édifice. Le bruit des roulettes mal graissées et mal agencées du caddie résonna monstrueusement dans la nef. Arrivé au pied de l'escalier, je m'arrêtai net et attendis un bon quart d'heure. Ce temps s'étant écoulé sans le moindre bruit alentour, je repris mes activités, rasséréné. Une fois mon chariot déchargé et mes réserves montées, je démontai, lentement et méthodiquement, le caddie avec les outils que j'avais emportés. Après avoir rangé minutieusement l'ensemble des pièces dans ma cache, j'écoutai une nouvelle fois le silence de la nef. N'ayant rien décelé d'anormal, je me hissai à mon tour. Je m'endormis bientôt, mes provisions à mes pieds, les cahiers disposés en matelas sommaire au sein d'une couverture de survie, les rames de papier en guise d'oreillers, mes carnets soigneusement dissimulés sous d'autres affaires, une barre de fer du caddie à la main.

Peut-être que rien de tout cela n'avait de sens, l'Histoire elle-même n'avait jamais eu de sens, l'espèce humaine était apparue et à présent elle allait disparaître, c'était simple et il n'y avait rien à comprendre là-dedans. Sauf que je n'avais aucune intention de disparaître. Encore moins de me résoudre à ce que l'avenir de la planète repose sur les décisions d'une poignée d'individus manipulés par des chats.

 
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from fakie-rookie

4 mots clés :

  • Plantations
  • Objets
  • Immersions
  • Constructions

Au pluriel, il y en a plusieurs !!

Organisation de plantations participatives en milieu agricole

Accompagner des agriculteurs qui souhaitent réaliser des plantations sur les axes suivants :

  • recherche de financement
  • choix des essences
  • organisation des journées de plantations (mobilisation des citoyens)
  • réalisation plantations participatives
  • suivi post-plantation

La récolte de graines sur des haies existantes peut être une activité complémentaire pour aider les pépiniéristes labellisés Végétal Local.

Ces activités permettent de faire la promotion de l'arbre en tant qu'être vivant. Illustrer ses multiples rôles :

  • paysager
  • nourissier (fruits, aliments pour le bétail)
  • refuge de bio-diversité
  • etc => compléter avec notes sur livre de B.Farinelli

Fabrication d'objets en bois

Développer le savoir-geste autour du travail du bois vert et du bois avivé

Réaliser des objets/créations de tout type qui peuvent être classés dans les catégories suivantes :

  • Objets utiles ou du quotidien
    • Ustensiles de cuisine/jardinage
    • Paniers (Vannerie)
  • Bio-diversité
    • Nichoirs
    • Ruches
    • Mangeoires
  • Jouets
  • Art/Décoration
  • Objets fabricables/utilisables en immersion en pleine nature
    • Nasses

Avoir un lieu pour s'exercer et se regrouper.

Immersion en plein nature

Réaliser des immersions en pleine nature en essayant d'être le plus autonome possible et d'utiliser l'arbre sous différentes formes :

  • Construction d'abris : cabanes, lits
  • Dormir dans les arbres (grimpe d'arbres)
  • Fabriquer des objets nécessaires à l'autonomie (voir activité 2)
    • Pêche
  • Feu : pour se chauffer, s'éclairer et manger
  • Cueillir et reconnaître les arbres pour :
    • Se nourrir
    • Se soigner

Ces immersions peuvent impliquer une itinérance ou une sédentarité.

Participation à des constructions bois

Participer à des actions de constructions bois auprès d'autres structures expertes telles que Des Hommes et Des arbres

Réaliser des habitats légers telles que des cabanes.

Réaliser des canoës utilisables pour les immersions en pleine nature.

Activités annexes

Communication

L'ensemble des activités peuvent donner lieu à des articles sur le site de l'association toujours dans le but de promouvoir l'arbre et ses usages.

Veille

Suivre et partager les actualités liés à l'arbre et ces usages.

Réseau

Toutes ces activités permettent de créer du lien entre un nombre important d'acteurs qui ont tous en commun l'arbre et son utilisation.

 
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from Quelques textes un peu trop longs pour mastodon

C'est l'histoire d'un village autrefois prospère, alimenté en eau par une source de petit débit mais toujours fiable. Cela se savait jusque dans les contrées au-delà des montagnes et des océans, des jeunes gens en venaient pour s'installer et remplacer les anciens quand ceux-ci prenaient un repos bien mérité. Petit à petit le climat a changé, la source s'est réduite à un filet d'eau. Il y a maintenant de longues périodes de sécheresse sur une vaste zone, les villageois sont au bord de mourir de soif, les jeunes ne veulent plus rester au village et les anciens ne sont plus assez nombreux pour cultiver toutes leurs terres. Or les colporteurs leur ont narré la légende du Dieu AhAhPé, venue de par-delà les montagnes et les océans, et peu à peu ils ont adopté ses coutumes et préparent avec énergie et ferveur la procession dans les rues du village. Le jour dit, à l'heure Dèdelaïne mentionnée dans les grimoires, ils défilent en psalmodiant les versets d'excellence et en portant la statue d'Heuhère Cé, fille aînée du Dieu AhAhPé et connue pour ses bienfaits en matière liquide.

Quelque temps plus tard après un roulement de tonnerre l'eau tombe d'un coup en trombes, toute au même endroit dans le potager d'une villageoise. Elle invite le village qui s'y rassemble et danse sous la pluie bienfaisante en criant de joie, toutes affaires cessantes. Et puis il faut bien retourner aux occupations en cours, nourrir les bêtes et recueillir lentement et avec délicatesse les fruits cultivés depuis longtemps. Mais les villageois se rendent compte, désemparés, qu'il est impossible de ne pas perdre toute cette eau, il n'y a pas de seaux pour la stocker durablement, seulement des passoires à trous fins qui laissent l'eau s'enfuir. Il faut lui trouver un usage tout de suite. Mais il y a une limite à la quantité d'eau qu'on peut boire, même à tout un village. Le conseil des anciens se réunit et décide en urgence d'inviter des amis et des inconnus venus de pays où il ne pleut pas pour boire avec les villageois, à toute allure. Il se perd quand même une certaine quantité d'eau que les villageois regardent tristement filer dans la rivière, hors d'atteinte. Et puis ils se rendent compte qu'ils ont délaissé leurs autres occupations pour s'occuper de cette eau miraculeuse, il y a des choses qui ne marchent plus très bien dans le village, certains fruits amoureusement cultivés se sont gâtés. Ils se disent qu'on ne ne les y reprendra plus. Mais quand ils recommencent à sentir la soif ils se remettent à implorer le Dieu AhAhPé de bien vouloir faire pleuvoir par chez eux.

Et tout ceci est bien sûr agravé par le changement climatique.

 
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from Quelques textes un peu trop longs pour mastodon

A propos des algorithmes qu'on a dans la tête

On lit beaucoup sur mastodon que l'absence d'algorithme (à part le tri par ordre chronologique) permet d'éviter toutes sortes de défauts observés dans la mise en avant de contenus au détriment d'autres, comme cela se passait sur l'autre plateforme.

Encore faudrait-il être sûrs qu'on ne reproduit pas inconsciemment le fonctionnement ou au moins l'effet des dits algorithmes. On est aidés en cela par l'absence d'informations détaillées ou facilement accessibles sur qui suit qui, combien de likes et de re-pouets un message a déjà eus, etc. Mais on n'est pas totalement à l'abri de tous les effets d'amplification. Depuis environ 9 mois, date de la création de mon compte mastodon non anonyme @flomaraninchi@pouet.chapril.org, j'essaie de réfléchir à l'algorithme que j'ai dans la tête pour reconstruire mon réseau[^1]. Comme ce sont des réflexions un peu décousues pour le moment, voici un essai de résumé.

Prenons un exemple : un mastodonien X (je le mets au masculin par vraissemblance statistique) a 20k abonnés, auxquels je n'appartient pas. Mais je suis abonnée à Y1, Y2, ..., Yn qui eux ou elles sont abonné-e-s à X. X fait un message m intéressant, ou au moins pile dans les sujets du jour, bref un message qui attire l'attention. Un certain nombre des Y1, ..., Yn relaient ce message m. Je le vois donc passer plusieurs fois. Est-ce que je me dis “X a dit m, il a l'air intéressant, je vais m'abonner” ? Ou bien au contraire, en constatant que de toute façon je ne “rate” pas les messages populaires de X, je décide que je n'ai pas besoin de m'abonner ? Eh bien c'est là que je regarde combien d'abonnés X a déjà, pour m'en servir d'anti-critère. Si je constate qu'il a déjà de très nombreux abonnés, je me dis que c'est bien suffisant. Si au contraire il a quelques centaines d'abonnés ou carrément moins, je me dis que je suis tombée pile au moment où son message a été relayé, que c'est un peu le hasard, et que je vais me donner une chance de le lire directement. Donc je m'abonne (sauf s'il n'y a aucune info sur le compte, auquel cas je passe mon chemin).

J'essaie donc depuis le début d'aplatir en quelque sorte la structure du graphe dans lequel je me trouve, pour éviter d'être trop près des hubs qui cachent le reste. Je m'abonne presque systématiquement aux petits comptes qui viennent de naître et qui ont fait l'effort d'un ou deux pouets de présentation. En revanche les pouets du genre : “OMG, @trucmuche est là, suivez-le !”, et quand on va voir le profil de Trucmuche il y a très peu d'information et déjà 10k abonnés, comment dire... c'est un peu un repoussoir.

Ce matin, j'ai répondu à @marie_peltier@mastodon.social (qui s'inquiétait, à juste titre je crois) du risque de “reproduire l’horrible proportion twiterienne (3 hommes pour une femme)“[^2].

J'ai dit : Personnellement j'applique une règle simple pour choisir à qui je m'abonne ici, par exemple quand je vois passer une liste de journalistes nouvellement arrivés : je m'abonne aux femmes seulement. Je fais le pari que je verrai les contenus les plus intéressants des hommes de toute façon, relayés par qq'un d'autre. C'est une expérience de rééquilibrage.

Je prends volontiers le “risque” de m'enfermer dans une bulle féminine et féministe. Ce serait peut-être reposant, à l'abri des diverses formes de pénisplication[^3] ! Mais je crois que dans le monde tel qu'il est, de toute façon on ne risque pas de passer à côté de ce que disent les hommes. Les efforts à faire sont dans le sens inverse : donnons de la visibilité aux femmes (et à toutes les minorités). Et essayons collectivement de construire un graphe plus “plat”.

Récemment je me suis abonnée à : quelques bibliothécaires, une ou deux femmes en politique, des femmes journalistes, des femmes scientifiques, quelques Grenoblois-e-s, un raton laveur, des écrivains mexicains, des coopératives diverses, un gardien de parc au Yellowstone qui poste de spendides photos d'animaux, plusieurs photographes qui participent au #BridgesOfMastodon, ...

[ Edité le 26/12/2022 : je regarde ce que me donne l'outil followgraph et ça me conforte dans mon “algorithme” ci-dessus : – Au début j'ai des gens à quelques milliers d'abonnés, et déjà suivis par une centaine de mes contacts. Donc ça ne sert vraiment à rien que je m'abonne. – A la fin de la liste il y a des comptes encore gros, et une trop grande proportion d'hommes et d'informaticiens (ou journalistes tech...). Donc des gens dont on ne risque pas de rater les messages. ]

[ Edité le 30/12/2022 : il y a une autre caractéristique très importante de mon algorithme personnel, que j'appliquais déjà sur cuicui : ne pas m'abonner, ou alors seulement après très mure réflexion, à un compte qui a par exemple 1000 abonnés et 20 abonnements. Ce que je cherche ici, c'est la variété des contenus et des voix, et quelqu'un qui n'a que 20 abonnements n'a pas grand chose à relayer à part sa parole personnelle. Encore une fois, s'il a 1000 abonnés, je ne risque pas de rater cette parole, à supposer qu'elle vaille la peine qu'on s'y attarde plus que sur une autre. ]

[^1]: Je suis sûre que les chercheurs et chercheuses dans ce domaine ont des cadres théoriques pour réfléchir à ce sujet. Si vous en faites partie et passez par ici, je veux bien des pointeurs sur des choses à lire. [^2]: Cf. le message d'origine. [^3]: Merci aux Québécois pour cette magnifique francisation du Mansplaining

 
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from goldnretriever

Hello everyone, I am Gold N. Retriver and this is my cuddly blog.

My real life blog is: REDACTED.

My involvement in the fandom

I am a member of the fandom(SFW-only, although I do like SFW vore like the Sea Whelks from SpongeBob, the most vored character is definitely Sheldon J. Plankton. Apparently SpongeBob has a lot of SFW vore, I am just interested in how digestion would feel).

Gender and sexuality

I am (mostly and biologically) male. Sometimes, I identify as vague(it/it). I am autigender and autistic. My defination of autigender is not following some/all gender norms while being autistic. Example: I used to watch every episode of Unikitty. Sure, I did mostly male things, however I do not care about if it is gendered. I just want to get my nails painted Very Peri(PANTONE’s color of the year 2022). I am bi.

Why am I in the fandom?

Anthro is cute sometimes. There is toxicity everywhere. The fandom gets the most blame although there are more toxic things. No, it is not a ### thing(some people in the fandom do use it that way). I wanted to represent how our friends and pets evolve with us and we evolve with them and through a few turns I went into the fandom. I now regularly browse r/furry_irl and other furry subreddits and draw sometimes. farewell

I hope this was a good introduction. I have no idea when I will make another post.

 
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from lebout2canap

Je ne vais pas vous expliquer ce qui n'allait déjà pas avec Twitter avant le rachat par Elon Musk, Aral Balkan et Framasoft l'ont déjà fait. Je ne vais pas vous expliquer comment c'est parti en vrille à peine le rachat finalisé, Buddakhiin l'a déjà fait.

Je vais juste rappeler deux faits récents. Le premier, Elon Musk s'est lancé dans une croisade anti-trans : pour lui la transphobie doit être exclue de la politique de Twitter contre les conduites haineuses¹, il a rétablit des comptes suspendus pour transphobie et fait le contraire avec des comptes contre la transphobie². Le deuxième, Elon Musk a annoncé une amnistie quasi-générale, qui voit revenir de nombreux comptes de l'alt-right américaine en particulier, qui n'avaient pas été bannis sans raison, entre haines, mensonges et appel à l'assaut du capitole.

Et puis il y a eu ces analyses et commentaires que j'ai vu passer, et qui ont fait leur chemin. On savait qu'Elon Musk avait racheté Twitter à des fins politiques, pour utiliser toute la puissance de ce medium pour imposer ses idées réactionnaires, et je pensais qu'il était entendu qu'il fallait que ça soit rentable, ce qui l'aurait limité dans ses actions, mais si ce n'était pas le cas ? Et si cette recherche de rentabilité n'était qu'un prétexte pour accélérer la réalisation de son but réel, en motivant par exemple le licenciement de toutes les équipes de modération.

Quoiqu'il en soit, depuis avril j'ai posté deux tweets en tout et pour tout, uniquement dans le cadre du rachat définitif. Le premier, pour redonner mon identifiant sur Mastodon, le deuxième pour dire que je passais mon compte en privé. En effet, j'hésitais encore à supprimer purement et simplement mon compte, pour ne pas libérer mon pseudo sur Twitter, et je me disais que ne plus l'utiliser en le passant en privé était ce qui s'en rapprochait le plus.

Cette crainte de me faire squatter mon pseudo est, je l'admets, assez futile, et peu réaliste compte tenu de ma notoriété. Alors que ce qui est clair, c'est que Twitter, c'est chez Elon Musk, c'est sa maison. Et je n'ai pas envie de donner l'impression d'une quelconque manière que je valide ses idées et ses actes. Je ne suis plus un invité régulier de la maison, mais j'y garde mes entrées, comme s'il n'était pas si infréquentable que ça, alors qu'il l'est à mes yeux.

Mais à la vérité, ce n'est pas pour ça que je supprime mon compte Twitter, sinon je l'aurais fait au moins depuis le rachat définitif. Je le fais pour une raison plus terre à terre, plus personnelle. Si les réseaux sociaux sont des drogues (et je pense que l'addiction est réelle), alors Mastodon est une drogue douce, et Twitter est une drogue dure, du moins pour moi. Tous les retours que j'ai de ceux qui y sont encore vont dans le même sens : les commentaires haineux sont toujours plus nombreux et les vagues de harcèlements écrasent tout sur leur passage. Je sais que ce serait peine perdue d'y aller, que la seule chose qui j'y gagnerais c'est de me prendre des coups, mais je me connais, et il pourrait suffire d'un RT sur ma TL Mastodon (mes seuls filtres sont pour bloquer ce qui vient de Twitter, mais la raquette est encore trouée) pour me faire basculer. Alors, pour ma santé mentale, et pour les très bonnes raisons exposées plus haut mais qui n'avaient pas suffi à me faire sauter le pas, je me lève et je me casse.

 
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from lebout2canap

Du bon usage des fils de discussion

Peut-être faites-vous partie des transfuges de Twitter qui se demandent quels sont les outils pour rédiger des fils de discussion (que vous appeliez thread Twitter sur le réseau d'Elon Musk), vu que dans l'interface web de Mastodon, rien n'est prévu pour rédiger son fil en entier avant de le poster en une seule fois. Si c'est le cas, je vous le demande : n'utilisez pas les fils de discussion.

Oui, les fils de discussion sont une fonctionnalité de Mastodon, je ne peux pas m'attendre à ce que vous ne les utilisiez pas. Mais ce n'est pas ce que je vous demande, je vous demande de ne pas utiliser les fils de discussion comme moyen de contourner la limite du nombre de caractères d'un toot.

Pour comprendre pourquoi, il nous faut d'abord constater que les timelines (TL) de Twitter et de Mastodon sont de natures fondamentalement différentes. À dire vrai, la TL de Twitter n'est pas une timeline. La TL de Mastodon est une vraie timeline, qui affiche dans l'ordre chronologique tous les toots des comptes et hashtags auxquels vous êtes abonnés.

À la différence donc de Twitter, quand vous postez un fil de discussion sur Mastodon, chacun des toots qui le compose va apparaître dans la TL de vos followers. Dit autrement, si vous postez un fil de 30 toots, vous floodez les TL de vos followers de 30 toots d'un coup. De quoi leur donner l'envie de vous muter, du moins pour une durée prédéterminée à l'avance (une fonctionnalité bien pratique que Twitter ne propose pas à ma connaissance).

Mais alors, quand utiliser les fils de discussion sur Mastodon ? Pour répondre à cette question, demandons-nous d'abord à quoi ça sert : à relier des toots entre eux, ni plus ni moins. Si vous êtes en possession de nouvelles informations qui viennent compléter un toot précédent, c'est une très bonne idée de lier les deux, donc d'en faire un fil de discussion. Le cas extrême de cet usage est le live tooting (ou live tweeting sur le réseau à l'oiseau bleu), quand les informations vous parviennent au fur et à mesure : vous floodez la TL de vos followers, mais vous ne pouvez pas faire autrement si votre intention est de les tenir au courant dès qu'il y a quelque chose de nouveau. Cela peut aussi être utile quand on vous repose encore et encore la même question en commentaire.

Sans surprise, il existe quelques cas limites, une zone grise, comme par exemple si ce qu'on a à dire tient en deux tweets, ou si on fait durer le fil sur une longue durée, mais jamais plus d'un ou deux toots nouveaux par jour (pensée émue pour le traditionnel thread annuel des bûches de Noël végane de @Chr_Cobblepot@twitter.com, ça fait partie des petites choses qui me manque de Twitter).

Libérer le potentiel du Fediverse

Quoiqu'il en soit, si vous êtes fraîchement débarqué de Twitter, vous pourriez être tenté de conclure un peu vite que le problème, c'est ce strict respect du principe chronologique par la TL. Mais avant de vouloir remettre en cause les fondamentaux de Mastodon, posez-vous ces questions : si vous voulez poster une longue vidéo, est-ce que vous la coupez en morceaux de 2 minutes et 20 secondes (durée maximale d'une vidéo sur Twitter), ou est-ce que vous utilisez Youtube ? Pourquoi utiliser un logiciel de microblogging pour faire du macroblogging ? Pourquoi imposer à ses lecteurs un texte coupé en petit bout de 280 caractères (500 sur la plupart des instances Mastodon), alors qu'un billet de blog serait tellement plus agréable à lire et à rédiger ?

Le problème n'est pas la timeline chronologique, tout au contraire c'est l'absence d'un algorithme décidant pour nous de ce que nous allons voir et ne pas voir qui fait une grande part de l'intérêt de Mastodon. L'erreur consisterait ici à vouloir héberger des textes longs sur Mastodon, alors qu'il existe des outils bien mieux adaptés comme les blogs par exemple. Le seul moment où devrait intervenir Mastodon, c'est pour notifier de l'existence de ce texte long.

D'autant que Mastodon peut le faire bien mieux que Twitter. Car Mastodon n'est pas seulement décentralisé, il appartient au Fediverse : il ne s'agit pas seulement d'un réseau d'instances Mastodon, mais d'un réseau d'instances remplissant différents usages : le microblogging avec Mastodon, Pleroma et d'autres, la diffusion de vidéos avec Peertube, etc. Il est ainsi possible à partir d'un compte Mastodon de s'abonner et suivre un compte du Fediverse, même si ce dernier n'est pas un compte Mastodon. Dans certains cas, cela va même plus loin, par exemple avec Peertube il est possible de liker ou de commenter à partir de Mastodon, et le like ou le commentaire se retrouvera sur la page Peertube de la vidéo. C'est encore perfectible, par exemple pour voir tous les autres commentaires sous la vidéo il faut aller sur l'instance Peertube concernée, mais il est clair que ce potentiel d'intégration invite à considérer le Fediverse comme une boîte à outils dans laquelle il ne faut pas hésiter à piocher selon nos différents besoins et usages.

Moi-même j'écris actuellement à partir d'une instance write freely, et vous pouvez vous abonnez à ce blog minimaliste à partir de votre compte Mastodon. (D'ailleurs, si vous connaissez un outil équivalent qui fédère également les commentaires, c'est vraiment ce qui manque à write freely. Ça et l'hébergement intégré des images.) Vous pouvez même partager ce billet en collant son adresse https://write.tedomum.net/lebout2canap/fil-mastodon-fediverse-et-chatons dans la zone de recherche de Mastodon. Autre exemple, le plugin ActivityPub permet d'intégrer un site Wordpress au Fediverse.

Les CHATONS sont trop mignons

Si je vous ai convaincu de l'intérêt d'adosser un blog à votre compte Mastodon, vous devez certainement vous demander comment faire pour en avoir un. Il faut bien admettre qu'en 2022 ce n'est pas un petit problème, il est loin le temps des sites où on pouvait se créer facilement un blog gratuit.

Et c'est ici que les CHATONS entrent en scène. CHATONS est le Collectif des Hébergeurs Alternatifs, Transparents, Ouverts, Neutres et Solidaires. Personnellement j'ai mon compte Mastodon et mon compte write freely chez le même hébergeur. J'y ai également mon compte Matrix, (vous ne communiquez pas des données sensibles en MP sur Twitter ou Mastodon, rassurez-moi ?)

Il est possible de se créer un compte chez des CHATONS sans délier sa bourse, mais c'est parce que, au-delà du bénévolat, il y a aussi des gens qui ont payé plus que leur part pour l'électricité et le renouvellement du matériel. Si on veut assurer la pérennité des CHATONS, et qu'ils soient de plus en plus nombreux, il serait bien d'envisager de payer une petite somme en échange du fait d'échapper à la publicité et au contenu ciblé. Dans mon cas je paie 12 €/an, ça ne me semble pas excessif.

Bonus archivage

Avant de vous laisser, je voudrais mettre en avant un autre intérêt d'avoir un blog parallèlement à un compte Mastodon. Mastodon est construit autour de valeurs fortes qui se se traduisent très concrètement dans le choix des fonctionnalités qui sont implémentées, et celles qui ne le seront jamais. En particulier, afin de lutter contre le harcèlement, il n'est pas possible d'effectuer une recherche en texte intégral sur les toots des autres (éventuellement les siens, mais cela dépend de votre instance). Vous pouvez effectuer une recherche par hashtag, mais pas par hashtag pour une personne particulière. Si vous voulez qu'on puisse se référer facilement à votre texte long dans plusieurs mois ou plusieurs années, il vaudrait vraiment mieux pour vous que vous le placiez sur un blog, plutôt que découpé en petits morceaux sur Mastodon.

 
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